samedi, novembre 17, 2012

Elus d'origine non-européenne au PS de Bruxelles-Ville: 1988-2012

Conseil communal de la Ville de Bruxelles: 49 sièges en 2012, 47 avant

PS: 7 élus en 1988, 9 en 1994, 13 en 2000, 17 en 2006, 18 en 2012
tableaux: place initiale sur la liste, nom, votes de préférence, position en voix après élections

2012
18 élus, dont tous les candidats d'origine maghrébine ou turque, et aucune des 2 d'origine congolaise (dont une conseillère sortante ex-CDH);
8 élus d'origine marocaine (dont les 7 sortants, la 8ème de 2006 étant retournée au FDF, où elle a été réélue, le nouvel élu est un ancien conseiller communal ixellois en 2000-2006), 1 d'origine algérienne, 1 élu d'origine turque; l'élu d'origine tunisienne n'était plus candidat

2 HARICHE Faouzia 2.882 2
7 EL KTIBI Ahmed 2.013 5
6 OURIAGHLI Mohamed 1.929 7
13 TEMIZ Sevket 1.790 8
15 ZIAN Khalid 1.068 10
14 ABID Fatima 765 12
17 MEJBAR Mounia 721 13
21 AMRANI Mustafa 652 15
37 BOUKANTAR Mohammed 577 16
32 MAATI Naïma 550 17


2006
17 élus, dont tous les candidats d'origine maghrébine sauf une (Naïma Maati), et ni le candidat d'origine congolaise (précédemment conseiller CPAS à Schaerbeek, PRL puis PS, puis MR, puis PP) ni celle d'origine chinoise;
6 élus d'origine marocaine, 1 d'origine algérienne, 1 d'origine tunisienne, 1 d'origine turque (précédemment conseiller communal PRL à Schaerbeek)

2 HARICHE Faouzia 3.022 2
7 EL KTIBI Ahmed 1.631 4
17 OURIAGHLI Mohamed 1.465 5
19 TEMIZ Sevket 1.418 6
15 BOUKANTAR Mohammed 1.304 7
12 ABID Fatima 867 10
18 MEJBAR Mounia 820 11
30 ATTALBI Samira 796 12
11 ROMDHANI Mahfoudh 783 14
8 DERBAKI SBAI Amina 730 15
43 AMRANI Mustafa 727 16


2000
13 élus, tous les candidats d'origine maghrébine sauf 1 (Abdel Fargaoui) sont élus;
4 élus d'origine marocaine, 2 d'origine algérienne, 1 d'origine tunisienne

11 Ouriaghli Mohamed 1415 3
4 Hariche-Laghmiche Faouzia 1242 4
19 Boukantar Mohamed 992 5
27 El Ktibi Ahmed 899 7
46 Romdhani Mahfoudh 856 9
24 Abid Fatima 706 10
32 Amali Dalila 654 12

1994
9 élus, dont les 3 candidats d'origine maghrébine;
1 élu d'origine tunisienne, 1 d'origine algérienne, 1 d'origine marocaine

10 ROMDHANI Mahfoud 460 4
24 OURIAGHLI Mohamed 417 5
35 LAGHMICHE-HARICHE Faouzia 319 6

1988
7 élus; aucun candidat qui n'était pas belge de naissance (vérifié aux archives provinciales en 1995).

lundi, octobre 15, 2012

Belgique 2012 - Participation politique des électeurs et candidats d'origine non-européenne

Les résultats complets sur des sites officiels régionaux:

Electeurs étrangers par communes, provinces, régions, nationalités

Données sur les électeurs, candidats et élus d'origine non-européenne sur Suffrage Universel (wiki):

Iconographie (affiches, tracts) sur la Tractothèque:

Interviews vidéos de candidats/élus (pour la plupart) d'origine non-européenne pendant cette campagne 2012

Observations citoyennes (Rachid Zegzaoui) sur Youtube et Dailymotion

Interview de Pierre-Yves Lambert sur Maghreb TV

(je ne suis évidemment pas responsable du titre, que je désapprouve à 100%)


Interview de Pierre-Yves Lambert sur Vox Africa 


mardi, avril 24, 2012

Commémoration à Bruxelles du génocide arménien, 24 avril 2012


Personnalités présentes (de g. à dr.), aucun élu PS ni CDH ni FDF ni d'un parti flamand, parce que dans tous ces partis il y a des élus turcs négationnistes (au MR il y en a un aussi, ceci dit, Mustafa Öztürk): Michel Mahmourian, président du Comité de la Communauté arménienne de Belgique, un représentant d'Ibuka, association de victimes du génocide tutsi, Viviane Teitelbaum, députée régionale (MR), ancienne présidente du  Comité de coordination des organisations juives de Belgique, Christos Doulkeridis (derrière elle), secrétaire d'Etat régional bruxellois au logement (Ecolo), Armand De Decker, vice-président du Sénat fédéral (MR), Isabelle Durant, vice-présidente du Parlement européen (Ecolo), l'ambassadeur d'Arménie en Belgique



photos: Pierre-Yves Lambert
reproduction autorisée avec la mention de l'auteur et de la source


samedi, avril 14, 2012

France (Français de l'étranger) - Soupçons de manipulations électorales


Les soupçons de manipulation électorale du vote des Français de l'étranger comme en 1978 (s'il n'y avait pas eu un tel précédent je serais moins inquiet) que j'évoquais il y a quelques jours se précisent, quand on voit qu'un électeur français établi à l'étranger a le droit de voter quatre fois, son vote + 3 procurations, alors qu'un électeur en France n'a droit qu'à deux procurations, dont une seule pour un électeur établi en France. Pour rappel, nous sommes 1.147.401 électeurs français inscrits sur les listes consulaires, dont 1.075.744 qui voteront à l'étranger pour la présidentielle et pour les 11 nouveaux députés des Français établis à l'étranger,  dont 9 circonscriptions pro-Sarkozy au second tour des présidentielles de 2007, même si le découpeur électoral de 2010, Alain Marleix, prévoit une défaite de la droite dans la moitié de ce circonscriptions à cause des candidatures dissidentes. Le reste votera en France, en personne ou par procuration, ça fait 71.657 électeurs de l'étranger qui pèseront sur l'élection de députés de métropole ou d'outremer, sachant que le système électoral majoritaire à deux tours est beaucoup plus sensible à de faibles écarts de voix que la proportionnelle. Espérons que des élus, des journalistes et des chercheurs demanderont des précisions chiffrées après (voir avant) ces élections sur l'impact des votes par procuration, à savoir leur répartition par circonscription, ainsi que sur celui du vote par internet.]


http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/les-francais-a-l-etranger/vos-droits-et-demarches/elections/article/l-exercice-du-droit-de-vote

Comment voter par procuration ?

Vous pouvez voter par procuration pour toutes les élections sauf pour l’élection des conseillers de l’Assemblée des Français de l’étranger pour laquelle le vote par procuration n’est pas autorisé.
Une procuration est un document par lequel vous (mandant) autorisez une tierce personne (mandataire) à voter à votre place.

Procuration dressée

à l’étranger
en France
Autorité devant laquelle une procuration peut être dressée
 - Ambassadeur pourvue d’une circonscription consulaire ;
 - Chef de poste consulaire ;
 - Consul honoraire de nationalité française habilité.
 - Tribunal d’instance
 - Commissariat de police, gendarmerie.
Conditions à remplir par le mandant
Justifier de son identité et attester sur l’honneur ne pouvoir se rendre au bureau de vote le jour du scrutin (sans justification).
Justifier de son identité et attester sur l’honneur ne pouvoir se rendre au bureau de vote le jour du scrutin pour une des raisons suivantes : obligations professionnelles, handicap, raisons de santé ; assistance à une personne malade ; obligations de formation ; vacances ; résidence dans une commune différente de celle de l’inscription sur la liste électorale.
Durée de validité
 - soit un scrutin (1 ou 2 tours) ;
 - soit jusqu’à 3 ans pour les Français établis hors de France à condition que la procuration soit établie par l’autorité consulaire du lieu de résidence.
 Soit un scrutin (1 ou 2 tours), soit un an.

Procuration pour voter
à l’étranger
Procuration pour voter
en France
Procuration pour voter
à l’étranger
Procuration pour voter
en France
Conditions relatives au mandataireEtre inscrit(e) sur la même liste électorale consulaire que le mandant.Etre inscrit(e) sur la liste électorale de la même commune que le mandant.Etre inscrit(e) sur la même liste électorale consulaire que le mandant.Etre inscrit(e) sur la liste électorale de la même commune que le mandant.
Nombre de procurations pouvant être reçues par un mandataire
3 procurations au plus par mandataire :

- soit deux procurations établies à l’étranger et une établie en France ;

- soit trois procurations établies à l’étranger.
2 procurations au plus par mandataire  :

- soit une procuration établie à l’étranger
et une établie en France ;

- soit deux procurations établies à l’étranger.
3 procurations au plus par mandataire :

- soit deux procurations établies à l’étranger et une établie en France ;

- soit trois procurations établies à l’étranger.
2 procurations au plus par mandataire  :

- soit une procuration établie à l’étranger
et une établie en France ;

- soit deux procurations établies à l’étranger.


Le vote par procuration

Mis à jour le : 05/04/2012 11:27
Partager et favoriser

Si vous ne pouvez pas vous déplacer ou être présent dans votre commune d'inscription électorale, vous avez la possibilité de confier un mandat à un autre électeur inscrit dans la même commune que vous.
L'élection présidentielle se déroulera le 22 avril 2012 pour le premier tour et le 6 mai 2012 pour le second tour.

Les élections legislatives se dérouleront le 10 juin 2012 pour le premier tour et le 17 juin 2012 pour le second tour.
Les électeurs de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, de Saint-Pierre-et-Miquelon, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin et de Polynésie française voteront le samedi, afin de tenir compte du décalage horaire.

Généralités :

 La procuration en quelques points :

    Vote par procurationC'est pour un électeur absent ou empêché, la possibilité de choisir un autre électeur pour accomplir à sa place les opérations de vote.
    - l'électeur qui choisit est le mandant.
    - l'électeur qui vote à sa place est le mandataire.
    La procuration est établie sans frais.
    Mandant et mandataire doivent être inscrits dans la même commune mais pas nécessairement dans le même bureau.

    Durée de validité :

      La procuration est établie pour un scrutin déterminé (pour l'un des deux tours ou pour les deux tours). Toutefois, une procuration peut être établie pour une durée de son choix dans la limite d'un an à compter de sa date d'établissement si l'intéressé établit être de façon durable dans l'incapacité de se rendre au bureau de vote.

      Où faire établir sa procuration ?

        L'autorité localement habilitée à établir une procuration pourra varier selon les endroits et sera :
        - Soit le juge du tribunal d'instance ou le juge qui en exerce les fonctions compétent pour la résidence ou le lieu de travail de l'électeur ;
        - Soit le greffier en chef de ce tribunal ;
        - Soit un officier ou un agent de police judiciaire (autre que les maires et les adjoints) ou un réserviste de la police ou de la gendarmerie nationales ayant eu des fonctions d’agent ou d’officier de police judiciaire pendant sa carrière active, que le magistrat visé au 1° aura lui-même désigné ;
        - Soit des magistrats ou des greffiers en chef (en activité ou à la retraite) désignés par le premier président de la cour d'appel, à la demande du juge du tribunal d'instance.
        Les résidents à l'étranger s'adresseront au consulat ou à l'ambassade de France.

        Quand doit-on faire établir une procuration ?

          Une procuration peut être établie tout au long de l'année.
          Aucune disposition législative ou réglementaire ne fixe de date limite pour l'établissement d'une procuration de vote.
            Les électeurs ont intérêt à se présenter dans les services compétents suffisamment tôt avant un scrutin déterminé pour que la procuration puisse être acheminée en mairie.

            Le mandant :

            Le mandant est la personne qui ne pourra pas aller voter.

            Qui peut voter par procuration ?

              3 grandes catégories de personnes sont concernées par le vote par procuration (art L.71 du Code électoral) :
              a - Les électeurs attestant sur l'honneur qu'en raison d'obligations professionnelles, en raison d'un handicap, pour raison de santé ou en raison de l'assistance apportée à une personne malade ou infirme, il leur est impossible d'être présent dans leur commune d'inscription le jour du scrutin ou de participer à celui-ci en dépit de leur présence dans la commune.
              b - Les électeurs attestant sur l'honneur qu'en raison d'obligations de formation, parce qu'ils sont en vacances ou parce qu'ils résident dans une commune différente de celle où ils sont inscrits sur une liste électorale, ils ne sont pas présents dans leur commune d'inscription le jour du scrutin.
              c - Les personnes placées en détention provisoire et les détenus purgeant une peine n'entraînant pas une incapacité électorale.

              Les démarches à accomplir :

                Le mandant doit se présenter personnellement et être muni :
                - d'une pièce d'identité ;
                - d'une déclaration sur l'honneur précisant qu'il se trouve dans l'une des catégories énumérées ci-dessus.  Cette déclaration est intégrée au formulaire (Cerfa n° 12668*01 disponible sur place).
                Les officiers de police judiciaire compétents se déplacent à la demande écrite des personnes dont l'état de santé ou physique ne leur permet pas de se déplacer.
                Résiliation de la procuration :
                Il peut se produire que le mandant puisse se rendre à son bureau de vote et désire voter personnellement. Si le mandataire n'a pas déjà voté, le mandant pourra voter après avoir justifié de son identité.
                Dans le cas contraire l'exercice du droit de vote lui est refusé.
                A contrario, le mandataire ne pourra plus faire usage de sa procuration s'il est constaté que le mandant s'est déjà présenté au bureau de vote.
                De plus, les mandants ont la faculté de résilier leur procuration à tout moment. La résiliation est effectuée devant les mêmes autorités et dans les mêmes formes que la procuration. L’imprimé est le même que pour l’établissement d’une procuration. Le mandant peut donner concomitamment une nouvelle procuration sur le même formulaire.

                Le mandataire :

                Le mandataire est l'électeur qui vote à la place du mandant.

                Les conditions pour être mandataire :

                  - Jouir de ses droits électoraux ;
                  - Etre inscrit dans la même commune que le mandant.
                  Le choix du mandataire est libre, sous réserve des deux conditions précitées, et sa présence n'est pas nécessaire lors de l'établissement de la procuration.

                  Modalités de vote :

                    Le mandataire ne reçoit plus de volet de procuration. C'est au mandant de prévenir le mandataire de l'établissement de la procuration.
                    Le mandataire ne peut disposer de plus de deux procurations dont une seule établie en France (art L.73).

                    Pour toute information, s'adresser :

                      - au tribunal d'instance
                      - au commissariat de police
                      - à la brigade de gendarmerie

                      vendredi, avril 13, 2012

                      Courriels électoraux à destination des électeurs français de l'étranger

                      Contre l'utilisation abusive des listes électorales consulaires

                      Je reçois depuis quelques jours des courriels de candidats à la présidentielle (Hollande, Sarkozy, Bayrou, Le Pen) et aux législatives pour le siège du Benelux

                      Comme les électeurs français de l'étranger peuvent voter via internet pour les législatives, c'est normal. Par contre, puisqu'on ne vote pas par internet pour la présidentielle c'est un abus: les candidats à la présidentielle ont abusivement utilisé le fichier informatique accessible aux candidats aux législatives, ou la Direction des Français à l'étranger et de l'administration consulaire le leur a communiqué abusivement.

                      Je me disais aussi qu'il y avait une possibilité de manipulation derrière ce système de vote informatique. 

                      La création même de ces sièges de députés des Français de l'étranger était suspecte, sur les 11 circonscriptions 9 avaient voté Sarkozy en 2007. Il y avait déjà eu, dans la même optique, la création d'un siège de sénateur (apparenté) UMP pour l'îlot de Saint-Barthélémy en 2008, le siège de député suivra dans quelques semaines, dans le conseil territorial de cet îlot il n'y a que des élus de droite ou du centre (que ce soit en 2007 ou en 2012).

                      En plus, vu l'augmentation subite du nombre d'électeurs "établis à l'étranger" (+ 20% en un an pour la Belgique, et de 48.596 en 2007 à 77.473 en 2012), je subodore une grosse fraude en préparation avec des inscriptions massives d'électeurs UMP sur les listes des Français de l'étranger, en particulier en Belgique, pays frontalier dans le même état d'esprit qu'en 1978, quand l'appareil d'Etat avait appelé les militants RPR d'Afrique notamment à s'inscrire sur les listes électorales dans des circonscriptions françaises où la gauche risquait de gagner des sièges à la marge.

                      Pierre-Yves Lambert
                      (inscrit sur les listes électorales du consulat de Bruxelles depuis 1983)

                      jeudi, mars 22, 2012

                      France - Des meetings électoraux "ciblés", pas du tout "communautaristes"

                      Comme à chaque élection, des meetings électoraux ciblés sont organisés, chaque candidat d'un des grands partis doit sacrifier à cette tradition là où il existe un électorat spécifique significatif. Ainsi, François Hollande chez les électeurs originaires de "l'outremer" le 10 mars dernier (voir l'affiche sur l'excellent blog de Pierre Kanuty et le compte-rendu du discours de Hollande sur le blog du Collectifdom). Le 15 avril ce sera au tour de Sarkozy, Bayrou tente aussi sa chance plus discrètement, et même Marine Le Pen s'y est mise. Tant que ça concerne les Juifs (dîners du Crif), les "Ultramarins", les Arméniens voire les Noirs (CRAN), ça passe, mais pas avec des musulmans, ce serait "faire du communautarisme"... 

                      France - Des élus "communautarisés" par leurs maires

                      En 2008, en effectuant des recherches sur le net pour dresser une liste des maires-adjoints d'origine non-européenne, j'avais trouvé quelque chose de bien étrange sur le site d'une municipalité de droite 
                      (Issy-les-Moulineaux) dirigée par un membre du gouvernement Sarkozy-Fillon (André Santini), des élus aux attributions ethniques ou religieuses: une adjointe à la "communauté arménienne" (Nicole Essayan, Adjointe, Protocole et Communauté arménienne), un autre à la "communauté israélite" (Alain Levy, Adjoint, Culture, Communauté juive). Ils ont toujours ces attributions en mars 2012, or je l'avais vu en janvier 2008, donc déjà avant les dernières municipales.

                      Et encore quatre autres, dans des municipalités PS: un conseiller municipal délégué aux rapatriés à Salon-de-Provence (Jean-Marie Virilli), à Montpellier une adjointe au maire "aux communautés scandinaves" (Hélène Qvistgaardet un délégué "à la communauté asiatique" (Jacques Martin), et à Tourcoing un adjoint au maire aux "relations avec la communauté rapatriée." (Alain Mezrag). 

                      Je suppose que si je cherchais un peu je trouverais aussi des adjoints "aux relations avec la communauté antillaise" dans certaines municipalités.

                      Autant je considère l'ethnicité et la religion comme des réalités sociales qui doivent être prises en considération dans la gestion publique municipale (aide aux associations culturelles ET cultuelles, sans discrimination autre que celles envers les racistes, fascistes et autres salafistes), autant je trouve déplacé de cibler les attributions de maires-adjoints, ou de conseillers délégués, à une seule communauté, ce d'autant plus quand il s'agit de leur propre communauté ! Je préfère ne pas essayer d'imaginer les réactions médiatico-politiques si on "découvrait" des maires-adjoints à la "communauté algérienne" ou à la "communauté malienne".

                      France - Pas encore d'évolution significative vers une représentation des minorités à l'Assemblée nationale


                      La technique qui a consisté au PS (et à l'UMP en 2007) à "réserver" des circonscriptions pour des candidats d'origine non-européenne ("de la diversité"), par conséquent "parachutés" contre la volonté des sections locales, prouve que les responsables de ce parti sont bien conscients du conservatisme de leurs membres sur ce plan - et non de l'électorat, comme le montrent les résultats des cantonales, pourtant avec le même mode de scrutin -, et qu'il est illusoire de s'attendre à l'émergence "naturelle" de tels candidats à court terme.
                      On constate par ailleurs qu'en 2007 sur une trentaine de candidats PS ou UMP issus de l'immigration non européenne et des DOM-TOM seuls 3 (PS) étaient présentés dans une circonscription déjà détenue par leur parti, et que dans 2 de celles-ci ce sont des dissidents du même parti qui l'ont emporté. La situation est plus favorable en 2012, avec environ 40 candidats de ce type présentés (22 ou 23) ou soutenus (3 EELV, 1 PRG) par le PS ou l'UMP (13), même si le redécoupage des circonscriptions rend plus difficile la comparaison. On notera que l'UMP a investi à Paris une candidate martiniquaise, Nathalie Fanfant, contre la socialiste et guadeloupéenne George Pau-Langevin, l'instrumentalisation de l'origine de la candidate UMP est évidente.
                      En 2012, huit candidats de gauche (sept socialistes et un écologiste) sont tout de même quasiment assurés (sauf cas de candidature PS dissidente, comme en 2007) de siéger à l'Assemblée nationale (qui comptait 557 députés métropolitains en 2007) parce que présentés dans des circonscriptions précédemment détenues par le PS ou dont les cantons correspondants sont détenus par le PS: Henri Jibrayel (PS, député sortant) à Marseille , Kheira Bouziane (PS) à Dijon, Kader Arif (PS, eurodéputé) en Haute-Garonne, Christian Assaf (PS) à Montpellier, Slimane Tir (EELV) à Roubaix, Hélène Geoffroy (PS) à Vaulx-en-Velin, Malek Boutih (PS) dans l'Essonne et Yacine Djaziri (PS) à Nanterre (Jacqueline Fraysse, FASE, ex-PCF, ne se représente pas).  
                      Le PS doit s'interroger sur son mode de fonctionnement interne, que ce soit le rôle des "courants" ou la taille et la représentativité sociologique de ses sections locales, qui ne promeut manifestement pas suffisamment le renouvellement et la "diversification" des dirigeants et des élus. On peut par ailleurs s'étonner de certains cumuls, qui ne favorisent certainement ni la "diversité" ni le renouvellement, entre mandats parlementaires et présidences ou vice-présidences de régions.

                      Enfin, par comparaison avec la Belgique, la moyenne d'âge des candidats aux législatives fédérales de 2010 était située entre 40 et 50 ans, l'âge moyen des députés belges pendant les législatures 1999-2003 et 2003-2007 était de 47 ans. En France,l'âge moyen des députés est de 59 ans, 254 ont moins de 60 ans, autant ont entre 60 et 70 ans, 51 ont même entre 70 et 90 ans. Au PS belge, l'article 68 des statuts prévoit que "La limite d'âge pour toute candidature à un quelconque mandat est fixée impérativement à 65 ans au jour du scrutin électoral (communal, provincial, régional, communautaire, fédéral ou européen) ou de la désignation pour les mandats qui ne sont pas pourvus par élection." 

                      France - Le PS a-t-il réservé une quarantaine de circonscriptions aux personnes issues de la diversité ?


                      C'est faux, ainsi que je l'ai déjà exposé dans le débat sur newsring (Pas encore d'évolution significative vers une représentation des minorités à l'Assemblée nationale). Personne n'a d'ailleurs réagi ou démenti les données collectées et publiées, pourtant c'est du factuel, mais ça demande un peu plus de temps de recherche. 
                      A cet égard, je constate que les médias français sont très paresseux, aucun journaliste, que ce soit en 2007 ou en 2012, n'a pris la peine d'établir une liste complète de ces candidats "de la diversité" alors que l'argument de "protection de la vie privée" ne tient pas puisque le critère de l'origine a bel et bien été mis en avant par le PS, y compris lors d'élections locales intermédiaires où des expressions de mauvais goût comme "notre Obama français" ont parfois été utilisées, notamment par Martine Aubry, pour désigner tel ou tel candidat noir.
                      Car si on examine de près les identités et les parcours politiques de tous ces candidats, on est bien loin d'une représentation de la réalité sociologique et politique des électorats concernés, et certains ont carrément l'air de n'avoir été sélectionnés que pour leur origine et pour leur risque peu élevé de contestation potentielle (ce que les anglophones appellent "tokenism"), du style "épouse d'un conseiller municipal socialiste, elle n'a jamais adhéré à un parti", comme s'il n'y avait pas suffisamment de candidats "de la diversité" au sein des militants PS de longue date. Autre phénomène bien connu en politique française, la surreprésentation des épouses de "Français de souche" et de personnes issues de "couples mixtes", deux catégories "rassurantes" pour la base.

                      France - Pourquoi les électeurs issus de l'immigration votent-ils pour le PS ?


                      Le vote des électeurs issus de l'immigration dans tous les pays de l'Europe occidentale va dans le même sens global, un soutien massif aux partis socialistes et sociaux-démocrates, même de la part des électeurs se déclarant musulmans croyants dans des pays où ces partis sont moins timorés que leur homologue français sur le mariage et l'adoption non discriminatoires pour les couples de même sexe, ou sur le droit à l'euthanasie. C'est une donnée sociologique stable liée aux strates socio-économiques / classes sociales où se situent ces électorats, depuis que des études existent sur le sujet, initialement au Royaume-Uni dès les années 1960-70 et aux Pays-Bas dès les années 1980.
                      Il y a des nuances là où l'existence de scrutins proportionnels à un tour permet à des partis écologistes de gauche d'exister hors de toute coalition électorale avec d'autres partis de gauche, en Belgique et aux Pays-Bas notamment.
                      Autres nuances, et cet aspect n'a pas encore été abordé dans ce débat, selon les pays d'origine, parce que "les électeurs issus de l'immigration" ne constituent pas un bloc monolithique. Ainsi, les Surinamiens aux Pays-Bas votent par exemple en proportion importante pour le parti démocrate-chrétien CDA. Et le taux de participation des électeurs britanniques d'origine chinoise est de loin supérieur à celui des Indo-Pakistanais, des Afro-Antillais ou des Africains subsahariens, qui s'abstiennent massivement comme les électeurs français d'origine maghrébine ou antillaise (tradition d'abstentionnisme bien établie égalementdans les colonies françaises d'outremer et dans les autres pays du Tiers-monde).
                      Enfin, dans de nombreux pays (Benelux, pays scandinaves, Suisse, élections locales allemandes) les électeurs peuvent voter pour un ou plusieurs candidat(s) sur une même liste (vote de préférence) ou sur plusieurs (panachage), les rares études existant sur ce plan montrent que les électeurs issus de l'immigration non-européenne (car c'est bien de ceux-là qu'il est question ici) votent d'abord pour une liste de gauche, plutôt sociale-démocrate, et ensuite pour un candidat de même origine.
                      Mais au-delà de cette question, il conviendrait de s'interroger plus largement sur la capacité de tous les partis de s'adresser à ces électorats spécifiques. Puisqu'en fin de compte le PS bénéficie pour une bonne part de votes captifs, que font les autres partis pour lui prendre une part du gâteau, et avec quels (in)succès ? Les épisodes Rachida Dati, Rama Yade et Nora Berra montrent-ils que l'UMP a raté son opération séduction ? Quelles sont les leçons à tirer de l'échec du parti associé à l'UMP et uniquement centré sur les citoyens issus de l'immigration, le Cercle de la diversité républicaine ? Les Verts, le PCF, le PRG, le MRC, mais aussi le Modem, font-ils mieux que le PS et l'UMP ? Que penser de l'élimination d'Alima Boumediene-Thiery par Europe Ecologie Les Verts aux dernières élections sénatoriales de 2011 ?

                      France - Le PS français paternaliste, compromis avec les milieux pro-israéliens, islamophobe

                      paternalisme post-colonial

                      1. création de SOS Racisme pour saboter l'émergence d'un mouvement organisé de l'immigration et des banlieues et récupérer les marches pour l'égalité et contre le racisme de 1983-1984

                      compromission avec les milieux pro-israéliens

                      1. présence sur les listes PS aux élections européennes de François Zimeray, partisan de l'entrée d'Israël dans l'Union européenne
                      2. présence sur les listes PS à Marseille et en PACA du président de l'association pour le bien-être du soldat israélien, Jocelyn Zeitoun 
                      3. refus du PS, en particulier de Dominique Strauss-Kahn, de voir Mouloud Aounit prendre la tête de la liste fusionnée des partis de gauche entre les deux tours des régionales de mars-avril 2004  

                      islamophobie

                      1. en janvier 1983, le Premier ministre socialiste Pierre Mauroy, le ministre socialiste de l'Intérieur Gaston Deferre et le ministre socialiste du Travail Jean Auroux ont stigmatisé les grévistes CGT de Renault-Billancourt, en majorité des « travailleurs immigrés », en les accusant d'être manipulés par des « intégristes ». Mauroy a déclaré notamment au Monde du 11 février que les grévistes de Renault « sont agités par des groupes religieux et politiques qui se déterminent en fonction de critères ayant peu à voir avec les réalités sociales françaises ». Le sociologue Abdelmalek Sayad écrira plus tard à ce sujet que « On ne mesure pas assez combien les ouvriers immigrés souffrent du climat de suspicion qui a gagné le travail et dont ils font une douloureuse expérience : des ouvriers pourtant analphabètes ont gardé des coupures de journaux rapportant les commentaires d'hommes politiques dénonçant les grèves des immigrés, laissant entendre qu'ils seraient de connivence avec quelque force étrangère. » 
                      2. polémiques sur le "Franprix halal" et le "Quick halal", lancées respectivement par deux maires PS, Manuel Valls à Evry en décembre 2002 et René Vandierendonck à Roubaix en février 2010, longtemps avant que François Fillon et Claude Guéant repassent le plat en mars 2012
                      3. vote massif des parlementaires PS en faveur de la loi chiraquienne sur les signes religieux dans les écoles publiques en février 2004
                      4. proposition de loi d'une sénatrice PRG, massivement soutenue et votée par le PS au Sénat en janvier 2012, visant à « étendre l’obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et aux assistantes maternelles » 

                      lundi, février 20, 2012

                      Souhail Chichah: « La mesure statistique de la discrimination salariale sur base du sexe et de l'origine »

                      La deuxième session du séminaire International de la Chaire « Egalité, Inégalités et Discriminations » vise à présenter les différents outils de mesure des discriminations.
                      date : Vendredi 20 mai 2011 de 9h30 à 12h30
                      Lieu : ULB -- Institut de sociologie 15e étage -- Salle Henri Janne, Avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelles.

                      Intervenants:

                      - 15m23s Eric Cédiey, ISM-CORUM, Bureau d'étude et institut de formation associatif, spécialisé des questions d'égalité et de la discrimination à Lyon: « La méthode expérimentale de mesure de la discrimination : le testing »

                      - 46m33s Souhail Chichah, économiste de la discrimination, Assistant à la Faculté des sciences économiques et de Solvay et chercheur au Dulbéa (ULB): « La mesure statistique de la discrimination salariale sur base du sexe et de l'origine »

                      - 87m30s Joseph Burnotte, responsable de la cellule de lutte contre les discriminations et la diversité CEPAG-FGTB Wallonne: « Le questionnaire d'évaluation de la discrimination aux entreprises »

                      - Adelina Miranda, sociologue et anthropologue, Laboratoire CRESSPA-GTM (Genre Travail Mobilité) CNRS-Paris 8 et Nanterre: discutante

                      Plus de détails sur le site officiel METICES (Migrations, Espaces, Travail, Institutions, Citoyenneté, Epistémologie, Santé)