lundi, juillet 15, 2013

François Hollande: " un parti ne peut pas se réclamer (...), en France, de la religion"

Hollande a encore raté une occasion de se taire...

Il a déclaré lors de l'interview télévisée de ce 14 juillet, en réponse à une question d'un journaliste du FN... enfin de la télévision française de service public "Si un jour un parti islamiste, fondamentaliste, se créait en France, quelle serait votre réaction ?":
Aucune religion n’est contradictoire avec la démocratie. La démocratie, c’est le bien commun, qui n’empêche en aucune façon le fait religieux. En France, cette conciliation, nous l’avons fondé autour du principe de laïcité. C’est pourquoi un parti ne peut pas se réclamer –on a connu les chrétiens-démocrates-, en France, de la religion. (transcription: Le Lab d'Europe 1)
Et sur quelle base légale un parti ne pourrait-il pas se réclamer d'une religion dans la République française ?

La Constitution de la Vème République (article 4) définit les règles en la matière:
Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.
Ils contribuent à la mise en oeuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi.
La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation.


Le " second alinéa de l'article 1er" mentionné dit ceci:
La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.
Il n'est donc nullement fait mention une d'interdiction pour un parti politique de "se réclamer de la religion".

Monsieur Hollande se croit-il dans un de ces pays qui soumet la création de partis politiques à l'imprimatur du Ministère de l'Intérieur et interdit certains types de partis ?

En Syrie par exemple où la nouvelle constitution (2012) "interdit de créer des partis sur des bases religieuses, confessionnelles ou raciales" (Le Figaro 15/02/2012).

Plusieurs pays africains, anciennement départements, territoires ou protectorat français, ont également introduit de telles dispositions dans leurs constitutions et/ou dans les lois qui fondent l'existence des partis politiques:
Mais pas la France, ce dont on ne peut que se féliciter, d'ailleurs le désormais ex-parti "chrétien-démocrate" de Christine Boutin n'a jamais fait l'objet - à ma connaissance - d'une procédure d'interdiction ni de dissolution !

dimanche, juillet 14, 2013

Une réflexion à propos de la ministre italienne traitée d'orang-outang...

On a aussi des députés et des sénateurs racistes en France et en Belgique, mais je crois qu'aucun n'aurait osé aller aussi loin, idem aux Pays-Bas, dont je suis l'actualité politique depuis longtemps.

Les outrances verbales racistes, sexistes, homophobes de certains politiciens italiens rapprochent leur pays des votocraties populistes balkaniques où il existe suffisamment d'électeurs pour faire élire des (euro)députés de partis à côté desquels le FN français, le VB flamand et le PVV néerlandais font figure de babas cools gauchistes: Laos et Aube dorée en Grèce, Ataka en Bulgarie, Romania Mare en Roumanie, le HGS et le HSP-AS en Croatie...

La question, maintenant, c'est quelles seront les réactions des dirigeants de la Ligue du Nord, des autres parlementaires de ce parti, mais aussi celles du reste de la droite italienne: que le premier ministre de centre-gauche condamne ces propos n'est pas vraiment une info !

Par contre, si le racisme est évidemment très présent au sein de la Ligue du Nord, ce parti a présenté des candidats "de couleur", notamment aux élections régionales début 2013.



Tony Iwobi interpellant Cécile Kyenge: "Je suis un maire-adjoint de la Ligue (du Nord), voulez-vous parler avec moi?"

L'un d'entre eux, d'origine nigériane, avait déclaré que l'expression "negher" (nègre) n'était somme toute qu'“un modo espressivo di definire in bergamasco una persona di colore" (un moyen d'expression pour définir une personne de couleur en dialecte de Bergama) (2). Mais de nègre à orang-outang, la couleuvre est-elle encore avalable pour Tony Iwobi ?

(1) http://www.linkiesta.it/lega-di-colore-candidati-sindaci
(2) http://www.stranieriinitalia.it/attualita-regionali._fuori_touadi_iwobi_e_gli_altri_nuovi_italiani_16715.html
N.B. J'ai également posté ce texte sur Newsring et sur Twitter

jeudi, juillet 04, 2013

Affaire du JT RTBF "A Gand comme à Istanbul": plainte classée sans suite par le Conseil de déontologie journalistique

rétroactes

https://twitter.com/tractotheque/status/339654751056719872




Décision du Conseil de déontologie journalistique

Conseil de déontologie - Réunion du 26 juin 2013
Décision plainte 13 – 25 Divers c. RTBF / JT
Enjeu : généralisation abusive

Origine et chronologie :
 Le 3 juin 2013, le CSA a transmis au CDJ deux plaintes dirigées contre une séquence du JT de la RTBF du 28 mai 2013. Les plaintes étaient recevables. La RTBF a été avertie le 7 juin et a répondu le 21 juin. Le 26 juin, le CDJ a examiné une première fois le dossier et s’est estimé suffisamment informé pour prendre une décision immédiate.

Les faits :
 La RTBF a diffusé dans son JT du 28 mai 2013 une séquence consacrée à la décision du conseil communal de Gand permettant aux fonctionnaires de porter des signes religieux. Le bandeau introduisant la séquence mentionnait A Gand comme à Istanbul alors qu’aucune allusion à Istanbul n’était faite dans le commentaire. C’était avant le début des manifestations en Turquie. Les plaignants se réfèrent aux recommandations de 1994 sur l’information relative aux migrants et estiment qu’il y a amalgame et généralisation abusive.

La décision du CDJ :
Après analyse de la séquence de JT concernée, le CDJ a constaté que les questions soulevées par les plaignants auraient pu constituer un enjeu déontologique mais que, à l’examen, ce n’est pas le cas dans l’exemple précis qui est ici mis en cause. Le sous-titre placé en bas d’écran a sans doute manqué de clarté, il était probablement inopportun et mal choisi parce que faisant référence à un élément (Istanbul) qui n’était pas présent dans le reste du commentaire ni dans l’actualité à ce moment-là mais cela ne relève pas de la déontologie. Le CDJ a donc décidé de classer cette plainte sans suite.

 André Linard                                       Marc Chamut
Secrétaire général                                 Président

P-Y. Lambert c. Q. Deuxant / La Meuse Luxembourg et sudinfo.be: plainte fondée selon le Conseil de déontologie

http://www.twitlonger.com/show/n_1rkv7sp



Quelques dérapages racistes ou islamophobes dans @sudpresseonline ces derniers mois (à compléter)




6 février 2013 "Sa fille avec le voile islamique en maternelle: la commune belge refuse, le père la déscolarise!"

1) illustration: un visage de femme couvert d'un voile quasi intégral

2) le journaliste affirme que c'est "très fréquent dans les grandes villes", ce qui reste à prouver pour des fillettes en classes maternelles

http://www.sudinfo.be/658499/article/regions/luxembourg/actualite/2013-02-06/sa-fille-avec-le-voile-islamique-en-maternelle-la-commune-belge-refuse-le




2 mai 2013 "une famille est expulsée d'un terrain pour accueillir des gitans"

1) parce que les "gitans" ce ne sont pas des familles

2) aucune précision sur cette famille supposée "belge de souche" ou en tout cas "non-gitane" avec 9 enfants, vivant dans un squat après avoir vécu sous une tente, rien que de très normal mais ça ne saute pas aux yeux du journaliste de Sudpresse, pour qui il y a clairement une hiérarchie à faire entre gitans et non-gitans

http://www.sudinfo.be/716302/article/regions/namur/actualite/2013-05-02/namur-a-la-rue-depuis-deux-ans-une-famille-est-expulsee-d-un-terrain-pour-accu




11 juin 2013 "massacré dans le train par des Cap-Verdiens"

1) recommandations de l'AGJPB de 1993 "Ne mentionner la nationalité, l'origine, l'appartenance ethnique, la couleur de peau, la religion ou la culture que si ces informations sont pertinentes."http://www.deontologiejournalistique.be/?les-textes-belges

2) A titre de comparaison, l'article de Vers l'Avenir ne mentionne pas l'origine / la nationalité des agresseurs ( http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20130531_00317735 ). L'article de Vers l'Avenir qui semble mis en cause par La Meuse ("relayés par certains journaux") ne fait que rendre compte des plaidoiries ( http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20130530_00317393 ), idem pour la dépêche sur le site de RTL Luxembourg ( http://5minutes.rtl.lu/fr/actualite/luxembourg/439383.html )

http://www.lameuse.be/741028/article/regions/luxembourg/actualite/2013-06-10/arlon-massacre-dans-le-train-par-des-cap-verdiens-il-donne-sa-version-des




Pour rappel, les plaintes (avec identité complète et adresse du plaignant) doivent être adressées au Conseil de déontologie journalistique cdj@deontologiejournalistique.be




L'article le plus récent fait déjà l'objet de la plainte 13-26 Lambert c. Deuxant / Sudinfo.be .




conditions de recevabilité formelle : identité du plaignant, désignation du média visé, copie ou référence précise de l’article ou de la séquence, explication des motifs de la plainte et respect d’un délai maximum de deux mois après la diffusion, question relevant de la déontologie journalistique.

___________________________

Conseil de déontologie - Réunion du 26 juin 2013
Avis plainte 13 – 26

P-Y. Lambert c. Q. Deuxant / La Meuse Luxembourg et sudinfo.be

Enjeu : stigmatisation, généralisation abusive

Origine et chronologie :
Le 11 juin 2013, le CDJ reçoit une plainte de M. P-Y. Lambert, de Vilvorde, dirigée contre un article
publié sur le site sudinfo.be le 10 juin et en p. 4 de La Meuse Luxembourg version « papier » le 11 juin
2013. La plainte est recevable. Le chef d’édition et le journaliste en sont informés le 17 juin et
fournissent une argumentation en réponse le 18 juin.

Les faits :
Le 10 juin, le site sudinfo.be publie un article sous le titre Arlon: massacré dans le train par des Cap-
Verdiens, il donne sa version des faits. Un homme victime d’une telle agression et dont le procès est
en cours témoigne. A propos d’un de ses agresseurs, il signale : « J’ai appris plus tard qu’il était
originaire du Cap-Vert. » Les autres sont présentés comme « un ami » du premier et « une jeune fille,
apparemment liée à la bande », sans précision de nationalité. Le même article, signé Quentin
Deuxant, est repris le 11 juin dans l’édition de La Meuse Luxembourg en p. 4.

Demande de récusation : N.

Les arguments des parties :

Le plaignant :
« J'ai du mal à percevoir l'utilité de mentionner l'origine ou la nationalité des agresseurs dès le titre. Je
me réfère à cet égard aux recommandations de 1993 "Ne mentionner la nationalité, l'origine,
l'appartenance ethnique, la couleur de peau, la religion ou la culture que si ces informations sont
pertinentes. »

Le chef d’édition de La Meuse Luxembourg :
« Au moment de titrer puis de publier les articles visés nous avons pesé longuement l'utilité de livrer
l'origine des auteurs. En tenant compte notamment des recommandations en matière de déontologie.
Il nous est cependant apparu que cette information était importante pour nos lecteurs. Notamment
par le fait que les faits sont survenus dans une région (Rodange, Athus, Aubange,...) posée sur trois
frontières, à forte criminalité, où cohabitent plusieurs communautés étrangères (portugaise, italienne,
nord-africaine,...). Ne pas donner ici l'origine des auteurs aurait sans aucun doute possible semé un
doute et malheureusement stigmatisé à tort d'autres communautés. Il faut aussi tenir compte du fait
que la vidéo des faits, utilisée en justice, laisse voir des jeunes gens visiblement aux origines noneuropéennes.
Ne pas préciser leur origine aurait renforcé encore une fois le risque de stigmatisation
d'une autre communauté.
Selon l'avis de la rédaction, et avec mon approbation totale, la publication de cette information était
tout à faite pertinente, fondée, utile. »

Tentative de médiation : N.

L’avis du CDJ :
Le CDJ s’estime suffisamment informé pour prendre une décision immédiate. Il renvoie aux
Recommandations en matière d’information relatives aux personnes issues de l’immigration (1994).

La Recommandation n° 1 prévoit en effet de « ne mentionner la nationalité, le pays d’origine,
l’appartenance ethnique (…) que si ces informations sont pertinentes ». La Recommandation n° 2
demande d’éviter les généralisations et le manichéisme injustifié. Elles ont été conçues pour éviter
d’attribuer à l’ensemble d’une communauté des faits qui ne concernent que certains de ses membres.

Le Conseil prend acte de l’explication donnée par la rédaction qui estimait intéressant de signaler la
nationalité des agresseurs pour les distinguer d’autres communautés présentes dans la région. Il ne
partage pas cet argument. Aucun élément de l’article ne laisse penser que la mention de la nationalité
des agresseurs était pertinente pour décrire et comprendre les faits racontés. L’information diffusée
soulève la problématique de la violence qui n’a rien à voir avec la nationalité de ses auteurs.

La généralisation dans le titre est d’autant moins justifiée que l’article lui-même ne l’opère pas. La
personne interviewée a été agressée par trois jeunes. De l’un d’eux, elle dit : « J’ai appris plus tard
qu’il était originaire du Cap-Vert. » Les autres sont présentés comme « un ami » du premier et « une
jeune fille, apparemment liée à la bande », sans précision de nationalité. C’est donc à l’auteur du titre
et non à l’auteur de l’article que l’on doit imputer la responsabilité de la généralisation abusive figurant
dans ce titre.

Le Conseil a déjà signalé à plusieurs reprises que « Un titre est nécessairement bref et exprime une
idée ramassée en quelques mots, que l’article lui-même permet de nuancer (…). Il est néanmoins
soumis aux règles de déontologie journalistique ». Il rappelle que la formulation des titres ne peut
échapper aux équipes de journalistes, en raison du droit moral de ceux-ci sur le contenu et la forme
de leur travail, titres compris.

La décision : la plainte est fondée

Opinions minoritaires : N.

Demande de publication : N.

La composition du CDJ lors de l’approbation de l’avis :
Journalistes Editeurs
Marc Chamut Margaret Boribon
Jérémie Detober Marc de Haan
Gabrielle Lefèvre Jean-Pierre Jacqmin
Martine Vandemeulebroucke Laurent Haulotte
Rédacteurs en chef Société Civile
David Lallemand
Marc Swaels
Benoît van der Meerschen
Ont également participé à la discussion :
Jean-François Dumont, Catherine Anciaux, Jean-Jacques Jespers.

vendredi, juin 14, 2013

Bruxelles 15/06 - 15h30 Rassemblement à Schuman pour la libération des prisonniers politiques au Maroc

FORUM DES DROITS DE L’HOMME DU NORD DE MAROC et Europe
Coordination de Belgique
Communiqué

En protestation aux jugements édictés que subissent les prisonniers politiques et d’opinion au Maroc et pour dénoncer le recule effroyable qui menace toute forme de liberté à savoir la liberté de manifester, de l’opinion, le droit aux rassemblements et d’organisation …
La coordination de Belgique du Forum des Droits de l’Homme du Nord de Maroc et d’Europe, organise une journée de solidarité avec les prisonniers politiques et d’opinion, le 15 juin 2013, selon le programme suivant :

15h30 à 17h30 : Rassemblement devant le local de la Commission européenne
Place Schuman (Metro Shuman)
Devant les bâtiments de la commission européenne

19 :00 Rencontre / soirée conviviale et dîner de discussion
  • Mot de bienvenu
  • Repas (dîner de discussion)
  • Discussion autours de la situation des Droits humains au Maroc
  • Soirée musicale (Chansons, poésie…)
A l’’adresse suivante :
Rue de Travail, 13
1000 Bruxelles
(Bus : 47 / Tram : 3 & 94)

afin d’exiger la libération de tous les prisonniers d’opinion au Maroc et protester contre le retour des violations graves des Droits humains, et exiger :

1- La libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion au Maroc et l’arrêt immédiate des poursuites envers les militants, les citoyens et l’arrêt de toutes formes de restrictions contre la presse.

2- le respect des droits, se référer à la charte mondiale des droits de l’homme, et de mettre en œuvre toutes les conventions internationales ratifiées par l’Etat marocaine.

Fait à Bruxelles le 26 juin 2013

Pour la coordination belge
du Forum des Droits de l’Homme au Nord du Maroc et Europe
Contact : 0498/447268 & 0478/ 718744

vendredi, avril 26, 2013

Maroc - Appel à signatures international contre le délit d'apostasie


Bonjour,

Suite à une fetwa-avis du Conseil Supérieur des Oulémas, institution officielle marocaine, criminalisant la liberté de conscience, et rendant l'apostasie passible de la peine de mort, vous trouverez ci-joint un appel à signature alertant l'opinion publique du danger d'une telle dérive. Le texte peut être signé aussi bien par des associations qu'à titre individuel.
Merci de communiquer votre signature par retour de mail en précisant pour les associations l'appellation, le sigle et le pays, et pour les individuels, le nom, prénom, qualité et pays.

Amitiés
Driss El Korchi
Abdallah Zniber

Abdallah Zniber <abdallah.zniber@wanadoo.fr>
Driss Elkorchi <driss.elkorchi@skynet.be

L'apostat = délit passible de la mort au Maroc ?

Le Conseil des Oulémas du Maroc (المجلس العلمي الأعلى), institution officielle qui est sous la présidence du Roi du Maroc, a édicté un avis religieux, qui stipule que « tout Marocain coupable d’apostat envers l’Islam mérite la mort »1.Ceci s’appliquerait à tout citoyen marocain né de père musulman et qui décide de suivre une autre voie religieuse ou philosophique. 

Par cette affirmation est tout d’abord nié un point central de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : la liberté de conscience, par laquelle« toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. »2Elle est également en contradiction avec certains points de la constitution marocaine (droit à la vie, la liberté du culte, la liberté de pensée) et aux engagements internationaux du Maroc concernant les droits de l’homme. Enfin, ce sont aussi les longues luttes du peuple marocain pour acquérir les libertés démocratiques qui se voient bafouées.

Le Makhzen marocain, qui se targue via ses propres canaux de propagande et par le biais de la presse officielle, d’avoir fait « le choix d’un islam serein, équilibré et  pondéré »,cache derrière ce discours une réalité bien sombre. Au lieu d’œuvrer au développement d’une pensée islamique ouverte sur notre temps et tenant compte des évolutions des sociétés, il distille sous couvert de sauvegarder l’« identité marocaine », une idéologie des plus conservatrices, fermée à la modernité à travers une instance rétrograde avec rang d’institution constitutionnelle. 

Cette lecture religieuse est dénoncée avec vigueur par les associations de la société civile marocaine et les défenseurs des droits humains, qui y voient la preuve du caractère rétrograde et moyenâgeux de ces organismes qui l’ont émise ou qui la soutiennent. Les forces salafistes ont d’ailleurs applaudi en y reconnaissant un de leurs objectifs. 

Par ailleurs, nous prenons acte de la déclaration du délégué interministériel aux droits humains (DDIDH) estimant que son administration n’est pas concernée et obligée par la fatwa—avis du Conseil des Oulémas. Nous attendons que le Conseil National des Droits Humains (CNDH) prenne ses responsabilités et affirme clairement son attachement aux valeurs universelles des droits de l’Homme, en particulier le droit à la liberté de conscience des citoyens marocains. 

Nous, citoyens d’origine marocaine et/ou maghrébine et/ou du monde qui luttons pour revendiquer le respect des musulmans résidant dans les pays où ils forment une minorité, exigence qui découle de la liberté de conscience, nous ne pouvons nous taire à propos des pratiques liberticides, non seulement au Maroc mais dans l’ensemble des pays du Maghreb. Nous qui combattons, de longue date, les exactions à l’encontre des opposants politiques, nous devons aussi briser cette chape de plomb qui étouffe tout ce qui touche à la liberté de conscience.

Nos réclamons donc la séparation du religieux et de l’État. Cette revendication est la seule garantie que les citoyens puissent jouir de la liberté de pensée et de conscience et elle est une des conditions nécessaires à la construction d’une véritable démocratie.

1 Page 290-291 du livre « Les fatwas de l’organe scientifique chargé de fatwas 2004 -2010 » ;
" الكتاب  الذي يحمل عنوان "فتاوى الهيئة العلمية المكلفة بالإفتاء 2004 - 2012

2 Article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre 1948 


Premiers Signataires : 

Associations : 

Na’oura GSBM ;
Le FCSME (Forum Citoyenneté Solidarité des Marocains en Europe) ;
Centre Euromed Migration et Devolopement ( EMCEMO) ;
Forsem ;
L’ASDHOM ;
le Manifeste des libertés ;
Association femmes plurielles ;
CRLDHT ;
la FTCR ;
Global Social Justice, Bruxelles, Belgique;

Personnes : 

Driss El Korchi - militants associatif ;
Abdallah Zniber- militant associatif ;
Aziz Mkichri - acteur associatif et militant des droits de l'Homme ;
MENEBHI Abdou - militants associatif ;
ATTAR SEMLALI Mehdi - militants associatif ;
Tarek BEN HIBA, militant Tuniso-Français de l’immigration et des droits de l'Homme ;
LAHSSAINI Fouad - militants associatif ;
POUR SIGNER 
Abdallah Zniber <abdallah.zniber@wanadoo.fr>
Driss Elkorchi <driss.elkorchi@skynet.be

pétition reçue via la liste de diffusion et d'information de Tarek BEN HIBA t.benhiba@yahoo.fr , conseiller régional Front de Gauche Ile-de-France, et militant associatif de l'immigration autonome et démocratique