Pierre-Yves Lambert
21/10/2006 (dernière mise à jour 23/10)
21/10/2006 (dernière mise à jour 23/10)
J'étais sceptique quand on m'en a parlé il y a quelques jours, c'était une "info" en provenance de Dalila Amali, candidate Renouveau Bruxellois (ex-PS), qui m'a été donnée par des Algériens de Saint-Josse, maintenant voilà que c'est publié dans un quotidien marocain.
Echec des "candidats du Polisario" en BelgiqueIl faut lire aussi le "débat" suite à l'article sur bladi.net, un site/forum des Marocains de l'étranger: personne n'a vu ce sms, mais la tendance générale est surtout hostile à Ghezala Cherifi, qui a en effet perdu son siège.
Cuisant éhec pour les "candidats" du Polisario aux élections communales belges du 8 octobre dernier. Trois candidats, connus pour leur inconditionnel soutien aux mercenaires, ont fait les frais de leur choix et l'objet d'un SMS qui a largement circulé en Belgique pour appeler à leur barrer la route. Chérifa Ghazala, ex-échevine (adjointe PS du maire de Saint-Gilles) a ainsi perdu son siège (arraché à plus de 4.000 voix lors des précédentes élections). Chérifa Ghazala avait pris part aux festivités, à Tifariti, célébrant la création de la RASD. Aziouz Mokhtari (Mouvement réformateur) et une certaine Fadila. F (Front démocratique francophone) n'ont pas mieux fait puisqu'ils ont perdu leurs mandats électifs à Etherbeek et Bruxelles. Dernière blague circulant, par SMS, dans la capitale belge : "Le Polisario proteste contre l'élimination de ses trois candidats à Bruxelles" ! (Aujourd'hui le Maroc 17-10-2006; article sans nom d'auteur)
Un élu PS d'origine marocaine, Mohamed Boukantar, avait déjà fait le coup en 2004 sur les ondes de Radio El Ktibi ("Radio Culture 3") en s'en prenant virulemment et hargneusement aux Algériens de Belgique, j'avais dénoncé la chose au CSA, qui n'a rien fait, comme d'habitude.
A noter qu'un député fédéral PS d'origine marocaine, Mohammed Boukourna, était présent avec les amicalistes et autres chauvinistes marocains à une manifestation anti-algérienne en 2005 devant l'ambassade d'Algérie à Bruxelles (soi-disant "pour la libération des Marocains détenus à Tindouf").
Ces gens, quel que soit leur parti, sont aussi méprisables que les Loups Gris et autres négationnistes turcs, ils sont de la même trempe que le Vlaams Belang et le Front National, ils attisent consciemment la haine entre leurs concitoyens (belges ou vivant en Belgique, ce qui revient au même) d'origines diverses, que ce soit les Turcs contre les Arméniens, les Marocains contre les Algériens, les Congolais contre les Rwandais.
Heureusement, cette instrumentalisation à outrance à outrance du chauvinisme national, et parfois ethnique (extrait du forum de bladi.net: "Un fassi à Molenbeek n'a AUCUNE chance, un oujdi a Ixelles a toute ses chances, un berkani à forest aussi, les rifains partout ainsi que les jbalas.") de la politique dans certaines communes belges a commencé à être traitée par des journalistes qui n'ont pas la frousse de se voir traiter d'"intellectuels néo-racistes", nouveau label insultant et calomniateur inventé par le sénateur-bourgmestre-président de Moureauxgrad, aveuglé par son électoralisme effréné et effrayant.
Infos complémentaires
22/10
La dépêche de Maghreb Arabe Presse (agence de presse officielle du Maroc) suite aux élections communales en Belgique inclut une interview de Latifa Aït-Baala, porte-parole de la branche belge du lobby marocain (Alliance mondiale des Marocains de l'Etranger", AMOME) et de la "Coordination belgo-marocaine pour le Sahara marocain", par ailleurs conseillère politique de Daniel Ducarme:
"Les intérêts [de la communauté marocaine] doivent être défendus au sein de ces instances, [cette communauté étant] confrontée à des discriminations en matière d'accès au marché du travail, au logement, à l'éducation avec un taux de décrochage scolaire particulièrement aigu, mais aussi à l'islamophobie, voire à la «marocanophobie». La participation des Marocains à la prise de décision au sein des communes est de nature à leur permettre de contribuer à la valorisation de la présence marocaine en Belgique. Un élu marocain modèle est celui qui peut contribuer à mener un certain nombre d'actions «qui soient de nature à enrichir une connaissance mutuelle et réciproque et à sensibiliser sur les questions qui constituent l'essence de notre marocanité»."24/10
Un candidat PS, d'origine marocaine mais non nationaliste et de la tendance laïque de gauche (un ancien de l'UNEM), m'a confirmé samedi soir avoir été témoin de propos publics de Mohamed Boukantar (conseiller communal PS à Bruxelles-Ville, réélu) contre les candidats d'origine algérienne, en particulier Faouzia Hariche, en présence également de son colistier et comparse Ahmed El Ktibi (conseiller communal PS et député régional qui devient échevin) qui l'a laissé faire sans broncher, comme d'habitude: il l'avait déjà couvert pour des pratiques similaires sur sa radio Culture trois. Par contre, selon le même candidat cette campagne était limitée à Bruxelles-Ville, la non-réélection de Ghezala Cherifi à Saint-Gilles serait due à des propos qu'elle aurait tenus dans une émission radio sur la Fréquence arabe. En gros, elle était interrogée sur l'interdiction du port du foulard, notamment pour les assesseures, et elle aurait entonné une tirade sur les pressions et insultes que subiraient les filles et femmes qui ne le portent pas, des propos qui auraient été abondamment relayés par la suite via le "téléphone arabe".
Un ancien membre du PS, d'origine algérienne, m'a appelé dimanche après-midi. Il confirme aussi sans en avoir été directement témoin, selon lui un membre du cabinet de Faouzia Hariche a également été témoin des propos de Boukantar, mais comme elle a réalisé un bon score (3.022 voix contre 1.631 pour El Ktibi et 1.304 pour Boukantar) il est peu probable qu'elle ou quelqu'un de son entourage aille soulever ces questions gênantes, ce d'autant plus qu'elle côtoiera désormais El Ktibi au collège.
J'ai reçu ce lundi midi un coup de fil d'une candidate d'origine algérienne qui m'a confirmé l'existence des sms anti-candidats algériens, ce sont des connaissances d'origine marocaine qui l'ont avertie pendant la campagne, mais elle ne les a pas reçus elle-même. Par contre, elle a une autre version, selon elle des partisans de Faouzia Hariche auraient allumé un contre-feu pour annuler les effets négatifs de la contre-campagne de Boukantar, en insistant sur le fait que le mari de Hariche est, lui, d'origine marocaine.
L'enquête se poursuit donc...
Témoignage de campagne ajouté au dossier (extrait du blog de campagne de Ghezala Cherifi, conseillère communale PS saint-gilloise d'origine algérienne, non réélue en 2006)
Tuesday, September 19, 2006
Brève Humeur de campagne
Coup de gueule !
Saint-Gilles, commune moyenne de la Région bruxelloise semblais être ménagé par la polémique électorale et la guerre de l'affichage agressif et irrationnel.
Tout d’abord, ce sont les candidats de la Lite du Bourgmestre qui ont fait leur première apparition, s'en sont suivit ceux des autres partis : MR, CDH et Ecolo. Jusque-là tout allait bien, dans le respect de chacun et des principes démocratiques. Mais depuis plus de trois semaines, certains candidats "allochtones" du bas de Saint-Gilles ont juré de mener la vie dure aux candidats d’origine maghrébine de la liste du Bourgmestre.
Nous voilà face à une « guerre fratricide » électoraliste.
Sans aucun fait objectif, seul reproche c’est d’être depuis une législature sur la liste du Bourgmestre alors que ces mêmes personnes ayant été élus comme indépendant sur la liste Ecolo en 2000, l’on quittée en milieu de législature pour l’un (la position d'écolo sur le Sahara Occidental ne plaisait guère), subitement pour l’autre. Ne s’arrêtant pas là, vient ensuite le marchandage au plus offrant entre le MR et la PS. Aucun de ces partis ne les a acceptés, le CDH devant clôturer sa liste, les a donc intégrés.
Leur acharnement de surcoler ou d’arracher sans cesse mes affiches ainsi que celles de mes colistiers « allochtones » n’en fini pas. A la différence, c’est qu’en tant que femme du bas de Saint-Gilles, je suis la personne qui dérange. Je n’ai pas d’encrage familial et de jeunesse dans la commune, on me l’avait déjà reproché lors de ma première campagne communale, il est donc facile de s’attaquer à une personne dont la « tribut » ne s’y trouve pas.
Mon discours et mes combats pour le droit aux respects de chacun et celui de la laïcité ne plaisent à parement pas. Mon origine algérienne et non algéro-marocaine, mon voyage en tant que citoyenne désireuse d’une expertise sur la situation au Sahara Occidental m’ont valu toute l’animosité d’une bonne partie de militants marocains.
Aucune maturité politique, aucune culture politique et aucun sens de la démocratie. Il est facile de prêcher les bonnes paroles, mais qu’attendent-ils pour commencer par les appliquer ?
Malgré les mises en garde du chef de groupe, tête de liste CDH et collègue du Conseil communal, la provocation continue de plus belle …
Tout d’abord, ce sont les candidats de la Lite du Bourgmestre qui ont fait leur première apparition, s'en sont suivit ceux des autres partis : MR, CDH et Ecolo. Jusque-là tout allait bien, dans le respect de chacun et des principes démocratiques. Mais depuis plus de trois semaines, certains candidats "allochtones" du bas de Saint-Gilles ont juré de mener la vie dure aux candidats d’origine maghrébine de la liste du Bourgmestre.
Nous voilà face à une « guerre fratricide » électoraliste.
Sans aucun fait objectif, seul reproche c’est d’être depuis une législature sur la liste du Bourgmestre alors que ces mêmes personnes ayant été élus comme indépendant sur la liste Ecolo en 2000, l’on quittée en milieu de législature pour l’un (la position d'écolo sur le Sahara Occidental ne plaisait guère), subitement pour l’autre. Ne s’arrêtant pas là, vient ensuite le marchandage au plus offrant entre le MR et la PS. Aucun de ces partis ne les a acceptés, le CDH devant clôturer sa liste, les a donc intégrés.
Leur acharnement de surcoler ou d’arracher sans cesse mes affiches ainsi que celles de mes colistiers « allochtones » n’en fini pas. A la différence, c’est qu’en tant que femme du bas de Saint-Gilles, je suis la personne qui dérange. Je n’ai pas d’encrage familial et de jeunesse dans la commune, on me l’avait déjà reproché lors de ma première campagne communale, il est donc facile de s’attaquer à une personne dont la « tribut » ne s’y trouve pas.
Mon discours et mes combats pour le droit aux respects de chacun et celui de la laïcité ne plaisent à parement pas. Mon origine algérienne et non algéro-marocaine, mon voyage en tant que citoyenne désireuse d’une expertise sur la situation au Sahara Occidental m’ont valu toute l’animosité d’une bonne partie de militants marocains.
Aucune maturité politique, aucune culture politique et aucun sens de la démocratie. Il est facile de prêcher les bonnes paroles, mais qu’attendent-ils pour commencer par les appliquer ?
Malgré les mises en garde du chef de groupe, tête de liste CDH et collègue du Conseil communal, la provocation continue de plus belle …
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