vendredi, octobre 20, 2006

Le Loup Gris de Laurette-la-lasnoise habiterait... Woluwé-Saint-Pierre, une des communes les plus riches du Royaume !

Introduction shaïtanesque

Je m'étais donc trompé, Woluwé-Saint-Pierre a bien un élu d'origine non européenne, mais il ne fait qu'y habiter avec sa femme et ses enfants, et siège au conseil communal de Schaerbeek, ainsi que l'expose dans Le Soir de ce vendredi le journaliste Hugues Dorzée.
Ceci dit, il n'est pas le seul élu türkbeekistanais dans son cas, Ibrahim Erkan (CDH Saint-Josse) habite avec son épouse à Woluwé-Saint-Lambert, Hava Ardiçlik (PS Saint-Josse) avec son mari à Machelen, et Derya Aliç (PS Schaerbeek) avec son époux à Strombeek-Bever (Grimbergen).
Quant à Halis Kökten (CDH Schaerbeek), il était tellement persuadé de devenir échevin qu'il a mis sa maison tennoodoise en location et loue un appartement à Schaerbeek depuis quelques mois, à l'instar de Laurette Onkelinx, mais pas dans le même quartier: lui en plein milieu du Türkbeekistan, près du carrefour entre l'avenue Rogier et la Chaussée d'Haecht, elle dans le quartier Plasky, bref l'un près de la frontière avec Saint-Josse, l'autre près de celle avec son ancienne commune, Woluwé-Saint-Lambert.
Rappelons qu'il y a eu pas mal d'échos médiatiques en juin dernier à propos de domiciles fictifs d'élus dans la commune de Saint-Josse, un conseiller CPAS (président du PS local et de la société de logements sociaux) et un échevin PS avaient dû démissionner, le premier habitait Molenbeek (pas dans le "Vieux-Molenbeek" principalement peuplé d'allochtones et d'autochtones trop pauvres pour avoir pu déménager), l'autre Bruxelles-Ville (dans le quartier des squares, fort prisé des expatriés européens), une autre échevine de la même commune, également PS mais uccloise (près du château Papenkasteel), s'en était tirée de justesse mais avait été écartée de la deuxième place sur la Liste du Bourgmestre (voir la revue de presse sur le blog Saint-Josse News).
Ces pratiques existent également en Wallonie, un échevin PS louviérois avait dû démissionner dare dare en juin dernier de peur de se retrouver sous le feu médiatique à l'instar de ses camarades tennoodois (revue de presse). Quant à Mahmut Dogru, élu le 8 octobre conseiller communal PS à Charleroi, habite la commune voisine de Châtelet mais s'est domicilié dans un immeuble en travaux à Couillet (voir e.a. le site Charleroi-Démocratie, "Domiciles fictifs : l’aveu d’un candidat P.S." et ""charleroiparcoeur.be" : tout le monde a déménagé !").
Plus grave, le n°2 de la liste CDH à Charleroi, Christian De Bast habite Montignies-le-Tilleul (voir Charleroi-Démocratie, cdH : une enquête interne visant Christian De Bast, et Pan, qui a même appris qu'"on voit toujours notre homme promener son chienchien à Montigny et y déambuler avec sa femme" !), l'excellent et très professionnel blog Charleroi-Démocratie allait d'ailleurs plus loin:
"au cdH ce ne sont pas moins de trois des quatre premiers candidats de la liste carolorégienne qui sont, à des degrés divers, soupçonnés d’avoir fictivement élu domicile sur le territoire de la Ville :
- Christian De Bast, citoyen de Montigny-le-Tilleul depuis de longues années, n’a abandonné dans les faits ni sa demeure, ni sa famille ni son chien (on peut, dit-on, le voir le promener à heures fixes, toujours dans le même espace vert proche de chez lui) ;
- Fabienne Manandise, accusée ici-même par Philippe Sonnet d’avoir élu domicile fictif dans des locaux mis à la disposition d’une association par la Ville de Charleroi (et de ne pas payer de loyer) n’a pas vraiment convaincu lorsaqu’elle a démenti ;
- Antoine Tanzilli, que d’aucuns voient davantage en résident de Louvain-la-Neuve qu’en "Tanguy" s’incrustant chez ses parents, dont l’adresse figure pourtant toujours sur ses papiers d’identité..."
Le problème, c'est que toutes ces situations sont connues de pas mal de gens dans les communes concernées, y compris dans d'autres partis, et de longue date, elles sont parfois dénoncées verbalement pendant la campagne, mais personne ne dépose jamais plainte, c'est d'ailleurs comme pour le contrôle des dépenses électorales, l'instance de contrôle dans les deux cas est soit la députation permanente (le gouvernement provincial) en Wallonie soit le "Collège de contrôle des dépenses électorales", une commission du parlement régional à Bruxelles ! La problématique des fausses adresses d'élus est quant à elle du ressort du "Collège juridictionnel" en Région de Bruxelles-Capitale, où il est composé d'attachés de cabinet des membres du gouvernement régional, belle garantie d'intégrité et d'indépendance...
Comme on le voit, la démocratie locale à Bruxelles et en Wallonie est un modèle du genre à donner en exemple aux pays d'Europe de l'Est ou du Tiers-Monde en voie de démocratisation... ou serait-ce le contraire ?

Pierre-Yves LAMBERT


[aujourd'hui l'accès complet au Soir en ligne est gratuit, suite à des problèmes d'impression, avis aux lecteurs économes :-)]


Où habite vraiment Murat Denizli ?



Murat Denizli, 34e candidat PS à Schaerbeek, a-t-il élu domicile rue Metsys, pour des raisons électoralistes ? Tout porte à le croire. Selon nos informations, l'intéressé est domicilié au-dessus de son snack pita depuis... le 22 mai.

Domiciliation fictive en vue du scrutin ? En réalité, Denizli est propriétaire d'une maison dans les beaux quartiers de Woluwe-Saint-Pierre. Son épouse et ses enfants y résident à temps plein. Le conseiller communal PS (815 voix, 8e score de sa liste) ne vivrait donc pas quotidiennement dans la cité des ânes... « J'ai effectivement un immeuble à Woluwe et deux autres à Forest, nous confirme l'intéressé, mais je suis Schaerbeekois. »

Ce restaurateur belgo-turc de 33 ans suscite la controverse depuis plusieurs mois. Candidat d'ouverture au PS, il a été administrateur délégué et président de l'Association culturelle turque, qui est membre de la Fédération turque de Belgique. Par-delà ses activités socioculturelles, l'ASBL schaerbeekoise est proche des Loups gris, un mouvement turc ultranationaliste.

« Le PS ne m'a pas demandé de partir »

« J'ai démissionné, nous réaffirme Murat Denizli. Ma lettre recommandée a été envoyée voici quelques mois. » Aucune trace de cette démission n'a été actée, et aucune modification n'a été apportée dans les statuts de l'ASBL publiés au Moniteur.

« Je siégerai au conseil communal. Jusqu'à nouvel ordre, le PS ne m'a pas demandé de partir. Si c'était le cas, je me retirerais », nous déclare l'intéressé. En Flandre, le CD&V n'a pas eu la même indulgence. Le candidat Fuat Korkmazer, membre des Loups gris gantois, a été contraint de démissionner de son association, preuve à l'appui publiée au Moniteur le 4 octobre dernier. Au PS, on préfère fermer les yeux sur l'« affaire Denizli ». De Schaerbeek à Woluwe-Saint-Pierre...

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je crois qu'au-delà du problème de la résidence effective des candidats et élus dans leur domicile oficiel, il faut analyser les effets pervers des lois électorales et des autorisations de cumul dans ce pays.

On devrait revenir d'urgence à une obligation d'habiter au moins 5 ans une commune pour s'y présenter; si être domicilié suffit à se présenter, il n'est pas étonnant qu'on déclare dare dare une nouvelle adresse sans s'y installer, c'est presque de incitation à la fraude.

Comme je l'ai dit, certains cumuls autorisés par la loi (on ne peut être ministre et bourgmestre, mais bel et bien ministre et conseiller communal) sont aussi des incitations à la fraude: les poids lourds de partis débarquent dans les communes où l'on change de stratégie, il n'est dès lors pas étonnant que ces poids lourds, déjà suffisamment "busy", n'aient pas le temps (ou même l'envie de déménager). Outre les problèmes de résidence, ces autorisations de cumul faussent même le jeu démocratique puisque des Stars poussent la liste puis se retirent, les électeurs sont donc dirigés par des suppléants pas forcément prisés lors du scrutin.

Il faudrait donc même aller jusqu'à interdire, à tout mandataire occupant n'importe quelle fonction publique, de se présenter à des élections avant d'arriver à terme ou de démissionner.

Pierre-Yves Lambert a dit…

Entièrement d'accord avec toi.
En Wallonie, il est d'ailleurs interdit à un élu régional de se présenter à des élections provinciales, la Cour d'arbitrage a donné tort à deux élus MR qui voulaient casse cette disposition. C'est un bon début, mais il faut aller plus loin, c'est sûr !

Anonyme a dit…

un loup gris du MR
tous les mêmes ! il vient bien du MR alors ?

Anonyme a dit…

Je rejoins tout à fait les propos d'Erdem (que je salue au passage ;-)).
Concrètement, ce sont les partis qui sont à l'initiative des nouvelles réglementations électorales.
Question: Prendraient-ils le "risque" d'interdire les cumuls de mandats, l'obligation de résidence à 5 ans, etc.? Si on tient compte des différents stratégies menées par les partis politiques, ça m'étonnerait que la situation change!

Anonyme a dit…

je suis contre le cumul d'un mandat électif communal et régional (voir le code de la démocratie wallonne entre conseiller communal et provincial)

mais les parlementaires bruxellois fort de leur 60 pour cent de présence locale (chiffre de 2004)
n'accepteront jamais