mercredi, février 07, 2007

Le nouveau gouvernement néerlandais comptera un ministre travailliste d'origine marocaine

Pierre-Yves Lambert
07/02/2007

C'est seulement ce mardi 6 janvier, soit dix semaines après les élections législatives du 22/11/2006, qu'a été finalisé l'accord de coalition entre chrétiens-démocrates du CDA, travaillistes du PvdA et christianistes modérés de ChristenUnie (CU), formant ainsi une majorité de 80 sièges sur 150 à la Chambre des députés. Sur 16 ministres, il y en aura 8 du CDA, 6 du PvdA et 2 de la CU, plus environ dix secrétaires d'Etat. Il semble d'ores et déjà acquis que les leaders du PvdA et de la CU, Wouter Bos et André Rouvoet, deviendront chacun vice-premiers ministres dans le gouvernement Balkenende IV, puisque c'est bien le leader démocrate-chrétien qui rempilera à la tête du gouvernement. Le président du parti travailliste, Michiel van Hulten, a quant à lui déjà déclaré que la direction du PvdA souhaite confier la moitié de ses portefeuilles à des femmes, et que les négociateurs travaillistes feront pression sur leurs homologues CDA et CU pour qu'ils s'efforcent d'aller dans ce sens.

Contrairement à ce qui s'était passé sous le gouvernement sortant de centre-droit, les portefeuilles de la politique des étrangers (demandeurs d'asile, regroupement familial) et de l'intégration ne seront plus gérés par un même ministre, un poste occupé de mai 2003 à décembre 2006 par Rita Verdonk (du parti libéral de droite VVD), la "dame de fer". Le premier portefeuille redeviendra de la compétence d'un simple secrétaire d'Etat sous l'autorité du ministre de la Justice, le second sera joint à celui du logement pour être confié à l'actuel échevin PvdA d'Amsterdam, Ahmed Aboutaleb, qui deviendra ainsi le premier ministre néerlandais d'origine marocaine.

Pour rappel, il y avait déjà eu le 22 juillet 2002, l'espace de quelques heures, une secrétaire d'Etat aux affaires sociales et à l'emploi d'origine afro-surinamienne ("créole"), Philomena Bijlhout, députée élue sur la Liste Pim Fortuyn (LPF), sa présence au sein du gouvernement de droite n'avait pas survécu à des révélations sur son passé de membre d'une sanglante milice pro-gouvernementale pendant la dictature au Surinam. De septembre 2002 à mai 2003, son poste gouvernemental fut occupé par un physiothérapeute et acupuncteur d'origine chinoise, Khee Liang Phoa (LPF), qui n'occupait précédemment aucun poste électif, et qui s'est installé après sa brève carrière politique à... Pékin où, après avoir étudié le chinois de 2004 à 2005 il travaille dans une agence de fret.

La ministre sortante de la politique des étrangers et de l'intégration, Rita Verdonk, n'était membre du parti libéral VVD que depuis un an quand elle fut nommée à son poste en mai 2003. Avant cela, cette docteur en sociologie et en criminologie qui avait milité à l'extrême-gauche ( Parti socialiste pacifiste) pendant ses études, avait occupé pendant quatre ans des postes de cadre supérieure dans le privé, mais elle a passé la plus importante partie de sa carrière, de 1983 à 1999, à diverses hautes fonctions au sein du ministère de la Justice, notamment comme directrice de prison de 1983 à 1992 et comme directrice de la Sûreté de l'Etat (DST) de 1996 à 1999. Elle a marqué d'une empreinte très dure son passage au gouvernement, incarnant une ligne politique de fermeture des frontières à toute immigration, fixant par exemple des exigences plus élevées pour le regroupement familial, qui est souvent synonyme de marches arrières permanentes de l'intégration sociale et économique, mais aussi prônant fanatiquement l'expulsion des candidats réfugiés homosexuels ou convertis au christianisme vers l'Iran, considéré comme "sûr" pour ces personnes !

Portretfoto Ahmed Aboutaleb, Claudia Dohm Ahmed Aboutaleb, photo: Claudia Dohm (libre de droits pour usage non-commercial avec mention de la source)

Le futur ministre travailliste du logement et de l'intégration, Ahmed Aboutaleb, est né en 1961 à Beni Sidel, un village de la région du Rif au Maroc, et n'a immigré aux Pays-Bas avec sa mère et ses frères qu'en 1976. Après des études d' ingénieur industriel en télécommunications, il a travaillé comme reporter pour des radios privée (Veronica) et publique (NOS), puis pour le journal télévisé de RTL-Nederland, et enfin comme personne de contact pour la presse auprès du ministère de l'aide sociale, de la santé et de la culture.

En 1998, il devient directeur de Forum (Institut pour le développement multiculturel), l'organisation qui succède au Centre néerlandais des étrangers, et par la suite il travaille comme haut fonctionnaire de la municipalité d'Amsterdam, au poste de directeur du développement sociétal, économique et culturel. Alors qu'il ne s'était jamais présenté aux élections, bien que membre du PvdA, il devient à mi-mandat, en janvier 2004, échevin (adjoint au maire) travailliste en charge de l'enseignement, de la jeunesse, du travail, des revenus et de la politique des grandes villes d' Amsterdam, une commune de plus de 740.000 habitants dont 34,2% d' allochtones non européens (pour une moyenne néerlandaise de 10,4%).

Il s'est particulièrement distingué comme la personnalité politique néerlandaise d'origine marocaine la plus médiatique mais aussi la plus active sur le terrain, que ce soit pour apaiser les esprits et favoriser le rapprochement intercommunautaire après l'assassinat de Theo Van Gogh en novembre 2002, ou plus concrètement en imposant une politique de " carte scolaire" (Postcodebeleid) à la française pour obliger les parents à mettre leurs enfants dans l'école de leur quartier.

Lors de sa première candidature à une élection, aux municipales de mars 2006, il a obtenu 46.217 voix depuis la deuxième place de la liste travailliste, devançant ainsi la tête de liste Lodewijk Asscher qui n'a recueilli "que" 35.224 voix. Il a conservé son échevinat au sein de la nouvelle majorité municipale travailliste- verte. Contrairement à ce qui se serait passé en Belgique par exemple, où le cumul entre fonctions exécutives locales et mandat parlementaire est très courant, l'importance du poste municipal d'Ahmed Aboutaleb l'a empêché d'être candidat aux législatives de novembre 2006, mais par contre son bilan municipal très positif va donc selon toute probabilité le propulser au sein du gouvernement.

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N.B. les liens vers les articles de wikipedia en français, anglais ou néerlandais sont purement indicatifs, ils sont dirigés vers les versions de ces articles au moment où je les ai consultés ("permalink"); ces articles ne constituent en aucune façon des sources suffisamment fiables et complètes en tant que tels, ils doivent nécessairement être confrontés à d'autres sources afin d'obtenir des informations tendant vers plus de fiabilité et d'exhaustivité; le présent article ne constitue qu'une brève contribution introductive et informative en prévision d'un événement politique imminent

lundi, février 05, 2007

L'affaire de Saint-Nicolas


source de l'image: site http://www.sintniklaaskleurt.be/ (Saint-Nicolas se colorie, campagne commune de Wouter Van Bellingen et Ali Salhi pour les élections communales 2006)

source: Revue de la presse flamande du jeudi 1er février 2007 (Ambassade de France à Bruxelles)

DE MORGEN - Walter Pauli - Comment deviner que Wouter Van Bellingen, échevin de l’état civil à Saint-Nicolas, est noir ? Actif au sein de Spirit, il soutient le nationalisme flamand et pourtant, il était à peine installé dans sa fonction qu’un couple a fait savoir qu’il ne souhaitait pas être uni par lui. Van Bellingen a des racines sud-africaines, d’où son nom, mais le couple n’aime pas sa couleur de peau. Heureusement, le collège des Bourgmestre et échevins tient bon : les mariages passent par lui et le couple qui ne le veut pas n’a qu’à déménager ! C’est donc un cas de racisme évident mais il n’est pas isolé. Le Ministre de l’Intérieur Patrick Dewael a déjà dénoncé un tel racisme primaire dans les stades de football, mais la Ligue ne semble pas vouloir y remédier. Mais quelques kilomètres plus loin que Saint-Nicolas, la "Flandre profonde" applaudit depuis cinq ans l’équipe la plus africaine de l’Europe occidentale. Il n’empêche qu’un petit pourcentage se permet, sans aucune gêne, des attitudes racistes à l’égard desquelles aucune tolérance n’est de mise. On devrait les clouer au pilori. (Page 2)

source: Revue de la presse flamande du vendredi 2 février 2007 (Ambassade de France à Bruxelles)

DE STANDAARD - Guy Tegenbos - Dans les villes et villages flamands, on n’est pas encore habitué à ce qu’un échevin de couleur procède à des mariages. 90% des visiteurs du site internet du Standaard ont pourtant déclaré qu’ils ne voyaient aucun inconvénient à ce qu’un échevin responsable des mariages ne soit pas blanc. Mais une minorité de Flamands y voient encore problème. Est-ce du racisme ? La peur de l’étranger ? L’incompréhension du changement de la société ? Quoi qu’il en soit, c’est inacceptable et le monde politique doit réagir mais aussi les familles, les écoles, les églises, les associations et tous les réseaux. On peut s’étonner du manque de réaction de la société civile à Saint-Nicolas. (Page 20)

HET LAATSTE NIEUWS - Luc Van der Kelen - Ils sont déjà trois couples à avoir refusé, à Saint-Nicolas, le mariage par un échevin de l’état civil noir. Mais ce n’est pas le seul domaine où le racisme s’exprime. On voit aussi dans les hôpitaux des patients refuser d’être soignés par des allochtones. Freddy Willockx, bourgmestre de Saint-Nicolas était étonné ? Alors qu’il sait pertinemment bien que 25% des électeurs de cette ville ont voté pour l’extrême droite ! Il est vrai que le vote et la vie de tous les jours ne vont pas toujours dans la même direction. En plus, de tout temps, n’a-t-on pas vu des parents craindre que leur enfant n’épouse "un nègre" ? Mais maintenant que les allochtones accèdent à des situations comme échevins, députés et bientôt bourgmestres, on est confronté à cette évidence quotidiennement. Faut-il punir ceux qui expriment leur racisme ? C’est dans l’esprit des gens que le problème se situe, ce n’est pas une amende qui les fera changer d’avis. Il faut plutôt éduquer. (Page 2)

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=329678

La Libre Belgique Mis en ligne le 02/02/2007

Racisme

Trois couples refusent l'échevin noir de l'Etat-civil

aussi scandaleux qu'imbécile : trois couples de Saint-Nicolas Waes ont refusé d'être unis par le nouvel échevin de l'Etat-civil, Wouter Van Bellingen (Spirit) parce que celui-ci est noir ! Le bourgmestre Freddy Willockx (SP.A) a annoncé que son collège ne céderait en aucune manière face à leur refus : "soit, ils ne se marient pas, soit encore, ils déménagent; soit, enfin, ils reviennent sur leur refus". En attendant Wouter Van Bellinghen a déjà reçu des centaines de messages de soutien de Belgique comme de l'étranger. Et il s'efforcera de garder son calme d'autant plus que les manifestations racistes à son encontre sont tristement quotidiennes. Une précision encore : à Saint-Nicolas, un électeur sur 4 a voté pour le Vlaams Belang...



http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2007/02/01/article_ils_voyaient_leur_mariage_en_tre_blanc_s.shtml

Ils ne veulent pas d'un échevin de couleur

Rédaction en ligne

Au moins trois couples ont déjà refusé de se marier en raison de la couleur de peau de l'échevin noir de Saint-Nicolas. Ce dernier a déjà reçu des centaines de témoignages de soutien en provenance de la Belgique et de l'étranger.

L'information selon laquelle quelques couples ne souhaitent pas qu'il scelle leur union en raison de ses origines africaines a fait réagir bon nombre de concitoyens. "Je suis ému par les nombreuses marques de sympathie", a déclaré l'échevin Van Bellingen. "Depuis ce matin, j'ai reçu des centaines de mails, même d'Allemagne et de France. Des fleurs et des cartes me sont également parvenues. Ma mère et ma femme ont également reçu des témoignages de soutien", a-t-il ajouté.

L'échevin se dit surpris par l'ampleur que prend cette affaire qu'il qualifie de regrettable. Il a encore précisé ne pas être vraiment surpris par la réaction de certains couples sur le point de se marier. "En tant que personne de couleur, j'assiste à ce genre de comportement tous les jours. C'est la réalité en Flandre", a-t-il conclu.

Falk AdSolution

*

Belga

Au moins trois couples ont déjà refusé de se marier à Saint-Nicolas en raison de la couleur de peau de l'échevin de l'Etat civil. C'est ce qu'a indiqué le bourgmestre Freddy Willockx (sp.a). Avant janvier, on savait déjà que Wouter Van Bellingen (Spirit) allait devenir échevin mais il n'était pas encore entré en fonction. M. Van Bellingen est le premier échevin noir de Flandre.

Deux couples qui avaient fixé une date pour le mariage des mois à l'avance auprès d'un fonctionnaire communal ont fait rayer leurs noms de la liste. Le père d'un membre d'un troisième couple a lui-même fait annuler le mariage, parce que la belle-famille, selon lui, ne souhaitait pas que la cérémonie soit célébrée par un échevin noir.

Le bourgmestre Willockx dit être fortement choqué et souligne que l'échevin Van Bellingen est parfaitement intégré

(D'après Belga)


http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=680613

Date: 02/02/2007
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: BELGIQUE
L'échevin est noir : ils refusent de se marier ! Nouvelle Recherche

Selon le Centre pour l'égalité des chances, cette affaire n'est pas un cas isolé

SAINT-NICOLAS Un couple a refusé de se marier à Saint-Nicolas en raison de la couleur de peau de Wouter Van Bellingen, l'échevin de l'État civil qui devait conclure leur union.

Wouter Van Bellingen est le premier échevin noir de Flandre. Avant son installation officielle en tant qu'échevin, un couple s'était déjà présenté à la commune, couple qui refusait que leur union soit officialisée par un échevin noir. Le bourgmestre Freddy Willockx (SP.A) a refusé d'accéder à leur demande et en a été fortement choqué. "C'est un vrai exemple de racisme fondamental. Si cela se produit à nouveau, les personnes pourront avoir une discussion avec l'échevin seul ou le bourgmestre et l'échevin. Mais nous ne reculerons pas d'un millimètre."

"Si des personnes me refusent comme échevin de l'État civil pour leur mariage, il y a trois options : soit elles ne se marient pas, soit elles déménagent, soit elles m'acceptent comme échevin", a pour sa part indiqué Wouter Van Bellingen.

De son côté, le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLR) soutient l'échevin Wouter Van Bellingen (Spirit) et le bourgmestre de Saint-Nicolas. "C'est inadmissible que l'on pense avoir droit à un autre échevin uniquement en raison de la couleur de sa peau. On ne peut bien sûr pas obliger les gens à se marier, mais je soutiens la commune qui maintient sa fidélité à l'échevin", a indiqué Jozef De Witte, directeur du CECLR.

Selon le Centre, l'affaire autour de cet échevin de Saint-Nicolas n'est pas un cas isolé. Il a déjà auparavant reçu des plaintes à propos de patients qui, à l'hôpital, refusent de se faire soigner par une infirmière d'origine étrangère ou encore des plaintes à propos d'habitués de café ne souhaitant pas être servis par des personnes de couleur, a fait savoir M. De Witte.

Le CECLR soutient Wouter Van Bellingen, le premier échevin noir de Flandre. (belga)


http://www.7sur7.be/hlns/cache/fr/det/art_366854.html?wt.bron=hlnRPArtikels

01/02/07 15h25

Le CECLR soutient l'échevin Van Bellingen

L'échevin Wouter Van Bellingen.
Le Centre pour l'Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme (CECLR) soutient l'échevin Wouter Van Bellingen (Spirit) et le bourgmestre de Saint-Nicolas.

Un couple a refusé de se marier dans la commune en raison de la couleur de peau de cet échevin de l'Etat civil. "C'est inadmissible que l'on pense avoir droit à un autre échevin uniquement en raison de la couleur de sa peau. On ne peut bien sûr pas obliger les gens à se marier, mais je soutiens la commune qui maintient sa fidélité à l'échevin", a indiqué Jozef De Witte, directeur du CECLR.

M. De Witte déplore que des couples refusent de se marier sur base de la couleur de peau d'un échevin. "Où allons-nous si demain nous refusons l'achat d'une carte car l'employé de la gare se trouve en chaise roulante? ", s'interroge M. De Witte.

Selon le CECLR, l'affaire autour de cet échevin de Saint-Nicolas n'est pas un cas isolé. Le Centre a déjà auparavant reçu des plaintes à propos de patients qui, à l'hôpital, refusent de se faire soigner par une infirmière d'origine étrangère ou encore des plaintes à propos d'habitués de café ne souhaitant pas être servis par des personnes de couleur", a fait savoir M. De Witte.


http://www.euronews.net/create_html.php?page=detail_info&article=404278&lng=2

01/02
19:26 CET

Belgique
Polémique sur un cas de "racisme fondamental" en Belgique

En Belgique, un couple refuse de se marier car l'adjoint au maire qui doit célébrer la cérémonie est noir. C'est à Saint Nicolas, et Wouter Vam Belligen est le premier homme de couleur à avoir été élu échevin, adjoint au maire, en Flandre après les élections d'octobre.

Il a déclaré que le couple pouvait soit l'accepter comme échevin, soit ne pas se marier, soit déménager. "J'ai reçu beaucoup d'appels téléphoniques et d'e-mails de soutien, explique Vam Belligen, cela m'encourage à continuer mon travail". Le couple en fait avait commencé les démarches administratives mais en découvrant qui allait les marier, il a expliqué au maire qu'ils ne souhaitaient pas l'être par un noir... Un vrai exemple de racisme fondamental, selon le bourgmestre lui-même.

jeudi, février 01, 2007

Jean Demannez et Emir Kir à propos de l'Aïd Al Adha



Lors du conseil communal de Saint-Josse le 31/01/2007, la conseillère communale Ecolo (opposition) Zohra Azmani Matar a interpellé le collège à propos de l'organisation de la Fête du sacrifice. L'échevine des cultes Bea Meulemans (SP.A), puis le bourgmestre Demannez (PS) et le conseiller Emir Kir (PS), par ailleurs secrétaire d'Etat régional, lui ont longuement répondu. La vidéo est coupée parce que la carte mémoire a été saturée à un moment (elle fait plus de 7 minutes). A noter qu'aucun journaliste n'était présent à cette séance, après ça on se demande pourquoi la démocratie locale est dévalorisée aux yeux de la population. Les rédactions des médias bruxellois font preuve d'un manque de sérieux caractérisé à ce sujet, hélas.

Autre débat intéressant de cette soirée, entre Geoffroy Clerckx, chef du groupe MR (opposition) et ancien échevin, et le bourgmestre Demannez à propos du méli-mélo autour des salles des Pyramides et Damla (voir pour les rétroactes le blog Saint-Josse News). Ecoutez l'intégralité de ce débat:

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dimanche, janvier 28, 2007

A propos de la libération de Mohamed Boulif

Réflexions shaïtanesques

La libération de Mohamed Boulif a été une nouvelle soulageante pour moi, mais elle n'effacera pas l'arrestation et la détention arbitraires pendant neuf jours: ma confiance en l'état de droit belge en a pris un coup, même si je n'étais pas un naïf avant ça.

Désormais, je me dis qu'un jour un juge pourrait bien débarquer chez moi avec une escouade de policiers, fouiller mon appartement de fond en comble, prendre des caisses de documents (ils auront besoin d'un camion) et mon disque dur, et me mettre à l'ombre pendant autant de temps qu'ils en ont envie, simplement parce que l'une ou l'autre crapule qui n'apprécie pas ma personne ou ce que j'écris, ou les deux (et il n'en manque pas), et qui bénéficie d'une oreille complaisante auprès de la Ministre de la "Justice" m'aura accusé de n'importe quel délit ou crime de son imagination, preuves fabriquées à l'appui.

Je le disais encore ce soir dans une interview à un blogueur, après ce qui s'est passé je comprendrai facilement que certains militants considèrent qu'ils peuvent s'affranchir du cadre légal belge dans leur action politique dès lors qu'un dissident, un rebelle qui a affronté le pouvoir en place en respectant les règles, est devenu un prisonnier politique sous couvert de droit commun, sur base de fausses accusations et d'une ingérence politique dans la procédure judiciaire.

Je ne suis pas sûr que tout le monde mesure bien la gravité de ce qui s'est passé, c'est d'une nature beaucoup plus inquiétante et importante que la condamnation et la détention de Bahar Kimyongür par exemple, qui a pourtant suscité bien plus de réactions militantes alors que ce dernier a bien mérité une sanction pénale pour avoir été actif dans une organisation terroriste, même si le rôle effectif qu'il y a joué ne méritait certainement pas une sanction aussi lourde, une peine légère avec sursis aurait dû suffire.

En fin de compte, quand un brave homme honnête, respectueux de la loi, pacifique et non-violent, qui a toujours payé de sa personne sans regarder à la dépense, se retrouve 9 longs jours derrière les barreaux, on se dit que s'il avait été casser la gueule de Kissi ou de Guenned dans la ruelle derrière la place Rouppe il aurait été moins sanctionné par la justice...

Pierre-Yves LAMBERT

lundi, janvier 22, 2007

Soutien moral à l'égard de Mohamed Boulif, en détention préventive

A titre personnel, je souscris pleinement à ce texte de soutien moral à l'égard de Mohamed Boulif.

J'ai rencontré pour la première fois "Boulif" alors que nous étions étudiants à Louvain-la-Neuve, c'était il y a plus de vingt ans, en 1983, lui terminait son mémoire en sciences économiques sur le système de prêts sans intérêts, j'étais un jeune étudiant de 18 ans. Déjà à l'époque, ce brillant économiste s'investissait dans l'associatif social musulman (école de devoir e.a.) à titre bénévole.

Je l'ai recroisé ces dernières années, lors de sa présidence de l'Assemblée générale des musulmans de Belgique à partir de 1998, puis à l'Exécutif. Il se dépensait beaucoup pour faire progresser les dossiers de l'islam institutionnalisé à la belge, mais devait faire face à la calomnie de la part tant de certains fonctionnaires que de journalistes, qui le décrivaient comme un "frère musulman", un "islamiste internationaliste.

En 2003, il a failli figurer en place éligible sur la liste CDH au Sénat, mais une journaliste (j'ignore son identité, il y a au moins deux suspectes) avait persuadé Joëlle Milquet qu'il y avait un dossier volumineux contre lui à la Sûreté, et que la banque séoudienne pour laquelle il travaillait au Luxembourg avait fourni des fonds à Al Qaida (voir http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/1573 )

Je lui ai téléphoné fin décembre pour lui témoigner mon soutien suite aux perquisitions qui avaient été menées à son domicile en son absence, et je l'ai pressé d'accorder une interview à Mehmet Koksal pour que sa version des faits soit connue, il accepté et l'article a été publié: http://allochtone.blogspot.com/2006/12/emb-les-manoeuvres-et-les-perquisitions.html

Ce que je connais du dossier, c'est ce qui en a été publié depuis deux ans dans la presse généraliste, mais aussi le résultat des investigations de Mehmet Koksal ( http://allochtone.blogspot.com/ ) qui, à juste titre, a dénoncé les manipulations de certains "journalistes" comme l'infâme Planchar de La Libre Belgique, mais aussi tous les autres qui ont par exemple annoncé le versement de l'Exécutif en faveur du terroriste Trabelsi sans démentir par la suite alors que le porte-parole de La Poste avait déclaré au Morgen qu'en-dessous de 1.000 euro on pouvait même indiquer "Gaston Lagaffe" ou "Laurette O" comme débiteur puisqu'aucun contrôle n'est exigé aux guichets !

Et pour ce que j'en ai lu, après avoir entendu et lu la version de Mohamed Boulif, je lui garde toute mon estime et ma confiance, et je ferai parvenir à son avocat un témoignage de moralité. Une journaliste qui n'a pourtant pas toujours été tendre vis-à-vis de lui me disait encore cette semaine que toutes les personnes qu'elle a interrogées suite à son arrestation étaient unanimes pour le décrire comme un homme honnête et désintéressé dans son engagement en faveur de la communauté musulmane de Belgique.

Pour moi, les responsables de cet acharnement judiciaire contre Boulif sont clairement la ministre PS de la Justice Laurette Onkelinx, son ex-mari Abbès Guenned, conseiller en matière de culte au sein de son cabinet, le député CD&V et ex-ministre de la Justice Tony Van Parys et Benjelloun Kissi, vice-président marocain francophone de l'actuel Exécutif des musulmans de Belgique.

Mais il y a aussi des responsables par omission, je suis en effet persuadé que des employés et des membres de l'ancien et de l'actuel exécutifs détiennent des informations mais attendent d'être forcés par la justice de les communiquer, de peur de perdre leur emploi ou de subir des représailles. Si l'un d'entre eux a quelque chose à dire, qu'il aille voir le juge d'instruction Claise, a priori un homme honnête: un autre homme honnête dort depuis plusieurs nuits en prison, c'est aussi parce que certains n'osent pas parler, ils sont donc responsables au même titre que les quatre crapules précitées.


Pierre-Yves Lambert

---------- Forwarded message ----------


Soutien moral à l'égard de Mohamed Boulif
Ancien Président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique.

Honnête et dévoué, ce sont les qualificatifs qui définieraient le mieux Mohamed Boulif. Honnête, dans ses relations professionnelles et personnelles, dévoué dans son engagement vis-à-vis des siens, de ses proches et surtout vis-à-vis des citoyens de confession musulmane. Le dévouement d'une vie, qui lui coûte des jours, voire des nuits, au dépend très souvent, trop souvent, de son bien-être personnel. Et qui lui coûte aujourd'hui sa liberté. Pour l'avoir côtoyé chacun à notre manière, c'est dire l'effroi et la tristesse que nous ressentons lorsque nous apprenons son inculpation, pour "abus de confiance", nous dit la presse. Abus de gentillesse, de disponibilité, de volonté d'élever le débat et jusqu'alors d'une institution qui cherche encore ses marques, voilà ses véritables torts.

Par cette arrestation, c'est la dignité de l'ensemble de la communauté musulmane de Belgique qui est touchée, comme à chaque événement qui vient encore noircir le tableau de son image. Nous sommes tous concernés, en tant que citoyen, en tant que musulman ou autre, en tant qu'être humain. C'est avec fermeté et confiance que nous prenons position pour son innocence, et avec ferveur et foi en l'avenir et en Dieu que nous prions, chacun à notre manière, pour que justice soit faite, pour que l'acharnement dont cette jeune institution est victime s'arrête enfin et surtout pour que la dignité de l'ensemble des citoyens de confession musulmane de Belgique soit rétablie.

Pour soutenir Monsieur Boulif : soutienboulif@hotmail.com

Pour lire le témoignage de Madame Boulif, cliquez ici : http://www.wafin.be/interview/Boulifnoufissa.phtml

Signataires :

  • CEREI - Cercle d'Etudes et de Recherches en Economie Islamique
  • Pièces à Conviction
  • Cercle de Formation et de Recherches - CFR
  • Dar El Ward vzw
  • Le Jardin Ensoleillé
  • Orient & Vous
  • Koolchi.com
  • Renaissance asbl
  • Femmes Musulmanes de Belgique

Bruxelles 23/01 - manifestation à la mémoire de Hrant Kink

HRANT DINK

Manifestation

Mardi 23 janvier 2007
à 13h00

devant l'Ambassade de Turquie
4 Rue Montoyer
1040 BRUXELLES

Cette manifestation est soutenue par :

Le Comité de Défense de la Cause Arménienne
La Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie
L’Association des Arméniens Démocrates de Belgique
L’Institut Kurde de Bruxelles
La Fondation Info-Türk
Les Associations des Assyriens de Belgique
L'Association des Jeunes Arméniens de Belgique

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Communiqué du Collectif 1971 sur l'assassinat de Hrant Dink

lundi, janvier 08, 2007

Les "minorités ethniques" et les élections en Belgique

Un étudiant m'a envoyé une série de questions auxquelles j'ai répondu hier. Je n'ai pas répondu à toutes, vu leur nombre impressionnant, mais il me semble intéressant de les soumettre aux lecteurs de ce blog, qui auront probablement des commentaires intéressants à apporter.

- Comment définiriez-vous les « minorités ethniques » dans notre contexte Belge ?

Je ne suis pas sûr que le terme "minorités ethniques" corresponde bien à la situation des allochtones en Belgique. Pour le moment, je travaille plutôt sur des questions de représentation de minorités nationales (Turcs de Bulgarie, Hongrois de Roumanie), mais les Turcs d'Allemagne ou les Marocains de la Région bruxelloise ne forment pas vraiment une minorité en tant que telle. Ces questions de désignation sont complexes.

- Comment sont-elles organisées socialement et politiquement ?


Elles ne sont pas organisées en tant que telles, sauf exception: Arméniens et Grecs, et dans une certaine mesure Juifs. C'est-à-dire que la Fédération des Communautés helléniques de Belgique et le Comité des Arméniens de Belgique regroupent chacun tous les partis du pays d'origine ou de la diaspora, ainsi que toutes, ou presque, les associations régionales ou autres. Il y a le CCOJB pour les Juifs francophones et le Forum pour les Juifs néerlandophones, mais dans les deux cas il reste des organisations importantes en-dehors. Il n'y a aucun équivalent pour les Turcs ou les Marocains.

- Quelles sortes d'actions posent-elles politiquement ?

voir supra

- Quelles seraient – d'après vous – les grandes étapes par lesquelles sont passés les minorités ethniques pour la représentation ?

Elles n'ont pas eu d'action en tant que telles, ce sont les individus qui se sont portés candidats, spontanément ou sur sollicitation des partis.

- La question principale : Pourquoi certaines minorités ethniques sont-elles plus représentées que d'autres ?

Il y a plus d'individus de telle ou telle origine qui détiennent des mandats politiques, ce ne sont pas des collectivités qui sont représentées.

- Le fait d'être plus nombreux joue-t-il sur le point de la représentation ?

voir supra

- Comment expliquer le peu d'intérêt porté par les allochtones pour les CCCI (conseils consultatifs communaux des immigrés) apparus à la fin des années soixante ?

Il faut voir quel était le statut de séjour des étrangers à l'époque, on pouvait leur enlever leur carte de séjour assez facilement. Par ailleurs, la Sûreté de l'Etat les surveillait, ainsi que les services secrets de leurs pays d'origine, et dans de nombreux cas ils n'étaient pas démocratiques, Espagne franquiste, Portugal salazariste, Grèce des Colonels, Turquie des généraux, Maroc de Hassan II. Et les partis ne s'intéressaient pas encore à eux, ils ne l'ont fait qu'à partir de la fin des années 1990, quand ils ont représenté un enjeu électoral.

- Pourquoi les non européens (turcs, marocains) s'engagent-ils plus que les européens (français, espagnols, italiens) en général ?

Je ne peux parler que de Bruxelles, que je connais mieux. Il n'y a quasiment plus, à ma connaissance, de "travailleurs immigrés" dans les sections des partis des pays d'origine, ils ont été remplacés par des "eurocrates" et autres expatriés tournant autour des institutions européennes. c'était déjà le cas à la section du PS français quand j'en était membre en 1984, mais au PSOE espagnol et au PDS italien ça a suivi dans les années 1990. Il y a aussi des cadres politiques des partis et organisations d'Européens qui étaient actifs dans les années 1960-1980, et qui tout simplement sont morts, retournés au pays ou ont pris leur retraite, et il n'y a pas eu de relève. A ma connaissance, il n'y a pas tant que ça de Marocains et de Turcs dans les organisations politiques, il y a un certain nombre de candidats, c'est visible, mais au total ça ne concerne pas des centaines de personnes non plus.

- On observe que proportionnellement les allochtones votent peu, comment expliqueriez-vous cela ?

Je n'ai pas connaissance de telles observations, il y a juste des chiffres pour l'inscription des résidents étrangers sur les listes électorales, mais pas sur les belges allochtones. Une des hypothèses est d'ailleurs que ceux qui étaient vraiment mordus par la politique ont pris la nationalité belge.

- Pourquoi y a-t-il plus de Marocains que de Turcs élus ? Est-ce une situation spécifique à Bruxelles ou non ?

Les Turcs sont surtout regroupés à Schaerbeek et à Saint-Josse, et dans une moindre mesure à Laeken (qui fait partie de Bruxelles-Ville) et à Anderlecht. Les Marocains sont présents dans plus de communes, y compris dans la périphérie (Brabant flamand), ça leur donne donc la possibilité d'avoir un ou plusieurs élus dans quasiment toutes les communes, notamment parce que des électeurs de même origine votent pour eux.

- Pensez-vous que les candidats aux élections d'origine étrangère ont-ils une façon de faire compagne spécifique ?

Oui, même s'ils prétendent le contraire quand des journalistes ou des chercheurs leur posent la question.

- Gardent-ils en général des liens avec 'leur communauté' ?

Pas toujours autant qu'on pourrait le croire, c'est surtout en période électorale. Mais chaque élu a sa spécificité.

- Pensez-vous que les tensions à l'intérieur du parti avec les autres élus sont fréquentes ?

Je n'en ai pas l'impression, il y a notamment un phénomène de double discours et de double attitude motivé par le contrôle social de part et d'autre. Avec des camarades du PS, ou parfois en privé, certains vont boire ostensiblement une bière ou un verre de vin pour "prouver" qu'ils sont "bien intégrés", et dans des fêtes où il y a d'autres Marocains, ils vont faire attention à ne boire que des boissons non alcoolisées ou boire du vin dans une tasse pour "camoufler". Idem pour certains des élus turcs. Parallèlement, le discours n'est pas toujours identique avec tel ou tel interlocuteur sur des sujets comme l'euthanasie, le mariage ouvert aux couples gays etc. Mais, au PS surtout, il y a des intérêts financiers (mandats rémunéré, emplois) tels que les élus allochtones tentés de "ruer dans les brancards" restent calmes. Il y a d'ailleurs des exemples pour montrer ce qui arrive aux méchants: soit ils ne reçoivent pas de boulot, soit on ne les reprend plus sur la liste, ou si on les reprend on ne leur donne rien après les élections. Mais ça arrive rarement.

- Les élus d'origine étrangère sont-ils présents dans un parti plus que dans un autre ? Et si oui, pourquoi ?

Le PS est dominant côté francophone, il a donc plus de mandats électifs et dérivés, il a aussi plus de membres que les autres partis. Ceci explique cela.

Les parlementaires fédéraux belges d'origine non-européenne

Au début d'une année électorale, il n'est pas inutile de faire le point quant à la composition des assemblées fédérales belges.

Le premier député fédéral d'origine non-européenne fut Chokri MAHASSINE, socialiste flamand d'origine maroco-palestinienne, appelé à siéger en février 1999, deux mois avant la dissolution de la Chambre. Il fut suivi en 1999-2003 par Fauzaya TALHAOUI (Agalev) et par Dalila DOUIFI (SP, suppléante remplaçant un membre du gouvernement).

La première sénatrice fédérale d'origine non-européenne fut l'écologiste Marie NAGY (d'origine colombienne), élue directe en 1999, suivie par Meryem KACAR (Agalev), suppléante appelée à remplacr un membre du gouvernement en 1999-2003, Mohamed DAÏF (PS) et Chokri MAHASSINE (SP), sénateurs de communauté en 1999-2001, Sfia BOUARFA (PS), sénatrice de communauté en 2001-2003 et Fatma PEHLIVAN, sénatrice cooptée en 2001-2003.

La composition théorique des assemblées parlementaires fédérales à l'issue des élections législatives du 18 mai 2003 a subi de profondes modifications lors de la formation du gouvernement fédéral (les membres d'un gouvernement sont remplacés par un suppléant pendant la durée de leur charge ministérielle), mais aussi parce que certains candidats élus étaient déjà parlementaires régionaux ou européens. Par la suite, en 2004, certains parlementaires fédéraux ont été élus au niveau régional ou européen, ou sont entrés dans l'un ou l'autre gouvernement, ce qui a permis à des suppléants ou à de nouveaux députés régionaux et communautaires d'entrer au parlement fédéral.

La presse flamande a relevé à plusieurs reprises, de même que le président de la Chambre des députés, que la composition du parlement fédéral ne ressemblait plus beaucoup à celle voulue par les électeurs vu le nombre de suppléants initiaux (dont certains ont été titularisés suite à la démission d'un effectif) qui siègent actuellement. Le système parlementaire belge permet même à un député fédéral de devenir ministre régional, d'être remplacé à ce titre par un suppléant, et de revenir siéger au niveau fédéral s'il cesse d'être ministre (ce fut par exemple le cas de Daniel DUCARME).

L'interdiction de cumul entre un mandat fédéral et régional assure toutefois une plus grande distribution des mandats qu'en France, où il est possible d'être à la fois président ou vice-président de conseil régional (postes exécutifs) et député ou sénateur, comme c'est le cas pour Jack LANG et Julien DRAY par exemple, sans compter les cumuls parlementaire-conseiller régional.

Pierre-Yves LAMBERT

Chambre des députés (sur 150 membres)

Talbia BELHOUARI (PS, circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvorde, d'origine marocaine, appelée à siéger en tant que suppléante le 01/07/2004 suite à la nomination de Charles Picqué comme ministre-président de la Région de Bruxelles-capitale)

Mohammed BOUKOURNA (PS, circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvorde, d'origine marocaine, élu le 18/05/2003)

Cemal CAVDARLI (SP.A, circonscription de Flandre orientale, d'origine turque, appelé à siéger en tant que suppléant le 14/07/2003 en remplacement de la ministre fédérale Freya Ven Den Bossche; titularisé le 15/09/2004 suite à la démission d'un député effectif)

Dalila DOUIFI (SP.A, circonscription de Flandre occidentale, d'origine algéro-flamande, élue le 18/05/2003; suppléante appelée à remplacer un membre du gouvernement du 14/07/1999 au 18/05/2003)

David GEERTS ( SP.A, circonscription d'Anvers, d'origine indienne, suppléant appelé à siéger le 08/07/2004 suite à la démission de Patrick Janssens, bourgmestre d'Anvers)

Nahima LANJRI (CD&V, circonscription d'Anvers, d'origine marocaine, élue le 18/05/2003)

Marie NAGY (Ecolo, circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvorde, d'origine colombienne, élue le 18/05/2003; sénatrice en 1999-2003; députée régionale bruxelloise de 1989 à 1999)


Sénat (sur 71 membres - sans compter les 3 sénateurs membres de la famille royale)

élus directs (sur 40)

Mimount BOUSAKLA (SP.A, d'origine marocaine, élue le 18/05/2003)

Fatma PEHLIVAN (SP.A, d'origine turque, élue le 18/05/2003; sénatrice cooptée de 2001 à 2003)

Jihane ANNANE (MR, d'origine marocaine, appelée à siéger le 12/10/2004 en remplacement de Louis MICHEL, devenu commissaire européen)

désignés parmi les députés communautaires (sur 21)

Sfia BOUARFA (PS, d'origine marocaine, désignée le 12/06/2003; déjà désignée en 2001-2003, en remplacement de Mohamed DAÏF)

Amina DERBAKI SBAÏ (PS, d'origine marocaine, désignée par le MR le 12/06/2003, PS depuis janvier 2004)

Joëlle KAPOMPOLE (PS, d'origine congolo-rwandaise, désignée le 06/07/2004)


cooptés (sur 10)

Fauzaya TALHAOUI (Spirit, d'origine marocaine, cooptée le 08/07/2004; députée fédérale Agalev en 1999-2003)

Olga ZRIHEN (PS, d'origine marocaine, cooptée le 20/07/2004; eurodéputée en 2001-2004)

mardi, décembre 19, 2006

jeudi 21/12 18h00 "La Fête du Sacrifice ou Le sacrifice de la fête?"

[ndPYL L'affiche contient quelques grosses fautes: "le Ministre d'Etat Emir Kir", "Mme l'échevin Tamimount", "Gaaia"]

-----Original Message-----
From: Aïcha Haddou [mailto: aichahaddou@hotmail.com]
Sent: 17 December 2006 23:29
Subject: Projection-débat ce jeudi 21 : La Fête du Sacrifice ou Le sacrifice de la fête?



Pièces à Conviction et Dar El Ward ont le plaisir de vous convier à une soirée débat autour de la "problématique" de la Fête du Sacrifice en Belgique avec le nouveau reportage de Pièces à Conviction intitulé "La Fête du Sacrifice ou le sacrifice de la fête?"

Bien à vous,

PAC

lundi, décembre 18, 2006

Remous autour d'un "symposium ottomaniste" à l'ULB

rétroactes: 15 décembre 2006 : SYMPOSIUM : L´Union européenne en quête d´une identité multiculturelle : l´expérience ottomane !



COLLECTIF 1971
L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Les Associations des Assyriens de Belgique
L'Institut Kurde de Bruxelles
La Fondation Info-Türk

collectif1971@scarlet.be
Tél: 02-215 35 76 (Fr) - 02-230 89 30 (Néerlandais)




Mr. Philippe Vincke
Recteur de l'Université Libre de Bruxelles
ULB CP130
Avenue F.D. Roosevelt 50
1050 BRUXELLES


Monsieur le Recteur,

Nos quatre organisations issues de l’émigration politique en provenance de Turquie, sont fort choquées d'apprendre qu'à l’Université Libre de Bruxelles aura lieu le 15 décembre un symposium sur le thème "L’Union Européenne en quête d’identité multiculturelle : l’expérience ottomane!".

Ce symposium est organisé par l'Union Européenne des Turcs Démocrates d'Europe (UETD) qui n'est qu'une organisation lancée en 2004 par l’AKP, parti islamiste au pouvoir, afin d’encadrer la communauté turque en Europe selon sa ligne politique.

Avec le soutien accru du gouvernement turc, elle joue actuellement le rôle d’organisme principal de lobby turc. Ce rôle attribué à l'UETD a été confirmé par le Premier Ministre Erdogan lors d'une réunion tenue le 25 mai 2006 à Berlin.

D'ailleurs, cette organisation s'est distinguée lors de la crise de caricatures de Mahomet par la plainte qu'elle a portée en mars 2006 contre le journal allemand Die Welt.

Il n'est pas étonnant que parmi les orateurs affichés se trouvent le ministre turc d'Etat chargé des Affaires Religieuses, membre du parti islamiste au pouvoir ainsi qu'un historien français connu pour ses positions négationnistes calquées sur la position officielle turque vis-à-vis du génocide arménien.

Il faut rappeler que, à part une secrétaire d'Etat régionale, aucune personnalité politique ou académique belge n'a accepté l'invitation pour cette mascarade "politico scientifique".

Pourtant, à notre grand étonnement, l'Université Libre de Bruxelles, un des fiefs de la laïcité et de l'esprit critique qui a toujours défendu la cause juste des peuples opprimés, permet à une organisation parastatale de faire la propagande de la négation du génocide des Arméniens et Assyriens en présentant l'expérience ottomane comme une identité à imposer à l'Union Européenne en quête d'identité multiculturelle.

En tant qu'organisations défenderesses des droits de l'Homme et des peuples, nous vous demandons d'annuler l'autorisation pour ce simulacre de symposium au moins pour le respect de la mémoire des victimes du premier génocide du siècle commis pour l'Empire Ottoman et par solidarité avec les victimes de la répression du régime d’Ankara qui souffrent actuellement dans les prisons turques.

Dans l'attente d'une suite digne d’une université libre, nous vous prisons d'agréer, Monsieur le Recteur, l'expression de nos sentiments très distingués.

Bruxelles, le 13 décembre 2006


Bogos Bogosian
L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique
aadb.asbl@hotmail.com


Nahro Beth-Kinne
Les Associations des Assyriens de Belgique
nahro.beth-kinne@scarlet.be

Derwich Ferho
L'Institut Kurde de Bruxelles
http://www.kurdishinstitute.be

Dogan Ozgüden
La Fondation Info-Türk
http://www.info-turk.be



Malaise ottoman à l'ULB

Ricardo GUTIERREZ - Philippe RENIER
Le Soir : édition du 15/12/2006 | page 14

Gros émoi à l'Université libre de Bruxelles (ULB). En cause : le symposium qui s'y tient, ce vendredi, à l'initiative de l'Union des démocrates turcs européens (UETD). Il y sera question de l'expérience ottomane en tant que modèle d'intégration multiculturelle pour l'Europe. . . Plusieurs associations d'Arméniens, Assyriens, Kurdes ainsi que des Turcs progressistes ont écrit au recteur, Philippe Vincke, choquées par cette manifestation, qui émane selon elles « d'une organisation lancée en 2004 par l'AKP, parti islamiste au pouvoir, pour encadrer la communauté turque en Europe ». L'ULB prend ses distances : « Le symposium ne correspond pas à ce qui nous avait été annoncé (. . . ). Nous avons toutes les raisons de ne pas accepter la tenue d'une telle manifestation, mais nous nous sommes finalement résolus à ne pas l'annuler. »

L'UETD revendique vingt mille adhérents en Allemagne, en Autriche et au Benelux. Son antenne belge, constituée en 2005, a notamment pour objet « la promotion des intérêts des Turcs et des Européens d'origine turque auprès des institutions publiques du royaume de Belgique et des autres Etats membres de l'Union européenne ». Son président Esref Yagcioglu conteste toute allégeance, dans le dernier numéro du mensuel Binfikir : « Nous sommes plus occupés avec le PS, le CDH et le parti libéral qu'avec l'AKP. Ceux qui désirent s'occuper avec l'AKP n'ont qu'à partir en Turquie. »

« Inacceptable »

Parmi les orateurs attendus, vendredi : le ministre turc des Affaires religieuses Mehmet Aydin et l'historien Gilles Veinstein, connu pour avoir mis en doute l'existence du génocide des Arméniens. . . « Il est inacceptable que l'ULB héberge dans ses locaux une telle manifestation avec des participants nationalistes et négationnistes », réagit Hayik Malikian, du Comité de défense de la cause arménienne.

Militant laïc de culture musulmane, Chemsi Chéref-Khan se déclare interpellé par « le fait que la Turquie, candidate à l'adhésion, ne vient pas nous proposer un débat sur le modèle de laïcité de la république kémaliste, mais plutôt un modèle ottoman basé sur le principe de la dhimmitude, qui constitue un modèle dans lequel une religion dominante tolère des religions dominées, moyennant l'obligation pour ces dernières de s'acquitter de certaines charges. On aurait aimé que l'initiative turque mette en avant le principe républicain de l'égalité entre les cultes, plutôt que le principe d'inégalité tolérée du modèle ottoman de la dhimmitude ».

Mehmet Saygin, secrétaire général de l'UETD, pose le débat sur un autre plan. . . L'Europe n'est pas un club exclusivement judéo-chrétien, dit-il, appuyant « de façon périphérique » la candidature de la Turquie à l'Union.

L'UETD contribue, dit-il, à « positiver » le statut des Turcs présents dans les pays européens et l'image de leur religion, l'islam, « victime de préjugés ». « L'islam constitue inévitablement une part importante du concept de multiculturalité » sur lequel devrait être basée l'identité européenne, dit Mehmet Saygin. « Sinon, je serai un éternel immigré. »


Pas de remous au colloque turc


Le Soir 16/12/2006

L'ULB accueillait vendredi un symposium sur le thème « l'Union européenne en quête d'identité multiculturelle : l'expérience ottomane ». Un colloque controversé : il avait été dénoncé cette semaine tant par des associations arméniennes et assyriennes que par les autorités de l'ULB. On n'a cependant noté aucune manifestation devant l'ULB.

L'ULB avait publiquement pris distance avec ce symposium jeudi, après avoir appris que le sujet initial et la liste des orateurs du colloque avaient évolué.

« Nous ne l'avons pas annulé pour ne pas créer d'incident diplomatique avec la Turquie, parce qu'un ministre turc devait être présent, a déclaré jeudi Isabelle Pollet, la porte-parole de l'ULB à l'agence Belga. Mais nous ne cautionnons pas les propos qui pourraient y être tenus. » Vendredi, le symposium semble s'être déroulé dans le calme.

« Pas de rassemblement devant les locaux »

« Je n'ai eu vent d'aucun problème, a confirmé Elise Lennertz, l'assistante du recteur de l'ULB. Il n'y a pas eu de rassemblement devant les locaux où se tenait le symposium. »

Dans une lettre adressée au recteur de l'ULB, quatre associations de minorités turques s'étaient indignées de ce que « l'Université libre de Bruxelles permette à une organisation parastatale de faire la propagande de la négation du génocide des Arméniens et Assyriens ». (b)

samedi, décembre 16, 2006

Ce pays existe simplement car il n’a pas de raison d’exister.

J’ENVISAGE TA MORT, DONC JE T’AIME

Erdem Resne
(version turque: www.binfikir.be 17/12/2006)


Cette “ertébéenne” version de l’adage de Descartes est assurément absurde pour la pensée cartésienne. Aux tenants de la logique, je conseillerais donc de quitter notre chère Belgique; insupportable leur serait notre fleuron: le Surréalisme. L’”echte Brusseleir” que je suis félicite la télévision publique francophone d’avoir sauvé, par son émission de mercredi soir, la graine surréaliste qui s’épanouit dans mes pensées.

En visionnant après-coup la vraie-fausse indépendance flamande, je me suis résolument complu à vivre au pays de Magritte. A ceux qui me demandent ce qu’est le surréalisme, je répondrai désormais: “c’est Moi!” Imaginez-moi: d’origine turque, belge “entre guillemets” (au Sénat comme à Guantanamo), avouant sans ambiguïté mon admiration pour l’audace de la RTBF, je songe néanmoins à participer, dimanche matin, au rassemblement pour “sauver la Belgique”! Etrangement, grâce à une émission péfigurant la fin de la Belgique que j’aime tant, je me suis senti fier d’être belge. Cette autodérision qui permet tous les excès, cette tradition et cette capacité à caricaturiser le pire me rendent fier de vivre ici. Peut-être le secret d’une Belgique “souveraine éternellement” (ndlr: formule prononcée par Atatürk pour la République de Turquie) se situe-t-il justement dans cette tradition.

J’ai soudainement transposé la scène. Je vois France Télévision annoncer que “les Corses ont proclamé leur indépendance”. Cette petite plaisanterie de 90 minutes pourrait-elle avoir lieu sans qu’il s’ensuive un bon remaniement de la direction? (Ne sauvons pas la peau de Philippot avant d'avoir vendue celle des édiles politiques). Quant à la TRT, je n’ose même pas envisager une telle scène sur ses écrans...

Lors d’une rencontre France – Algérie quelques années auparavant, le Président Chirac avait quitté le stade, sur ses lèvres nous lisions: “on a sifflé la Marseillaise? Je m’en vais!” En Belgique, nous n’avons même pas d’article constitutionnel établissant une version officielle de la Brabançonne. L’hymne s’est tant déformé au fil des ans qu’en 1873, un ministre de la Guerre (aujourd’hui on dirait Défense...) a finalement décidé d’imposer, pour les procédures militaires, la version de Bender. Hors cadre militaire, notre cher hymne si enjoué et dont on ne retient que “le Roi, la Loi, la Liberté” (à défaut d’en connaître même le texte exact) n’est accompagné de musique que par tradition. La Brabançonne doit certainement figurer en tête des hymnes les plus désarticulés de par le monde. Version rap, version jazz, version... arabesque, vous pouvez la couler sous toutes les formes et même en modifier la mélodie, personne ne vous poursuivra pour infraction à l’article 301 (ndlr: du code pénal turc, fameux article d’atteinte à l’honneur de la nation turque). Qu’à cela ne tienne, ce petit pays surréaliste, ce pays dont nous apprenons à aimer le ciel désireux d’un brin de soleil, eh bien ce pays parvient à nous intégrer, nous, Méditerranéens ensoleillés, bien mieux que ne le fait notre grand Coq de voisin, qui tous les matins aime à notre face chanter sa grandeur.

Intégrité territoriale, hymne national,... que nous reste-t-il, que le surréalisme ait épargné? Un drapeau, voyons! Là aussi, une anecdote. Je me rendais, un jour parmi tant d’autres, à mon bureau de l’Hôtel de Ville. Levant les yeux vers la tour, je constate qu’un étendard tripartite dans des tons grisâtres acquiesce les ordres du ciel pluvieux pour plonger dans la tristesse notre “plus petite Grand-Place du monde”. Etait-ce donc le drapeau belge? Le Roi était-il mort, dusse-t-il vivre le Roi? Les Allemands allaient-ils cette fois bombarder la Grand-Place?
Je me précipitai donc à l’intérieur, où j’appris que nous célébrions le premier jour de la “Semaine contre le daltonisme”. Je savais désormais à quoi ressemblait le monde d’un daltonien. On ne pouvait trouver meilleure idée que d’utiliser un symbole national pour dénoncer l’indifférence envers un handicap visuel. Puis je me suis rappelé d’un projet touristique. Il nous fallait absolument les drapeaux de tous les états-membres de l’UE. Listes d’adresses. Tour des ambassades. Arrivé à l’ambassade du Danemark, je suis épié. “Qu’allez-vous faire de notre drapeau?” Je m’explique. On me fait patienter, pour enfin revenir avec un Dannebrög et un mode d’emploi! Je cite:

“le Dannebrög est, d’après la légende, descendu du ciel en guise de symbole divin lors d’une bataille (de 1238, si je ne m’abuse) où le Roi Dan était sur le point de rendre les armes. Le Royaume du Danemark est le plus vieux royaume d’Europe et son drapeau, de même, est le plus vieux du continent; si bien qu’il revêt une grande importance dans la vie du peuple danois qui l’expose en tout lieu (...). Le drapeau danois doit absolument être pendu de manière à ce que son côté inférieur soit plus haut que le niveau des humains (...). Lorsque l’utilisation du drapeau danois est terminée, il doit être méticuleusement plié, d’abord dans la longueur, puis dans la largeur, de manière à masquer complètement la croix blanche qui symbolise notre pureté et doit à ce titre être protégée.”


Ma foi, le “sacré” m’attire. Conscient toutefois de ce que l’histoire nous a offert en folie et massacres commis au nom de principes sacrés, je me rebiffe. Le drapeau belge peut bien de gris se revêtir pour sacrifier le sacré à l’humanité, ne fût-ce qu’une semaine...

J’envisage ta mort, donc je t’aime. Si vous pouvez titrer ceci pour un pays alors que jamais vous n’auriez pensé à proférer ces douces paroles à une femme, c’est une preuve que vous êtes en Belgique. “Petit pays”, de “petites gens” dit-on, qui auraient de “petits esprits” (Charles Baudeaire, in Pauvre Belgique)... qui a accueilli Hugo, Marx et tant d’autres, pour leur attribuer la parole dont on les avait privés. Le pays surréaliste des tableaux de Magritte. La pays perdu des Pelléas et Mélisande de Maeterlinck (le plus grand représentant du symbolisme belge d’expression française est un Flamand: rien d’anormal). Imaginez un pays irréel au point que sa plus grande oeuvre d’épopée nationale soit la “Légende d’Ulenspiegel”, qui n’a rien à voir avec la Belgique et raconte la résistance des provinces flamandes à l’inquisiteur espagnol, ce nationalisme flamand qui nous menace tant aujourd’hui!

Ce pays existe simplement car il n’a pas de raison d’exister. Heureusement donc qu’il existe. Avec son territoire morcelé, son hymne sans musique et son drapeau décoloré...

Erdem Resne – 15 décembre 2006

jeudi, décembre 14, 2006

Mehmet Koksal: "On peut me haïr si on veut, pourvu qu’on me lise."

Binfikir (Décembre 2006) - Entretien avec Mehmet Koksal
“Je ne suis pas un traître à la patrie. Je travaille aussi pour ma patrie: la Belgique!”


[Note préliminaire du traducteur : les questions posées par l’équipe de Binfikir répondent à deux soucis. 1°) permettre à Mehmet Koksal de s’exprimer, en turc, auprès de sa communauté d’origine alors qu’aucun média n’a osé lui accorder la parole. 2°) ce faisant, éviter de prendre sa défense et, dans le respect de la déontologie, aborder toutes les questions que la communauté turque se pose (légitimement ou non) à son égard. La présente interview ne guide ou ne remplace aucunement la production éditoriale que chaque journaliste de l’équipe livre ou a livrée sur le sujet.]


Auteurs: Serpil Aygün, Ismail Dogan, Leyla Ertorun, Erdem Resne, Erdinç Utku
Traduction vers le français : Erdem Resne

Binfikir : Tu es perçu comme un journaliste “anti”. Tu écris toujours de manière négative. Les Turcs en Belgique ne font-ils rien de correct?
MK : Bien sûr qu’ils font de chouettes choses. Mais je ne suis pas un polémiqueur comme on le pense. Je suis simplement les règles de base du journalisme: on ne parle pas d’un train qui arrive à l’heure mais bien de celui qui est en retard. On enquête ensuite sur les raisons du retard, on cherche les responsables, on s’interroge pour savoir si cela pourrait se reproduire. On travaille donc pour améliorer les choses. Dans cette optique, j’examine si les gens racontent les mêmes choses aux médias turcs et belges, et je constate que tout le monde tient un double discours.

Binfikir : Tu évoques Emir Kir par voie détournée. Pourquoi toujours lui? As-tu un problème personnel?
MK : Pas du tout, je l’ai salué sur le plateau de Mise au Point, on a échangé quelques mots. Malgré notre procès je n’ai aucun problème avec lui. Je suis même prêt à le rencontrer en public pour confronter nos arguments.

Binfikir : As-tu les mêmes critères à l’égard de tout le monde?
MK : J’ai traité de la même manière des sujets impliquant Halis Kökten, Sait Köse, Emin Özkara...

Binfikir : Tu ne focalises donc pas sur Kir?
MK : Non.

Binfikir : Arrives-tu à vivre du journalisme? Comment gagnes-tu ta vie?
MK : Je suis correspondant du Courrier international (France) mais également de la radio-télévision turque publique, la TRT dans le cadre de l’émission radio “Voice of Turkey”. L’Etat turc me paie donc indirectement un cachet aussi, j’ai un compte bancaire chez Akbank en Turquie, vous pouvez vérifier !

Binfikir : Certains disent que tu n’as de turc que ton nom, as-tu un problème, un complexe quant à ta “turcité”?
MK : Peut-être que ceux qui tiennent ce discours ne sont que des “journalistes sur papier”, ce qui explique ce type de commentaire. Je n’ai aucun complexe quant à mon origine, je suis d’origine turque, on connaît tant mon père que ma mère !

Binfikir : Concernant le “prétendu” génocide arménien...
MK : Pas “prétendu”. Le génocide arménien...

Binfikir : Quelle est ta position quant au génocide arménien? Puisque le terme “prétendu” t’offusque, tu sembles le reconnaître...
MK : Je ne suis pas dans l’obligation de répondre mais si on me le demande devant une instance officielle, je le ferai. A mon avis vous devriez poser cette question aux politiques. Mon devoir de journaliste se résume simplement à savoir ce qu’eux pensent sur la question et à le transmettre aux lecteurs.

Binfikir : Donc si un Turc réfute le génocide mais qu’il assume ses positions sans ambiguïté, tant sur le plan médiatique qu’au sein de son propre parti, le critiqueras-tu également pour ses positions?
MK : De toute façon, je ne vais pas systématiquement demander sans raison aux personnalités politiques d’origine turque s’ils reconnaissent le génocide, je ne menace personne. Tout simplement, si un candidat participe à une pétition ou une marche, s’il entreprend des démarches appelant à nier les allégations, bref, s’il base sa campagne là-dessus et qu’il veut le faire savoir à son électorat, moi j’en fais une information et donc en quelque sorte je l’aide à établir la communication avec son public!

Binfikir : As-tu piégé Murat Denizli?
MK : Pas du tout...

Binfikir : Le connais-tu? On raconte que vous aviez eu une dispute et que tu as rédigé ton interview suite à cela....
MK : En aucun cas je n’ai eu de dispute. J’ai prononcé son nom pour la première fois sur Radio Pasa, il m’a appelé par la suite en me disant que j’avais “sali son nom” en me demandant une interview pour y remédier. Je l’avais simplement qualifié de “nationaliste”. Il a donc estimé que je l’avais mal présenté et m’a dit “tu me connais pourtant, j’ai bossé dans telle et telle association”. J’ai accepté sa demande d’interview et on l’a réalisé. C’est donc lui qui a voulu m’accorder un entretien.

Binfikir : Tu collabores avec Pierre-Yves Lambert dont la presse turque prétend qu’il travaille pour les services secrets belges. Tu es également accusé d’être un “agent”. Pourquoi travailles-tu avec lui? Quelle est ta motivation?
MK : Je n’ai pas de commentaire concernant Lambert, moi je le connais comme chercheur indépendant et je ne le vois qu’après le boulot.

Binfikir : Es-tu son acolyte?
MK : Je ne suis l’acolyte ou l’apprenti de personne, je suis licencié de l’ULB et lui est chercheur.

Binfikir : Es-tu un “agent”?
MK : Si seulement je l’étais. Si vous saviez mes conditions de vie pour l’instant vous comprendriez que je ne suis pas agent...

Binfikir : Pourquoi? As-tu besoin d’être agent ou d’avoir une protection secrète?
MK : Oui! D’ailleurs je voudrais ici m’adresser au MIT (ndlr: Services de Renseignements Nationaux turcs), autant qu’aux services secrets belges... quoique, en réalité je ne voudrais pas travailler ici, 32 agents qui ne sont pas foutus de surveiller une seule Fehriye [Erdal], quelle image médiocre! Mais si la CIA ou la FSB (ndlr: ex-KGB) ont besoin de moi, je suis prêt!

Binfikir : Pourquoi bosserais-tu pour eux? Pour l’argent? Ferais-tu n’importe quoi pour l’argent?
MK : Non, je ne ferai pas “tout” pour l’argent. J’ai simplement des conditions pour qui veut bien m’engager. Par exemple, ne pas me forcer à mentir. Par exemple, je ne n’insulterai pas le père de quelqu’un pour de l’argent (ndt: pour les lecteurs francophones, MK avait été victime d’allégations honteuses quant à son père sur un site internet turcophone), je ne traiterai personne de traître à la patrie (ndt: allégation d’un organe turc quant à MK). Moi aussi j’ai un honneur et un statut familial. Moi, vous,... nous, journalistes, nous sommes responsables de ce que nous écrivons car nous sommes lus par tout le monde. Dans cette optique, j’ai été pointé du doigt pour mes opinions. Mais je ne peux supporter de voir certains impliquer ma famille pour ce que j’ai personnellement écrit car eux ne sont pas responsables de mes écrits. Qu’on m’insulte ou qu’on me taxe de traîtrise, pas de problème, mais qu’on ne touche pas à ma famille!

Binfikir : On ne fait donc pas tout pour l’argent. Tu dis être professionnel. Pourtant on a vu ta signature sous des articles d’une presse réputée proche des islamistes...
MK : Oui j’ai travaillé pour “Merhaba” (ndt: suspecté proche de la tendance nurcu de Fethullah Gülen). J’ai personnellement postulé auprès de ce magazine. Ils étaient réputés proches d’une association religieuse mais je les avais trouvés professionnels et prometteurs. Aujourd’hui je pourrais même écrire pour une revue du BADD (ndt: Association de la Pensée ataturkiste en Belgique) s’ils me demandent de le faire. J’ai une rubrique dans le Journal du Mardi, dont on connaît la proximité avec le PS, alors que moi j’ai fortement critiqué ce parti. Je leur ai simplement posé des conditions: on ne modifie pas mon article sans ma permission et on doit me payer pour mes services. Si vous acceptez les deux, je veux bien bosser pour vous. Dans ces conditions, si mes écrits sont lus tant par les partisans de Fethullah que par les Kémalistes, j’en suis fier. On peut me haïr si on veut, pourvu qu’on me lise. C’est mon seul souci. Il ne suffit plus de parler entre nous car quelles que soient nos opinions nous devons nous écouter réciproquement, c’est la condition du vivre-ensemble.

Binfikir : Pourquoi tu n’écris pas dans Le Soir ou quoi ? As-tu postulé? Pourquoi tu te prends la tête avec les Turcs?
MK : J’ai toujours postulé, ils n’ont qu’à m’embaucher. Je me prends la tête avec personne, ceux qui me suivent savent très bien que je ne traite pas que des sujets liés aux Turcs...

Binfikir : Pourquoi ne t’embauchent-ils pas? En plus ils te citent toujours comme source, ils te présentent comme le journaliste le plus averti quant aux allochtones, ils n’ont qu’à t’engager comme expert..
MK : Je ne sais pas pourquoi ils ne le font pas, mais je vous remercie de tant oeuvrer pour me faire gagner un salaire ! Et je dis: écrivez donc au Soir pour demander “pourquoi vous utilisez ce gars comme source – parfois sans même le citer – alors que vous ne l’engagez pas?”

Binfikir : La presse belge t’a-t-elle forgé un rôle? Du genre : “Tu es turc, occupe-toi des Turcs à notre place”...
MK : Je vous ferai remarquer que la presse belge ne me cite pas en tant que “Turc” mais bien en tant que “journaliste”. Et ceux que je critique le plus aujourd’hui ne sont pas les politiciens d’origine turque. Ce sont les responsables les plus haut placés du PS, d’Ecolo, du MR,... Quand ils considéreront leurs candidats allochtones comme tous les autres citoyens, alors je me pourrai me taire.

Binfikir : Tu es à la fois journaliste et traducteur-interprète, tu interviens auprès des cours et tribunaux. N’y a-t-il pas de problème du point de vue de la déontologie?
MK : Je ne peux m’exprimer à ce sujet. Je peux tout au plus dire ceci: je n’exploite aucune information que j’obtiens en tant qu’interprète à des fins journalistiques. Pour mes clients, je ne suis qu’un interprète et rien d’autre.

Binfikir : Est-tu un traître à la patrie?
MK : Non. Je travaille pour ma patrie: la Belgique!

Binfikir : Et la Turquie?
MK : Je suis d’origine turque et je travaille également pour la patrie turque: pour la TRT! (ndt: radio-télévision publique.)

Binfikir : Comptes-tu accomplir ton service militaire?
MK : Non, je ne le ferai pas. Je suis opposé au service militaire obligatiore. La Belgique est un pays si formidable qu’elle vous autorise à revenir siéger à la Chambre des Représentants après avoir accompli votre service militaire en Turquie. Je vous demande ceci: si aujourd’hui, quelqu’un qui siège à la Grande Assemblée Nationale de Turquie faisait son service militaire pour le compte d’un autre Etat, jurait fidélité à son drapeau et son intégrité, serait-il accepté à l’Assemblée à son retour? C’est ce type de critique que j’énonce. Mais la Belgique est un pays si démocratique qu’elle ne critique même pas Cemal Cavdarli (ndt: Député SP-A de Gand) à ce sujet. Il faudrait applaudir un tel pays.

Binfikir : As-tu peur? Tu pousses tant de gens à bout... Reçois--tu des menaces?
MK : Ce serait mentir que d’affirmer que je n’ai pas peur. Mais malgré la peur, je suis désormais embarqué dans cette histoire et j’irai au bout...

Binfikir : Est-ce que cela vaut la peine de prendre tant de risques?
MK : Oui, parce que la jeune génération est derrière moi. Vous savez, être journaliste est plus difficile qu’être politicien. Parce que je suis obligé de relater tout ce que tu dis. Si tu dis A je fais l’info A, si tu dis B je fais l’info B... mais en plus, je suis obligé d’enquêter pour savoir pourquoi tu dis B aujourd’hui alors que tu m’avais dit A hier!

Binfikir : La jeune génération non plus ne lit pas beaucoup la presse francophone ou néerlandophone. Beaucoup de jeunes avec qui on s’est entretenus après les élections ne savaient rien de l’affaire Denizli...
MK : Cela veut dire alors que la presse turque n’a pas fait correctement son boulot. Même l’affaire Kir-Koksal, qui intéresse toute la population turque, n’a pas été traîtée dans les médias turcs en dehors de Binfikir. Ces affaires ont démontré les limites de la liberté et de l’indépendance de la presse locale turque. Parce vous n’osez pas publier les informations qui nuisent aux élus de votre communauté. C’est là que j’ai compris l’importance et la nécessité de faire de l’information en langue turque. Parce que la communauté a été informée uniquement via la traduction de quelques paroles émanant de quelques personnes, et ce manque d’information, cette rétention d’information a poussé à l’incompréhension, aux insultes de la communauté turque à mon égard. C’est votre faute. Ce black-out m’a causé beaucoup de problèmes, j’ai été accusé de traîtrise. Alors qu’à l’époque, j’avais besoin ne fût-ce que d’un article. Mais finalement, j’ai démontré devant la justice avec pièces à l’appui ceux qui mentent réellement et je savoure aujourd’hui cette victoire. Parce que certains comme Zeynel Lüle (ndlr: correspondant de Hürriyet à Bruxelles) m’avaient collé l’étiquette de traître à la patrie et m’avaient traité de “journaliste entre guillemets”. Les journalistes turcs qui m’ont accablé n’ont pas pris la peine un seul jour de m’appeler pour me demander “tu es aussi d’origine turque, pourquoi es-tu en procès?” Ils ont fait croire que j’étais demandeur alors que l’action judiciaire émane d’Emir Kir, c’est lui qui m’a réclamé 7.500 € alors que moi je n’avais rien demandé. Même des associations comme l’UETD (ndt: Association des Démocrates Turcs d’Europe, réputée proche du gouvernement turc actuel et de la tendance AKP) ont fait des déclarations aberrantes quant à notre procès. Tout le monde peut soutenir la partie adverse, je ne peux empêcher personne de défendre Kir, mais avant de faire des commentaires, appelez-moi aussi pour demander mes justificatifs et mes preuves.

Binfikir : Les gens se demandent pourquoi Mehmet, qui attaque le MHP (nationalistes turcs), n’attaque pas les islamistes...
MK : C’est incroyable! La religion, le foulard, Mahinur Ozdemir, la campagne par SMS orchestrée par le cdH contre le PS, qui a traité ces sujets? J’ai également écrit sur le double discours de la tête de liste CDH à Schaerbeek Denis Grimbreghs quand il déclare ne pas être contre le foulard au Conseil communal, mais qu’au Collège cela poserait problème. Je ne peux pas tout écrire non plus! Puis, tout sujet n’est pas forcément intéressant. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui je parle avec Leyla Ertorun (ndt: candidate PS à Schaerbeek, non-élue, 3e suppléante, membre du mensuel Binfikir), que je vais forcément tout relater sur mon blog, parce qu’en plus elle n’est toujours pas en situation de force au sein du parti. Quoique, en tant que vraie socialiste elle risque plus que d’autres d’être convoquée à la Commission de vigilance du PS pour contrôler son socialisme. Car vous savez, au PS, on ne discute pas du socialisme de Derya Aliç, d’Emin Ozkara ou d’Emir Kir, mais bien celui d’une socialiste de longue date, Sfia Bouarfa! A mon avis, c’est là le problème et c’est ce que je critique.

Binfikir : Tu mets en doute le socialisme d’Emir Kir?
MK : Bien sûr. Je peux vous donner un exemple: c’est lui qui a amené au PS un certain Murat Denizli, qui l’a “parrainé” comme on dit. Ce n’est pas moi qui prétend cela, ce sont les militants socialistes qui le disent.

Binfikir : Y a-t-il, d’après toi, une différence entre le Mehmet que tu vois dans le miroir et le Mehmet tel que la communauté turque le connaît? Te connaît-on et te comprend-t-on comme tu es?
MK : Je ne crois pas qu’il y ait une différence. Je pense qu’ils me comprennent. Je ne ressens pas le besoin de me faire connaître à la population turque, j’ai grandi dans cette communauté et j’en suis l’enfant. Je suis le gamin du quartier. C’est un fait quand bien même je serais critiqué et perçu comme un traître – mais c’est vous qui pensez qu’on me prend pour un traître. Les médias peuvent m’avoir décrit ainsi et ceux qui ne me connaissent pas personnellement peuvent avoir des réticences, parce que la presse turque à laquelle ils font confiance donne de moi une image négative. Mais ne pensez pas que tout le monde me voit de cette manière, ne regardez pas cette communauté avec les lunettes de cette presse, les lunettes de Belturk. Parce que la vision de la communauté change, même cette presse commence à changer. Même si on ne me connaît pas tel que je suis, ce ne saurait qu’être la faute de la presse turque locale, parce qu’elle ne me donne pas voix au chapitre.

--- encadré ---
“La Turquie ne m’a rien donné”
MK : “Je ne comprends pas que les Turcs vivant ici s’intéressent davantage à la Turquie qu’à la Belgique. Pourquoi les gens qui manifestent pour la Turquie ne sortent jamais de la même manière en nous disant “Prends ton drapeau et marche contre le séparatisme flamand” ? Je comprends encore la première génération mais pourquoi des jeunes comme moi s’intéresseraient-ils plus à la Turquie? J’ai 29 ans. Qu’est-ce que ce pays m’a donné? De plus, on me demande plus de 5.000 € ainsi qu’un service militaire obligatoire. En contrepartie, on ne m’octroie même pas le droit de vote. Moi aussi je voudrais, en tant que citoyen turc, voter pour l’AKP, le CHP ou le MHP. Même le Royaume du Maroc permet à ses ressortissants à l’étranger de voter, ceux-ci ont même des députés qui les représentent au Parlement! Moi aussi je voudrais élire ces gens qui prennent des décisions quant au service militaire et aux frais de passeport de plus de 3 millions de Turcs vivant à l’étranger, avoir des députés qui expriment ma voix à l’assemblée législative. Aujourd’hui le code pénal turc prévoit que pour le même délit qu’un Emirdaglois commettrait au pays, moi, Turc à l’étranger, j’écoperais d’une peine plus lourde! Je critique ce type de discrimination flagrante. Voilà ce que je défends en tant que Turc d’Europe et je compte entamer des actions à ce sujet, je me demande bien qui va me soutenir dans cette démarche.”

mardi, décembre 12, 2006

Christian Ngongang Ouandji, premier échevin belge d'origine camerounais

Ironiquement, j'ai appris l'élection de ce "premier échevin noir en province du Luxembourg" via la rubrique bimensuelle de Guido Fonteyn (grand journaliste flamand établi en Wallonie) dans le quotidien flamand De Morgen, titrée hier "Délivrez-nous de Michel Daerden", où il évoque ces nouveaux mandataires wallons (dont certains immigrés... flamands récents) dont "les profils diffèrent bien considérablement de ce qu'on appellera pour plus de commodité le profil Michel Daerden", le "demi-fou, demi-saoûl, demi-dérangé Daerden", "huileux ministre régional wallon et maître absolu d'Ans, où son fils a pu lui succéder comme bourgmestre".

Et c'est vrai que, jusqu'ici, aucun élu allochtone n'a encore réussi à atteindre le niveau de ridicule, de mauvais goût et d'ivrognerie d'un Daerden ou de feu "Dikke Mich" Demaret, ci-devant bourgmestre PSC de Bruxelles dont le procès posthume (de ses complices) avait lieu ces jours-ci, ou de son prédécesseur feu Hervé "Bourbon" Brouhon, lui aussi bourgmestre (PS) de Bruxelles.

De même qu'aucun élu allochtone, toujours jusqu'ici, n'a contribué physiquement à créer une section d'entreprise de son parti dans l'une ou l'autre prison du pays pendant son mandat, même les deux seuls élus belges (à ma connaisance) à avoir tâté de la prison pendant leur mandat pour trafic de stupéfiants sont deux "autochtones", dont un du Vlaams Blok.

Si je compte bien, Christian Ngongang Ouandji devient chronologiquement le septième échevin noir/d'origine subsaharienne de Belgique après:

Pierre-Yves Lambert

rétroactes
Belgique - Candidats d'origine camerounaise aux élections communales
Echevins d'origine non-européenne en Belgique (1994-2006)
Echevins d'origine non-européenne en Belgique (2006-2012)



La Meuse (éd. province du Luxembourg) jeudi 07 décembre 2006, 09:53

« Ma couleur de peau n'a pas joué »

Il est le 1er échevin aux origines africaines de la province

N.HN

A Marche, le nouveau visage de la culture se nomme Christian Ngongang. Portrait.

« Je ne conçois pas de vivre quelque part sans m'y impliquer un minimum. J'ai toujours adoré la politique. Me présenter aux élections, c'était un devoir pour moi. J'avais vraiment envie de participer à la gestion de la commune ».

Christian Ngongang est le nouvel échevin de la culture à Marche. Ce chirurgien s'est installé dans la région il y a maintenant quatre ans.

« Je ne pensais pas obtenir un nombre de suffrages aussi élevé. Il faut, en effet, remettre les choses dans leur contexte. Je ne suis pas né à Marche. Je ne suis pas là depuis longtemps... J'espérais juste obtenir suffisamment de voix pour être conseiller ».

Le soir du 8 octobre, les résultats dépassent ses espérances. Christian Ngongang obtient 1.016 voix. Le sixième score en la matière sur la liste cdH. « Je suis noir. Beaucoup peuvent avoir des a priori négatifs. À ma grande surprise, ma couleur de peau n'a pas pesé dans la balance. Les Marchois m'ont directement fait confiance. Je les en remercie vivement ».

La culture et la jeunesse, des passions? « Des envies, plutôt. Cette proposition d'échevinat tombe bien. Elle correspond à mon programme électoral. Si j'étais élu, j'avais en effet émis le souhait de développer la promotion du sport chez les jeunes, le soutien aux plus défavorisés... »

Quelles spécificités a-t-il envie d'apporter à son échevinat? « On ne change pas une équipe qui gagne. La culture est déjà bien développée à Marche. Dans un premier temps, je vais découvrir les projets mis en route par mon prédécesseur, Philippe Hanin. J'ai en outre constaté que beaucoup de Marchois sont avides de découvrir une autre culture. Et comme je connais plutôt bien la culture africaine, certains projets pourraient être menés dans cette voie. J'aimerais aussi faire mieux connaître Marche partout en Belgique ».

Le futur échevin pense-t-il pouvoir concilier ses activités médicales et son mandat politique? « Quand j'ai été élu, j'ai reçu de nombreux coups de fil inquiets. J'ai accepté ce mandat en connaissance de cause. J'ai en effet décidé de me libérer du temps. Je continuerai mes activités à l'hôpital de Marche. Mais dès janvier, je ne me rendrai plus à Bruxelles où j'opérais un jour/semaine et où j'avais encore une après-midi de consultation ».


http://www.lecdh-marche.be/candidats.php

11. CHRISTIAN NGONGANG

Docteur en médecine, chirurgien digestif et général.

Rue V . Libert. 7c bte 22
6900 MARCHE


Je connais pas mal de patients de ce brillant chirurgien de notre hôpital qui m'ont dit qu'ils avaient ressenti en lui une présence réellement amicale et donc fort rassurante. Christian n'a pas voulu travailler dans une clinique universitaire : il aime le côté familial de l'IFAC, il aime Marche, il aime son club de basket, … Bref, un Grand format et comme tous les Grands, Christian est d'une simplicité charmante et authentique.


http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=18149&cid=756

BRUXELLES - 23 OCT. 2006
© Cameroon-Info.Net

Dr Christian NGONGANG OUANDJI, Chirurgien

Echevin de Sport et de la Culture... à Marche-en-Famenne.

E-Mail: drnoc5@yahoo.fr

- Chirurgien, Marié, Il s'était présenté sur la Liste CDH (Centre Démocrate Humaniste) à Marche-en-Famenne en 11ème position.

Il a obtenu 1016 voix et se trouve en 6ème position sur une liste de 25 personnes. Soit un score d'environ 10% sur une polulation de 12042 habitants. Son parti, le CDH, a obtenu la majorité absolue, soit 55.7%.

Mr Ngongang se voit donc confier le siège d'Echevin (Adjoint au maire) en charge du Sport et de la Culture. Ce qui semble lui convenir. Lui qui pense ainsi aider encore plus la population de Marche-en-Famenne, et les jeunes en particulier, en adéquation avec le plan qu'il a exposé lors de sa campagne.