samedi, novembre 17, 2007

Le Soir à côté de la plaque

réaction à trois articles d'Hugues Dorzée parus dans Le Soir cette semaine:
HUGUES DORZEE, La mort de Sadia appelle à combattre dogmes et dictats, mardi 13 novembre 2007, 21:27

HUGUES DORZEE, Vierge à tout prix, preuve à l'appui,mercredi 14 novembre 2007, 14:26

HUGUES DORZEE, La mort de Sadia était programmée, samedi 17 novembre 2007, 09:33

Le problème ne se situe pas sur le plan de la religion, mais du patriarcat absolu qui règne dans ces familles aux racines villageoises dans les pays d'origine, qui continuent à vivre dans une mentalité considérée comme arriérée même dans les grandes villes de ces mêmes pays d'origine.

Pourtant, il y a des résistant(e)s même dans les villages, comme le montre le film Moolaadé, passé ce vendredi en fin de soirée, à 23h50 sur Canvas et 23h55 sur Nederland 3, des horaires révélateurs de la frilosité de chaînes pourtant équivalentes néerlandophones d'Arte.

Au Pakistan aussi, il y a des organisations féministes soutenues par les partis sécularistes (PPP et MQM e.a.) et le parlement a considérablement modifié la législation sur l'"adultère" il y a précisément un an, le 15 novembre 2006, en promulgant un "Women's Protection Bill".

En Turquie, la criminalisation des violences conjugales et des crimes d'honneur aboutit de plus en plus à des condamnations judiciaires sévères, et c'est le gouvernement "islamiste" (mais seul à concrètement agir pour adapter la législation turque aux normes du droit européen) qui mène cette politique, avec à la clé la réclusion à perpétuite pour les "crimes d'honneur".

Au Maroc, le code du statut personnel (moudouwana) a été modifié pour accroître les droits des femmes.

Le problème se situe au niveau des autorités belges, qui à la fois n'accordent pas assez de soutien individuel et structurel à celles et à ceux qui sont en rupture familiale, ou veulent simplement "souffler" hors de ce carcan patriarcal pour se construire. Des autorités belges, aussi, qui au nom du soi-disant "droit de vivre en famille", contribuent à la perpétuation de ces pratqiues de mariages forcés ou arrangés en ne mettant aucune limite au "regroupement familial", qui n'a pour but et comme résultat que la préservation de l'arriération dans ces familles.

A ce sujet, pourquoi le RTBF n'a-t-elle pas encore traduit et rediffusé l'excellent documentaire de Canvas "Een visum als bruidschat" (Un visa en guise de dot) où apparaît au grand jour le ridicule et l'odieux de cette recherche dans les villages par les mères "belges" cherchant un conjoint "belle-mèro-compatible" pour leur rejeton, garçon ou fille, démontrant d'ailleurs par la même occasion la complicité des mères dans la persistence de ce type de familles aliénantes ?