jeudi, juillet 05, 2007

Le Trèfle - les Nouveaux Écologistes: des "souverainistes de droite" camouflés en écologistes

Le Trèfle - les Nouveaux Écologistes est une étiquette électorale française créée au début des années 1990 sous la dénomination "Les Nouveaux Écologistes du Rassemblement Nature et Animaux" (NERNA) par Bernard Manovelli.

Bernard Manovelli, avocat, dirigeant du mouvement d'extrême droite Marseille-Sécurité et conseiller général divers droite à Marseille, avait dû démissionner de son mandat suite à sa condamnation pour fraude électorale le 26 mars 1991 par le tribunal de grande instance de Marseille, mais s'était représenté avec le soutien du RPR et de l'UDF à la cantonale partielle des 2 et 9 juin 1991, réélu au second tour avec 58,9% des suffrages[1] [2]. La condamnation de 1991 avait toutefois été confirmée le 6 avril 1992 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence[3].

Après avoir présenté 551 candidats "Les Nouveaux Écologistes du Rassemblement Nature et Animaux" au premier tour des législatives de 1993 et obtenu 700.000 voix, soit 3,2% des suffrages exprimés, Bernard Manovelli appelle le 22 mars 1993 ses électeurs « à voter et à faire voter massivement en faveur des candidats du RPR et de l’UDF »[4] [5] [6].

L'étiquette est reprise après le décès de Manovelli en 1995 par Albert Lapeyre, conseiller d'arrondissement de droite (élu sur la liste de Jean-Claude Gaudin en 2001) à Marseille, membre de l’Institut Charles de Gaulle[7], membre du conseil d'administration de Debout la République, courant souverainiste de l'Union pour un mouvement populaire, qui compte des membres issus du RPR, du RPF et du MPF[8].

"Les Nouveaux Écologistes du Rassemblement Nature et Animaux" (depuis le 21 décembre 2001 "Le Trèfle - les Nouveaux Écologistes Homme Nature Animaux", abrégé en "Le Trèfle-Les Nouveaux Ecologistes" pour les élections législatives) et deux autres étiquettes électorales également créées par Manovelli, le Parti pour la Défense des Animaux (PPDA), l'Union Nationale Écologiste (UNE) semblent n'avoir été mis sur pied que dans le but de recueillir les fonds du financement officiel des partis. Déjà en mars 1993 les Verts dénonçaient le but de ces candidatures comme étant de « récupérer le financement officiel des partis politiques prévu par la loi »[9].

En 1993, les Nouveaux Ecologistes du Rassemblement Natures et Animaux avaient ainsi réussi à obtenir 3.026.714 francs d'aide publique, le Parti pour la Défense des Animaux 1.720.562 francs[10]. En 2003, Le Trèfle-les nouveaux écologistes Hommes Nature Animaux a ainsi reçu 149.044,87 euro d'aide publique, le Mouvement hommes animaux nature 31.594,88 euro, [11]. Ces étiquettes électorales sont bien gérées, puisqu'elles respectent la parité afin de ne pas devoir s'acquitter du montant retenu sur la dotation des partis politiques au titre de la parité[12].

En 2005, deux députés UMP, Jérôme Rivière (Alpes-Maritimes), à l'époque adhérent de La Droite libre (et depuis 2006 du CNI, candidat UMP dissident aux législatives de 2007), et Patrick Labaune (Drôme), à l'époque vice-président national de Debout la République (dont Albert Lapeyre, président du Trèfle, était membre du conseil d'administration), adhèrent au Trèfle pour le versement de l'aide publique dont bénéficient les partis et groupements politiques, ce qui place ce parti parmi ceux représentés au parlement, d'où l'attribution pour 2005 de 88.592,06 euro à ce titre, outre les 149.154,23 euro au titre du "montant de la première fraction de l’aide publique pour 2005 compte tenu de la loi sur la parité"[13] [14] [15] [16].

l'article complet (avec 36 notes de sources) sur wikipedia (rédacteur principal: Pierre-Yves Lambert)

lundi, juillet 02, 2007

Petite réflexion sur les résultats des législatives en France

Une fois de plus, le résultat de ces élections prouve le caractère nocif du mode de scrutin majoritaire à deux tours pour les candidats issus de l'immigration non européenne et des DOM-TOM (quel que soit le nom qu'on leur donne).

La technique qui a consisté, à l'UMP comme au PS, à "réserver" des circonscriptions pour des candidats de ce type, par conséquent "parachutés" contre la volonté des sections locales, prouve que les responsables de ces partis sont bien conscients du conservatisme de leur base sur ce plan, et qu'il il est illusoire de s'attendre à l'émergence "naturelle" de tels candidats à court terme.

On constate par ailleurs que sur une trentaine de candidats PS ou UMP issus de l'immigration non européenne et des DOM-TOM seuls 3 (PS) étaient présentés dans une circonscription déjà détenue par leur parti, et que dans 2 de celles-ci ce sont des dissidents du même parti qui l'ont emporté.

Ces partis doivent s'interroger sur leur mode de fonctionnement interne qui ne promeut manifestement pas le renouvellement et la "diversification" des dirigeants. On peut par ailleurs s'étonner de certains cumuls, qui ne favorisent certainement ni la "diversité" ni le renouvellement, entre mandats parlementaires et présidences ou vice-présidences de régions.

Enfin, par comparaison avec la Belgique, le député belge le plus âgé dans la nouvelle assemblée a 69 ans, et la moyenne d'âge des candidats était située entre 40 et 50 ans ( http://elections2007.belgium.be/fr/cha/stats/stats_entity.html ), l'âge moyen des députés belges pendant les législatures 1999-2003 et 2003-2007 était de 47 ans, en 2006 il n'y avait que 18 députés sur 150 âgés de 60 à 68 ans ( http://www.lachambre.be/kvvcr/pdf_sections/pri/fiche/10F.pdf ). En France, l'âge moyen des élus est de 55 ans, et 10% d'entre eux ont plus de 65 ans, 13 députés ont même entre 70 et 80 ans ( http://www.assemblee-nationale.fr/13/tribun/ca2.asp ).

Au PS belge, l'article 68 des statuts prévoit que "La limite d'âge pour toute candidature à un quelconque mandat est fixée impérativement à 65 ans au jour du scrutin électoral (communal, provincial, régional, communautaire, fédéral ou européen) ou de la désignation pour les mandats qui ne sont pas pourvus par élection." ( http://www.ps.be/_iusr/statuts_ps_2006_09_03_articles_23_et_36.pdf )