samedi, mars 15, 2008

France - Quelques résultats du premier tour

Municipales

Les six maires sortants d'origine non-européenne (voir Élections municipales françaises de 2001) sont réélus dès le premier tour dans leurs conseils municipaux avec le soutien de 60 à 88% des votants. Auguste Senghor, maire (d'origine sénégalaise) du May-sur-Èvre (Maine-et-Loire, 3.891 habitants) depuis 1989, brigue cette fois le mayorat de Saint-Briac (Ille-et-Vilaine, 2.054 habitants, dont le maire sortant, Brice Lalonde ne se représentait pas), il est le seul candidat élu au conseil municipal dès le premier tour, plébiscité par 52% des votants.

À Étaples (Pas-de-Calais), la liste de Bagdad Ghezal, soutenue par le PS local, obtient le plus mauvais résultat des quatre en lice avec 9,97%, elle ne peut donc pas se maintenir au second tour et les autres listes ont refusé toute fusion avec elle.

À Carrières-sous-Poissy (Yvelines), Eddie Aït (PRG, soutenu par le PS), bat dès le premier tour le maire sortant UMP avec 62,4% des voix et deviendra donc probablement le premier maire d'origine maghrébine (et par ailleurs militant gay) dans une ville de plus de 10.000 habitants.

Dans le 8ème secteur de Marseille ("quartiers Nord", 92.100 habitants), la liste d'Union de la gauche dirigée par Samia Ghali obtient 52,30% dès le premier tour. Le poste de première adjointe de Marseille lui a été promis en cas de victoire de la gauche, sinon elle pourrait devenir maire de secteur. La liste UMP menée par Rachida Dati dans le 7ème arrondissement de Paris (Palais-Bourbon, 55.700 habitants) a obtenu 49,50% des voix au premier tour.

Aucune de la cinquantaine d'autres listes investies par l'UMP, le PS ou le MoDem et ayant à leur tête un candidat d'origine non-européenne n'a remporté le premier tour ou n'est en ballotage favorable pour le second tour, ce qui reflète les résultats dans les mêmes communes en 2001: ces candidats étaient tous présentés par leur parti dans des municipalités qu'ils ne détenaient pas, dans des duels gauche-droite ou PS-PCF.

En Seine-Saint-Denis, sur les 5 candidats "de la diversité" soutenus par l'UMP, tous obtiennent des scores inférieurs, parfois très inférieurs (à Aubervilliers, la liste de Fayçal Menia obtient 11,8% en 2008 contre 23,72% en 2001 pour la liste de droite), à ceux des listes RPR ou RPR-UDF en 2001, sauf Leïla Bouzidi (app. Nouveau Centre) à Bobigny (24,5% en 2008 contre 16,71% en 2001).

Cantonales

Le nombre de conseillers généraux d'origine non-européenne (rapatriés de souche européenne non inclus) sortants était très faible (moins de 10 sur 3.825 conseillers généraux en métropole), il s'agit en effet d'une élection au scrutin majoritaire où les principaux partis hésitent la plupart du temps, comme aux législatives, à investir de tels candidats, même si cette fois-ci un certain nombre étaient présentés en suppléance.

Des quatre élus sortants dont les sièges étaient renouvelables, Michel Habib (PS, canton de Thann) est réélu dès le premier tour (66,63%), Henri Jibrayel (PS, canton de Marseille-Verduron) obtient 47,91% des voix au premier tour et reste seul en lice pour le second, aucun autre candidat n'ayant dépassé le seuil de 10% des inscrits, Abdel-Madjid Sadi (PCF, canton de Bobigny), 51,32% (mais 22,54% des inscrits) au premier tour est confronté au second tour à Leila Bouzidi (app. NC, soutenue par l'UMP), et Azzedine Taïbi (PCF, canton de Stains), 38,94% (15,57% des inscrits) au premier tour, reste seul en lice pour le second, aucun autre candidat n'ayant dépassé le seuil de 10% des inscrits.

Les deux seuls candidats de ce type investis par le parti d'un élu sortant qui ne se représentait pas, donc dans un canton "sûr", étaient Djillali Lahiani (soutenu par l'UMP dans le Toulouse-11), qui obtient 27,08% au premier tour, en ballottage défavorable pour le second face au candidat PS qui l'avait devancé au premier (60,58% pour les candidats PS, PCF et Verts) et Olfa Laforce-Ben Abdennebi (PS, Villeneuve-d'Ascq-Sud dans le Nord) obtient 22,76% au premier tour et se maintient au second tour dans une triangulaire face à une candidate divers gauche (32,7% au premier tour) et un candidat MoDem (17,33% au premier tour).

Dans un canton "non sûr", la socialiste Najat Vallaud-Belkacem (Lyon-XIII) est en ballottage favorable (42,97%; 52,21% cumulés pour les candidats PS, PCF et Verts) face à l'UMP sortant Jean Flacher. Seuls trois autres candidats dans le Rhône se qualifient pour le second tour, mais en ballottage défavorable: Afifa Jakir (UMP, Lyon-IV), Marcus Enyouma (PS, Saint-Genis-Laval) et Sonia Benachour (UMP, Vénissieux-Sud).

En Haute-Garonne, dans le canton d'Auterive détenu par la droite, la socialiste Cecile Ha-Minh-Tu (37,34% au premier tour) part en ballottage favorable (64,14% cumulés pour les candidates PS et PCF au premier tour) au second tour.

A Marseille-Notre-Dame-Limite, le socialiste Rebia Benarioua est arrivé en tête au premier tour (32,40%), il se retrouve seul au second, suite au désistement du sortant communiste, arrivé deuxième (23,49%) et seul à pouvoir se maintenir.

lundi, mars 10, 2008

Propos racistes et islamophobes du président de la fédération du Nord du parti radical de gauche

publié dans le quotidien lillois Nord-Eclair le Vendredi 7 mars 2008


REPONSE A DES PROPOS CRAPULEUX

CLIC... CLAC
Droit de réponse de M. Slimane Tir

La tête de liste des Verts aux élections municipales, Slimane Tir, nous demande de publier ce droit de réponse en vertu de l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
« Dans un article publié mercredi, Nord éclair rapporte les propos de Jacques Mutez, président de la fédération du Nord du parti radical de gauche. Ce dernier conteste le soutien apporté par Christine Taubira à la liste que je conduis. On le laisserait volontiers s’expliquer avec l’intéressée dont il estime “qu’elle ne connaît rien à la situation politique roubaisienne”, comme si ce qui caractérisait l’ancienne candidate à la présidence de la République étaient l’ignorance, la naïveté et l’impréparation.

En revanche, d’autres propos beaucoup plus rances appellent notre réaction, “La composition de la liste conduite par M. Tir est la négation même du combat qu’a toujours mené Mme Taubira contre le communautarisme sous toutes ses formes” déclare Jacques Mutez.

De quoi parle cet homme politique responsable, conscient que les mots ont un sens ? Les membres de la liste Ouvertement à gauche (tout ou partie, ce n’est pas précisé) appartiendraient donc à la même communauté. Communauté de quoi ? Des habitants de Roubaix, de la communauté urbaine, des Ch’tis ? Non, Jacques Mutez précise son propos : “Comment M. Tir ose-t-il demander le soutien du PRG (…) qui est à l’initiative de la loi sur la séparation des Églises et de l’État ?”. La charge porte donc sur la supposée appartenance religieuse des membres de la liste. Le président du PRG n’a manifestement pas lu le programme de la liste Ouvertement à gauche. On lui conseille donc un tour sur slimanetir.com afin de découvrir que, page 11, nous “souhaitons l’application à la lettre de la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État.”

Mais sans lire, sans savoir, Jacques Mutez instruit notre procès public ; nous appartiendrions à une communauté de croyants opposés à la séparation du politique et du religieux, rien de moins. Quelle religion ? Le poli et vertueux président ne pousse pas le courage jusqu’à prononcer le mot d’islam mais il n’en a pas besoin ; tout le monde a bien compris qu’il parlait des Arabes. Et oui, car enfin de quelle religion pourrait être les colistiers de Slimane Tir, sinon celle supposée de leur leader. Que Slimane Tir soit athée, agnostique ou croyant n’est pas la question ; c’est un Arabe, donc musulman, donc communautariste. Les Français d’origine extra-européenne ne sont légitimes que lorsqu’ils gagnent une Coupe du monde.

Les 53 citoyens français de la liste Ouvertement à gauche, arabes, noirs ou blancs, sont au regret d’informer Jacques Mutez, qu’ils se sentent riches de leurs origines, que les convictions spirituelles de chacun ne sont pas un objet politique mais privé, et qu’ils sont fiers de faire vivre la démocratie en permettant à toutes les composantes de la société française d’accéder à la représentation. N’en déplaise aux tenants d’une époque révolue.

par Slimane TIR

Vénissieux: le maire PCF évoque « des personnes qui côtoient les intégristes» sur la liste MoDem-Verts

Le Progrès - Vénissieux (Rhône) - 06.02.2008

André Gerin: «un adversaire de droite à trois têtes»

Face à des concurrents considérant que les municipales sont des élections locales échappant peu ou prou aux clivages partisans relevant de la politique nationale, André Gerin (PCF) crie en substance à la supercherie. Et de brandir comme un étendard la bonne vieille opposition «droite-gauche», plus pertinente que jamais, selon lui.
Fidèle à un style brut de décoffrage, le maire communiste sort ainsi l'artillerie lourde pour «démasquer» ses trois adversaires déclarés qu'il classe «bien sûr» à droite. Et de qualifier le candidat investi par l'UMP, Christophe Girard, de «villiériste pur sucre dans la droite ligne de l'extrême droite». Quant à Saliha Mertani (MoDem), elle est à la tête d'une liste où figurent les Verts et, selon la formule d'André Gerin visant le collectif des citoyens engagés, « des personnes qui côtoient les intégristes». Enfin, Maurice Iacovella (ex-UDF), appartient, pour le maire sortant, à une famille politique partie prenante du gouvernement Fillon.»
Des attaques qui ne vont pas manquer d'animer le dernier mois de campagne.



Le Progrès - Vénissieux (Rhône) - 13.02.2008

Saliha Mertani (MoDem) s'indigne des attaques d'André Gerin

Elle répond au maire-candidat qualifiant sa liste «de droite avec des personnes côtoyant des intégristes»
Le ton monte entre André Gerin (PCF) et Saliha Mertani (MoDem). Le maire sortant, à la tête d'une liste de gauche, avait, dans notre édition du 7 février, classé à droite ses trois adversaires déclarés (1). Et d'ajouter : «la liste «Vénissieux respect d'avenir » conduite par Saliha Mertani réunit, outre les Verts, «des personnes côtoyant les intégristes», en visant le collectif des citoyens engagés qui constitue la troisième composante de cette équipe. Laquelle réagit par une lettre ouverte à André Gerin dont le propos est qualifié de «sournois, perfide, calomnieux.» Saliha Mertani lance à l'adresse du premier magistrat candidat : «Cette attaque s'inscrit dans l'islamophobie ambiante, elle est un prétexte qui vous exonère de vos insuffisances, erreurs, échecs [ ] Le préjugé ethnique et la culpabilité a priori sont affligeants, cyniques, dangereux [ ] Après l'étranger, l'immigré, le délinquant, la racaille, voilà aujourd'hui, l'intégriste avec le couteau entre les dents. Vous reproduisez l'anathème avec le souhait inavoué que l'image, ainsi inoculée, triomphe de la réalité. Mais qu'importent pour vous les dégâts dans les têtes, dans les coeurs si ça favorise votre éternelle réélection.» Avant d'ironiser: «Pour ce qui est de la qualification de droite, tout le monde sait qu'au-delà du périmètre défini par « la dictature du prolétariat», nous sommes tous d'horribles réactionnaires, c'est imparable ! [ ] Mais expliquez-nous donc comment les partis de votre coalition (PS et satellites) échappent donc à l'appellation si souvent utilisée de «sociaux-traîtres»?»

(1) Christophe Girard, majorité présidentielle, Maurice Iacovella (ex-UDF) et Saliha Mertani (MoDem)