mercredi, novembre 15, 2006

Deux élus nationalistes et négationnistes turcs dans la majorité à Evere

octobre 2006
Nebahat Açar, collaboratrice de la secrétaire d'état régionale bruxelloise Brigitte Grouwels (CD&V) et du site turco-belge ultranationaliste Gündem, est élue au conseil communal d'Evere sous l'étiquette CD&V sur la liste PS du bourgmestre Rudi Vervoort, de même qu'Ali Ihsan Ince, candidat PS et trésorier de l'asbl nationaliste et négationniste "Association de la Pensée d'Atatürk de Belgique".


décembre 2004
Dans un article paru en turc sur le site nationaliste turco-belge Beltürk (traduit dans Suffrage Universel) et signé en tant que "Ministère pour l’Egalité des Chances, responsable de cabinet", Nebahat Açar utilise l'expression "prétendu génocide arménien". Interpellée à ce sujet, elle maintient sa position dans l'hebdomadaire flamand bruxellois Brussel Deze Week.

novembre 2003

Nebahat Açar, collaboratrice de Brigitte Grouwels (à l'époque députée régionale bruxelloise CVP, ancienne ministre du gouvernement flamand): "Il y a beaucoup de malentendus au sujet des Loups Gris. On peut les comparer avec le Lion des Flandres (Vlaamse Leeuw) chez nous. Le MHP ressemble plus à l'ex-Volksunie qu'au Vlaams Blok." (in: Brussel Deze Week (hebdomadaire gratuit en néerlandais) 20-27/11/2003, n°911; traduction P.Y. Lambert)

Commentaires shaïtanesques du 22/11/2003 (extraits)

Le MHP serait, selon [Nebahat Açar], une sorte de Volksunie turque, pas du tout un parti d'extrême-droite !
On croit rêver: certes le MHP a voulu améliorer son image depuis quelques années, de la même façon que l'Alleanza Nazionale de Gianfranco Fini en Italie, il y a d'ailleurs eu nombre de débats sur la sincérité de cette volonté de respectabilisation.

Certains y ont cru, d'autres pas, soulignant par exemple la présence parmi les parlementaires MHP (pendant la législature précédente, puisqu'il a été éliminé de l'hémicycle cette fois-ci) de terroristes, d'assassins et de trafiquants de drogue.
Certains auraient en effet tendance à l'oublier, les Loups Gris sont bien l'organisation à la fois fasciste et mafieuse, très présente dans l'appareil d'état et l'armée en Turquie, qui a torturé et/ou assassiné ces trente dernières années des milliers de militants de gauche, d'Alévis (minorité musulmane hétérodoxe) suspectés de "communisme", de Kurdes suspectés de "séparatisme", de journalistes suspectés d'une trop grande indulgence envers les catégories précitées.

Ceci sans même évoquer le fameux Ali Agça, le Loup gris le plus célèbre hors de Turquie puisqu'il avait tenté d'assassiner Karol Wojtyla, chef d'Etat de la Cité du Vatican et dirigeant à vie de l'Eglise catholique romaine.

Au lendemain des élections de 1999 en Turquie, une journaliste de L'Humanité écrivait ceci (Françoise Germain-Robin, "Devlet Bahceli : le retour du loup gris", L'Humanité, 23/04/1999:

"Bahceli a entrepris de rendre le MHP "présentable" en limant les crocs de ses "Loups". Les cadres les plus "marqués" sont exclus. Il y a quelques jours, sentant le vent de la victoire, Bahceli a demandé aux siens de "raser leurs moustaches", d'être "polis" et "bien habillés" et leur a interdit le port du blue-jean ! Mais sous ces habits neufs, les idées restent les mêmes. Hérité du pan-touranisme, c'est le rêve d'une "Grande Turquie", leader d'un univers turcophone allant de l'Adriatique aux frontières de la Chine. Sur le plan intérieur, son obsession est "la rébellion kurde", qu'il a promis "d'éradiquer", jurant que le chef du PKK, Abdullah Öcalan, se balancerait bientôt au bout d'une corde."

Nebahat ACAR
  • 1961: naissance en Turquie
  • 1986: s'installe à Bruxelles (en provenance du Limbourg)
  • 1995-1999: attachée au cabinet de la ministre flamande des affaires bruxelloises Brigitte GROUWELS (CVP)
  • 1999: candidate CVP aux régionales bruxelloises
  • 2000: candidate CVP aux communales à Evere
  • 2003: candidate CD&V aux élections législatives (9ème à la Chambre pour Bruxelles-Hal-Vilvorde)
  • 2004: attachée au cabinet de la secrétaire d'état régionale bruxelloise Brigitte GROUWELS
  • 2006: élue CD&V sur la Liste PS à Evere
Association de la Pensée d'Atatürk (APAB)

Il s'agit d'une asbl liée au Parti du Travail en Turquie, un parti nationaliste-maoïste très hostile tant aux Etats-Unis qu'à l'Union Européenne et, en général, à tout ce qui n'est ni la Turquie ni les Turcs, héraut du combat contre la reconnaissance du génocide arménien. Vous pouvez lire un article très éclairant au sujet de l'APAB ici: http://allochtone.blogspot.com/2006/06/sait-kse-mr-rcompens-pour-son-lobbying.html
En 2003, l'APAB a organisé, avec les Loups Gris, une manifestation non autorisée devant le monument au génocide arménien à Ixelles, au cours de laquelle ils ont maculé le monument de peinture. Il y a eu une intervention de la police et même des suites judiciaires pour un des organisateurs. Ali Ihsan Ince, trésorier de l'asbl, est un des plus radicaux sur ce plan.

La Fondation Info-Turk précise sa position vis-à-vis des élections belges

Deux mises au point relatives au communiqué sur les élections belges par la Fondation Info-Turk

Après la diffusion du communiqué commun de quatre organisations issues de l'émigration politique dont la Fondation Info-Türk, nous avons reçu plusieurs réactions. Bien qu'on ait répondu individuellement à ces réactions, deux entre eux méritent une réponse claire pour bien informer également l'opinion publique.

Maître Michel Mahmourian écrit:

"Il est certes de notoriété publique que la vie associative des Turcs de Belgique est encadrée par les soins de l’ambassade. Toutefois, votre accusation va loin au-delà de ce simple patronage et dénonce une aliénation, ce qui est grave pour la Belgique et mérite donc d’être justifié, d’autant que si la communauté turque est otage, pourquoi pas la communauté marocaine… N’ayant aucune relation avec la communauté turque de Belgique, je n’ai pas d’opinion personnelle sur ce point. J’observe simplement, comme chacun peut le faire, qu’une bonne part des Turcs de Belgique exercent les droits et libertés, qui leurs sont accorder en Belgique, au service de la Turquie. Mais le font-ils tous sous la contrainte comme vous l’affirmez?"

La réponse de la Fondation Info-Turk:

L'obéissance de la communauté turque aux exigences du régime d'Ankara se fait par contrainte bien sûr pour beaucoup de gens qui n’ont rien avoir avec la politique, mais par propre volonté pour des dirigeants associatifs ou journalistes car ils partagent parfaitement les options du régime pour maintenir la communauté en otage.

Sauf des exceptions individuelles, la communauté est systématiquement informée, endoctrinée et orientée par les médias en turc (quotidiens de grand tirage, une dizaine de chaînes TV captées par antennes paraboliques et une dizaines de sites Internet et par une centaine d’associations nationalistes et religieuses)... Malheureusement, la quasi totalité de la communication et de l’information se fait en langue turque, les journaux ou télévisions belges sont suivies rarement. En plus, un martelage ultranationaliste par l’Ambassade à chaque occasion, notamment pendant les fêtes nationales ou les anniversaires nombreux des évènements “glorieux” de l’histoire ottomane ou républicaine sans compter les jours religieux.

Quand il s’agit d’une campagne ordonnée par l’Etat turc, tous les médias et toutes les associations (tant religieuses qu’ataturkistes) se déchaînent ensemble.

Une dépêche du quotidien Hürriyet du 26 octobre 2006 qui annonce le lancement d’une campagne contre la sanction de la négation du “prétendu génocide arménien” par 67 associations de mosquée liées à la Fondation des Affaires religieuses de l’Ambassade de Turquie ainsi que par l’Association de la Pensée ataturkiste, en est la preuve.

Malgré les avertissements que nous avons répétés sans cesse depuis plus de 30 ans, les partis politiques les plus importants deviennent de plus en plus soumis aux exigences du lobby turc. Malheureusement la classe politique préfère de ne pas aborder cette question vraiment menaçante pour la vie politique et sociale de ce pays.

Le sénateur François Roelants du Vivier écrit:

"Je relève dans votre déclaration "ingérence et soumission alarmantes" les lignes suivantes: 'Durant les commémorations du 90ème anniversaire du génocide des Arméniens et Assyriens, certains politiciens de ces partis se sont montrés solidaires avec les peuples arménien et assyrien, en étant critiques avec le régime négationniste d’Ankara. Mais les têtes de listes de ces partis se sont aussi rendues fréquemment auprès d’associations turques au service du lobby d’Ankara pour assurer leur soutien électoral. Il s’agit d’une hypocrisie évidente.

"Il s'agit de la seule référence faite aux efforts des hommes et femmes politiques qui se sont montré solidaires de votre combat, et cette référence est à tout le moins nuancée par rapport au comportement de certaines têtes de liste appartenant aux mêmes formations.

"Je n'irais pas jusqu'à dire que cela a un caractère décourageant, mais celles et ceux qui ont eu une attitude dépourvue d'ambiguité par rapport au négationnisme des génocides devraient être soutenus avec force par votre collectif. Bien sûr, il existe dans nos partis respectifs des mandataires qui ne partagent pas les mêmes convictions, et c'est notre travail de faire évoluer ces mentalités. Mais reconnaissez au moins les mérites de ceux qui sont restés inébranlables dans leur attitude. En les soutenant, vous les renforcerez vis à vis de leur propre formation."

La réponse de la Fondation Info-Turk:

Pour être justes, nous devions mentionner le nom d’une vingtaine de personnalités politiques qui ont sincèrement soutenu nos actions contre le régime répressif et négationniste d’Ankara: la commémoration du 90e anniversaire du génocide des Arméniens en 2005 et les deux actions d’informations à l’occasion du 35e anniversaire du coup d’état militaire en Turquie en 2006.

Nous sommes reconnaissants à chacune de ces personnalités pour leur solidarité exemplaire avec les peuples opprimés de la Turquie:

Lionel Vandenberghe, François Roelants du Vivier, Josy Dubié, Jan Béghin, Christian Brotcorne, Adelheid Byttebier, Christine Defraigne, Alain Destexhe, Kris Van Dijck, Pierre Galand, Sven Gatz, Nelly Maes, Hugo Van Rompaey, Willy Kuijpers...

Bien sûr qu’il y a d’autres personnalités dont les noms ne figurent pas ici.

Toutefois, la plupart d’élus des partis politiques ou de dirigeants de la vie associative, même ceux avec qui nous avions combattu ensemble contre tous les régimes fascistes ou répressifs dans le passé, nous considèrent aujourd’hui comme dérangeants, ce bien entendu dans un souci purement électoraliste ou clientéliste.

Tant pis.

Nous continuerons à crier la vérité non seulement pour le bien des peuples de notre pays d’origine, mais également pour contribuer à la sauvegarde du régime démocratique de la Belgique contre toutes les menaces ultranationalistes et d’extrême-droite quelle que soit l’origine...

(Fondation Info-Turk, 29 octobre 2006)

à voir aussi: Dogan Özgüden (journaliste, Info-Türk) interviewé par Télé-Bruxelles, 25/08/2006

dimanche, novembre 12, 2006

Murat Denizli officiellement membre du PS 24h après avoir cessé d'être un loup gris...

Denizli au PS 24h après démission d'une assoc. proche des Loups Gris

Belga

12/11/2006 18:15

BRUXELLES 12/11 (BELGA) = Les annexes du Moniteur belge du mercredi 8 novembre font état de la démission officielle de Murat Denizli en sa qualité d'administrateur de l'association culturelle de l'amitié belgo-turque, une association réputée proche des Loups gris, organisation turque d'extrême droite liée au parti MHP. Le lendemain, jeudi 9 novembre, Murat Denizli est devenu officiellement membre du Parti Socialiste. "Il est membre du parti socialiste depuis jeudi après ratification de sa candidature par notre assemblée générale", a indiqué dimanche à l'agence BELGA Eddy Courthéoux, président de la section PS de Schaerbeek. Murat Denizli était "candidat d'ouverture" sur la liste PS lors des dernières élections communales, le 8 octobre, à Schaerbeek. Cette candidature a suscité la polémique en raison de l'appartenance de M. Denizli à l'association culturelle de l'amitié belgo-turque. Elu le 8 octobre, M. Denizli a décidé de ne pas accepter le mandat de conseiller communal qui lui revenait, s'estimant victime d'un "acharnement médiatique" et d'un "lynchage politique".(FLO)

Commentaires de P.Y.L.

La dépêche de l'agence Belga parle d'une "une association réputée proche des Loups gris", cela revient une fois de plus à faire croire que le lien n'est pas établi clairement, mais repose sur de simples allégations.
L'"Association culturelle de l'amitié belgo-turque" (ex-"Association culturelle turque", n° d'entreprise 428405646) n'est autre que la couverture associative légale des Loups Gris de la région bruxelloise, sous la dénomination turque "Brüksel Türk Kültür Dernegi" (Association culturelle turque de Bruxelles), cette association fait partie de la"Belçika Ülkücü Türk Federasyonu", la Fédération idéaliste turque de Belgique (asbl "Het Verbond der Turkse Vereniging in België", n° d'entreprise
433472808), dont Ibrahim SAHBAZ est le trésorier depuis 2002 (M.B. 19/09/2002). Sait COPUR, militant notoire des Loups Gris à Saint-Josse, a quant à lui été membre du conseil d'administration de la Fédération de 2000 à 2002 et de celui de l'ACT de 2003 à 2004.
Le même Ibrahim SAHBAZ est par ailleurs, depuis 2004 (M.B. 03/09/2004) un des administrateurs délégués de... l'"Association culturelle de l'amitié belgo-turque".
La Fédération idéaliste turque de Belgique a pour président Zeki YAROL (2006-, habitant de Chapelle-lez-Herlaymont), dont les prédécesseurs étaient Durali TASATAN (2002-2006), Mehmet YILMAZ (1998-2002, habitant de Courtrai), Kenan DAGGÜN (1994-1998, habitant de Schaerbeek).
Enfin, pour ceux qui n'auraient pas encore été convaincus, le siège de la fédération était, avant 1998, sis... 72 rue Josaphat, siège de l'"
Association culturelle de l'amitié belgo-turque" !

Annexes du Monteur belge (firmes, associations)

ASSOCIATION CULTURELLE TURQUE ASBL
RUE JOSAPHAT 72 1030 SCHAERBEEK
428.405.646
MODIFICATION DENOMINATION DEMISSION(S) DESIGNATION(S) REELECTION(S) REFONTE STATUTS CONSEIL D'ADMINISTRATION
2004-09-03 / 0127186 IMAGE

ASSOCIATION CULTURELLE DE L'AMITIE BELGO-TURQUE, EN ABREGE : A.C.A.B.T. ASBL
DEMISSION(S)
2006-11-08 / 0169158 IMAGE

Elus allochtones : élus de tous ou d'une communauté?

Réagissez dès maintenant en envoyant MAP suivi de votre réaction au 3320 (0,50 euro/SMS), par mail via "Réagir en direct" ou par téléphone (uniquement avant l'émission) au 070/34 42 42

La1 (RTBF) Dimanche 12 novembre 2006 à 11h45 (rediffusion lundi 13/11 à 1h40 sur La Deux et à 8h45 sur La1)

DEBAT : "Elus allochtones : élus de tous ou d'une communauté?"
Depuis le 8 octobre, en Région bruxelloise, un élu sur quatre est d'origine étrangère. En Flandre, leur nombre a triplé. Comme à Charleroi. Logique : les partis avaient largement ouvert leurs listes aux candidats allochtones. Pour faire la chasse aux voix des immigrés ou pour refléter la société de plus en plus métissée ? Comment ces candidats ont-ils été recrutés ? Pour leurs idées ou pour leur capital électoral ? Sont-ils tous de vrais démocrates ? Beaucoup ont focalisé leur campagne sur leur communauté. Seront-ils les élus de tous ? Peut-on parler d'une dérive communautariste ?

Pour en parler, Olivier Maroy a invité :

  • Philippe Moureaux, PS, Sénateur et Bourgmestre de Molenbeek

  • Jacques Simonet, MR, Député-Bourgmestre d'Anderlecht

  • Isabelle Durant, Secrétaire fédérale d'Ecolo

  • Georges Dallemagne, CDH, Conseiller communal à Bruxelles

  • Emir Kir, PS, Secrétaire d'Etat - Région Bruxelles-Capitale

  • Mustafa Ozturk, MR, Conseiller communal à Schaerbeek

  • Bertin Mampaka, CDH, Député - Parlement bruxellois

  • Aziz Albishari, Ecolo, Conseiller communal à Ixelles

  • Mehmet Koksal, Journaliste indépendant

  • Fatima Zibouh

version audio du débat télévisé:



powered by ODEO

à écouter aussi sur le sujet: Andrea REA (ULB) interviewé par Jean-Pierre JACQMAIN dans Matin Première (La Première, RTBF radio) le mardi 07/11/2006

Commentaires shaïtanesques

On notera une révélation de Jacques Simonet, bourgmestre MR d'Anderlecht, à propos d'Abdurrahman Kaya, conseiller CPAS anderlechtois FDF, puis PS, élu PS dans le prochain conseil communal, qui n'intervenait que sur les dossiers de demande d'aide sociale des personnes d'origine turque.
Autre révélation, celle de Philippe Moureaux, bourgmestre PS de Molenbeek, sur l"'incompétence modèle" de l'échevine Ecolo (passée au MR quelques semaines avant les élections) Mariem Bouselmati, dont il disait au conseil communal du 14 septembre dernier "Madame Mariem Bouselmati ne s'est vraiment occupée de politique emploi à Molenbeek que dans le cadre d'interventions de sa propre famille...".
Pour ce qui concerne Saint-Josse, Emir Kir a estimé que le nouveau conseil serait représentatif des 80% de tennoodois qui ont des racines étrangères: la population est peut-être à 80% allochtone, mais l'électorat reste quand même "belgo-belge" à 36% ( chiffres complets), il y a donc bien une nette surreprésentation quand 19 élus tennoodois sur 27 (70%) sont allochtones (9 d'origine marocaine, 5 d'origine turque, 2 d'origine congolaise, plus un d'origine algérienne, un d'origine pakistanaise et un Assyrien).
Filiz Güles, conseillère communale MR à Schaerbeek, est entrée en politique après avoir "discuté bêtement" "personnellement avec une personne" déjà membre de ce parti.
Georges Dallemagne a quant à lui déclaré que Bahtisen Yarol, candidate CDH au Sénat, aurait été attaquée à tort par Suffrage Universel en 2003 uniquement parce que son oncle est un dirigeant des Loups Gris, alors qu'elle serait favorable à la reconnaissance du génocide arménien. C'est pourtant bien elle qui a amené Joëlle Milquet à une rupture de jeûne organisée par les Loups Gris fin 2003, où elles ont toutes deux posé avec ce fameux oncle, Zeki Yarol, le même qui a accueilli Jean-Pierre Van Gorp et d'autres candidats PS au siège des Loups Gris pendant la récente campagne électorale.

P.YL.


http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=312761

débat

Débat sur élus d'origine étrangère, au PS, et en télé
BELGA

Mis en ligne le 12/11/2006
- - - - - - - - - - -

Le président de la fédération bruxelloise du PS Philippe Moureaux a demandé dimanche l'organisation d'un débat interne sur la présence d'élus d'origine étrangère sur l'échiquier politique. Celle-ci a fait l'objet de polémiques durant la campagne électorale communale.

La question était au centre de l'émission "Mise au point" sur la RTBF, dimanche.
La polémique a agité le landerneau politique et médiatique, singulièrement à Bruxelles. La composition de la liste PS à Schaerbeek notamment a fait l'objet de nombreux commentaires durant et après la campagne du 8 octobre.
Une conseillère communale, Sfia Bourfa, par ailleurs sénatrice de communauté, a regretté la présence sur la liste PS de candidats non représentatifs, à ses yeux, des valeurs socialistes telles que la laïcité, l'égalité entre les hommes et les femmes et la lutte contre le racisme.
Sfia Bouarfa affirme avoir fait l'objet d'insultes et de menaces de la part d'un colistier. Elle a été invitée à s'expliquer devant la commission de vigilance de la fédération bruxelloise du parti qui lui a reproché d'avoir étalé les faits sur la place publique avant de les avoir évoqués en interne. "L'affaire Sfia Bouarfa est complètement terminée. Elle n'a pu citer aucun nom", a indiqué dimanche Philippe Moureaux lors de l'émission Mise au Point.
Interrogée par l'agence BELGA, Sfia Bouarfa a indiqué avoir remis à la commission de vigilance tous les articles de presse faisant allusion aux candidats en question.
Lors de l'émission de la RTBF, le journaliste indépendant Mehmet Koksal a pointé du doigt plusieurs problèmes qui sous-tendent selon lui la représentation des élus d'origine étrangère. Il a notamment évoqué le vote ethnique ainsi que le manque de formation et d'intérêt idéologique de candidats attirés par les partis en raison de leur popularité.

"Ce n'est pas évident de trouver des cadres. Les partis débauchent des candidats", a admis Emir Kir (PS), secrétaire d'Etat bruxellois et conseiller communal à St-Josse. "Il y a eu des errements ici et là. C'est arrivé dans tous les partis mais globalement les candidats d'origine étrangère participent à l'intégration de quartiers entiers", a-t-il précisé. "J'avoue être un peu étonné par ce que dit mon ami Emir", a indiqué Philippe Moureaux, bourgmestre de Molenbeek, selon qui dans sa commune, il y aurait plutôt pléthore de candidats.
"Tous les partis cherchent des gens qui sont populaires", a pour sa part affirmé Georges Dallemagne (cdH) élu de Bruxelles-Ville. "Et les problèmes de gouvernance ce n'est pas à Bruxelles. Monsieur Anselme n'est pas congolais. Monsieur Van Gompel ne s'appelle pas Moustapha Van Gompel", a-t-il ajouté.
A l'instar des autres participants au débat, Jacques Simonet, chef de file des libéraux bruxellois, a appelé à la nuance. Il a cependant indiqué pouvoir attester que "les élus d'origine étrangère n'étaient pas toujours les élus de tous".
La secrétaire fédérale d'Ecolo Isabelle Durant a réfuté que des "dérapages" du style "débauche de candidats" était de mise dans tous les partis avant de nuancer son propos et de reconnaître, face aux critiques, qu'Ecolo avait fait parfois de mauvais choix parmi des candidats, qu'ils soient d'origine belge ou étrangère. Mme Durant a également souligné que lors des dernières élections, moins de candidats d'origine étrangère s'étaient retrouvés sur les listes Ecolo. C'est peut-être "moins attractif" chez Ecolo car il y a une rétrocession financière destinée à la formation des candidats du parti, a-t-elle précisé.



Moureaux « classe » l'affaire Bouarfa

Hugues Dorzée
Le Soir 13/11/2006

Le dossier est vide. On se dirige vers un regret voire un blâme, mais pas au-delà », nous a déclaré, ce dimanche soir, Philippe Moureaux, le président de la fédération bruxelloise du PS. A midi, sur le plateau de « Mise au point » (RTBF), l'intéressé avait annoncé l'affaire Bouarfa « classée ». Etrange : le rapport officiel de la commission de vigilance n'a pas encore été transmis au bureau politique du PS... « J'ai reçu un rapport oral, c'est suffisant ! », se défend Moureaux. La principale concernée ? Pas au courant !
« J'apprends la chose par la presse ! »
, déplore la sénatrice Sfia Bouarfa après avoir été convoquée devant cet organe disciplinaire pour avoir tenu des propos publics jugés « déplacés » sur les valeurs du PS, sur les dessous de la campagne à Schaerbeek et sur le recrutement des candidats issus de l'immigration...
Une tempête dans un verre d'eau ? Pas sûr. Le dossier Bouarfa est jugé « vide » au PS bruxellois. Mais Philippe Moureaux déclare au Soir son intention « de mettre ces questions à l'ordre du jour du prochain bureau politique ». Lesquelles ? « Quid de la représentation socialiste à travers nos élus d'origine étrangère ? » Un débat de fond, donc ? « Un problème à la marge ! », réplique Moureaux, qui devrait se régler « rapidement, en rappelant à tous les candidats les règles de base ». Socialisme et société multiculturelle, laïcité, droit de tendance et d'expression... En interne, ce ne sont pas les sujets qui manquent (et souvent qui fâchent)... « Moi, j'ai un projet politique. Certains me traitent de bourgmestre des bougnoules. Ça fait 30 ans que je suis de près ces questions. Soit on suit ma logique, soit on va droit vers des ghettos, pire : la guerre civile ! », conclut Moureaux.
Dans la section PS de Schaerbeek, la tension reste vive. Jeudi dernier, l'AG a réuni une centaine de membres. A l'ordre du jour : bilan de campagne et accueil des nouveaux affiliés. Parmi eux : Murat Denizli, cet élu belgo-turc proche d'une association turque d'extrême droite. L'intéressé, « candidat d'ouverture », avait renoncé à son mandat. Mais, depuis jeudi, le PS en a fait officiellement un des siens.



tract du PS de Schaerbeek pour les élections communales de 1982
source: Oriane de Biolley, La vie politique des communes bruxelloises et l'immigration - l'argument "immigrés" dans les campagnes communales (1970-1988), Louvain-la-Neuve, Editions Academia, collection Sybidi Papers n°18, 1994