lundi, juin 18, 2007

France - Deux élus métropolitains "issus de la diversité"

A Marseille, Henri Jibrayel (http://www.jibrayel.fr), d'origine libanaise, obtient 57,41% et remporte donc le siège précédemment occupé par un député communiste.

A Paris, George Pau-Langevin (http://www.georgepaulangevin.com/), d'origine guadeloupéenne, obtient 62,7% et remplace donc le député PS sortant Michel Charzat (qui se représentait contre elle en dissidence).

Tous les autres candidats "de la diversité", qu'ils soient PS, UMP ou autres, ont été éliminés au second tour ou battus au second.

A noter toutefois quelques résultats à plus de 40% au second tour:
  • Zabida Nakib-Colombe (PS, Drôme, 1ère): 44,54%
  • Najat Azmy (PS, Nord, 10ème): 41,44%
  • Zoubida Naïli (PS, Bas-Rhin, 3ème): 42,25%
  • Safia Otokore (PS, Yvelines, 11ème): 48,25%
  • Faouzi Lamdaoui (PS, Val-d'Oise, 5ème): 49%
  • Abdel-Madjid Sadi (PCF, Seine-Saint-Denis, 5ème): 40,13%
  • Nora Remadnia-Preziosi (UMP, Bouches-du-Rhône, 7ème): 42,21%
  • Salem Kacet (UMP, Nord, 8ème): 43,14%

Les candidats PS (et PRG ou MRC avec soutien PS au premier tour) "de la diversité"
Candidat(e)
Circonscription
Elu sortant
Résultats
I. premier tour
II. second tour
Fawaz Karimet
Aisne 1ère
PS
I. 20,17%
II. éliminé par dissident PS
Noria Chaib
Alpes-Maritimes 7ème
UMP
I. 9,64%
II. sortant réélu au 1er tour
Saliha Ayadi (PRG, soutien PS et MRC)
Aube 2ème
UMP
I. 34,74%
II. sortant réélu au 1er tour
Henri Jibrayel
Bouches-du-Rhône 4ème
PCF
I. 25,85%
II. 57,41% élu
Ferten Djendoubi
Bouches-du-Rhône 6ème
UMP
I. 13,38%
II. sortant réélu au 1er tour
Malek Boutih
Charente 4ème
PS
I. 15,66%
II. éliminé par dissidente PS
Zabida Nakib-Colombe
Drôme 1ère
UMP
I. 20,55%
II. 44,54% battue
Kheira Drissi
Haute-Marne 2ème
UMP
I. 7,34%
II. sortant réélu au 1er tour
Najat Azmy
Nord 10ème
CNI
I. 21,10%
II. 41,44% battue
Abdel Mokhtari
Oise 7ème
UMP
I. 17,27%
II. sortant réélu au 1er tour
Zoubida Naili
Bas-Rhin 3ème
UMP
I. 20,83%
II. 42,25% battue
Najat Vallaud-Belkacem
Rhône 4ème
UMP
I. 25,11%
II. battue
Ali Harabi
Haute-Savoie 4ème
UMP
I. 15,49%
II. sortant réélu au 1er tour
George Pau-Langevin
Paris 21ème
PS
I. 27,84%
II. 62,7% ELUE
Sami Naïr (MRC, soutien PS et PRG)
Seine-et-Marne 3ème
UMP
I. 13,14%
II. 36,53% battu
Najwa Confaits El Ait
Seine-Maritime 8ème
PCF
I. 17,85%
II. éliminée
Safia Otokore
Yvelines 11ème
UMP
I. 27,24%
II. 48,25% battue
Farida Andasmas
Somme 1ère
PCF
I. 15,72%
II. éliminée
Laroussi Oueslati (PRG, soutien PS et MRC)
Var 7ème
UMP
I. 13,13%
II. sortant réélu au 1er tour
Rose Gomis
Seine-Saint-Denis 2ème
app. PCF
I. 20,37%
II. éliminée
Myriam Benoubida
Seine-Saint-Denis 5ème
UDF
I. 12,73%
II. éliminée
Mouna Viprey
Seine-Saint-Denis 7ème
app. PCF
I. 25,39%
II. retrait pour app. PC
Akli Mellouli
Val-de-Marne 1ère
UMP
I. 15,82%
II. éliminé
Faouzi Lamdaoui
Val-d'Oise 5ème
UMP
I. 26,78%
II. 49% battu
autre candidat de gauche issu de la diversité arrivé au second tour
Candidat
Circonscription
Elu sortant
Résultats
Abdel-Madjid Sadi (PCF)
Seint-Saint-Denis 5ème
UDF
I. 20,28%
II. 40,13% battu

candidats UMP issus de la diversité
Candidat(e)
Circonscription
Elu sortant
Résultats
Nora Remadnia-Preziosi
Bouches-du-Rhône 7ème
PS
I. 30,34%
II. 42,21% battue
Khalida Sellali
Nord 1ère
PS
I. 26,64%
II. 38,25% battue
Salem Kacet
Nord 8ème
UDF
I. 36,32%
II. 43,14% battu
Fatiha Rahaoui
Nord 19ème
PS
I. 14,21%
II. éliminée
Nesrédine Ramdani
Pas-de-Calais 14ème
PS
I. 12,95%
II. éliminé
Jean-Claude Beaujour
Paris 6ème
PS
I. 24,36%
II. 30,88% battu
Lynda Asmani
Paris 5ème
PS
I. 28,97%
II. 36,81% battue
Jeannnette Bougrab
Paris 18ème
PS
I. 29,58%
II. 36,71% battue
Kamel Hamza
Seine-Saint-Denis 3ème
PCF
I. 18,33%
II. 38,48% battu
Six-Emmanuel Njoh
Val-de-Marne 9ème
PS
I. 25,29%
II. 35,01% battu

dimanche, juin 03, 2007

"Avec ou sans foulard: des chances égales pour chacun"

J'étais à Anvers ce samedi après-midi et j'ai vu ces superbes affiches des verts flamands de Groen! un peu partout, la traduction est "Avec ou sans foulard: des chances égales pour chacun", alors que côté francophone le programme d'Ecolo précise que "pour Ecolo, la neutralité est un droit des citoyens. Par contre, elle est un devoir pour ce qui concerne les services publics. A titre d’exemple, la liberté individuelle de porter de manière visible des symboles religieux ne vaut pas pour les agents des services publics qui sont en contact avec la population".

S'il y a un message à faire passer pour le 10 juin, c'est bien celui-ci: un appel à voter massivement Groen! en Flandre et à Bruxelles, pour s'opposer aux éradicateurs laïcistes qui pétitionnent ou agissent plus concrètement par le biais des syndicats d'enseignants et des pouvoirs locaux de toutes couleurs en faveur d'une interdiction du port du voile pour les travailleuses des secteurs public et privé, et pour les élèves.

Pierre-Yves Lambert


"(...) Les symboles religieux n'ont pas à être bannis, ils font partie intégrante de la vie. L'employé(e) de guichet qui porte une petite croix, en quoi cela peut-il poser problème? Quelqu'un qui porte une kippa délivrerait-il moins correctement une carte d'identité ? Quelqu'un qui a un turban sur la tête conduirait-il moins bien un bus ? La société doit chercher, en faisant preuve de bon sens bon sens, un compromis entre conviction individuelle et respect de l'autre." (Luc Van Der kelen, Een rechter uit de 19de eeuw (Un juge sorti du XIXème siècle), Het Laatste Nieuws, 7 avril 2007, extrait; trad. P.Y.L.)

samedi, juin 02, 2007

La discorde augmente au sp.a sur l'interdiction du voile

La parlementaire Anissa Temsamani (sp.a) veut que le bourgmestre d'Anvers Patrick Janssens (sp.a) supprime l'interdiction du port du voile imposées aux fonctionnaires communales affectées au travail aux guichets.

Il s'agit de la première mandataire nationale du sp.a qui s'oppose à la ligne Janssens. La parlementaire affirme dans un entretien avec le journal représenter le point de vue d'un important groupe au sein du parti socialiste flamand.

"Patrick Janssens a fortement sous-estimé la polarisation que cette mesure engendre", affirme Mme Temsamani qui estime que la meilleure solution pour Anvers est de retirer cette mesure pour mettre fin à cette polarisation. (belga 01/06/07 11h51)

Deux Marocaines issues de l'immigration candidates du PJD

Législatives 2007 : Des MRE sur la liste féminine du PJD

Deux Marocaines issues de l'immigration ont été retenues pour figurer sur la liste féminine du PJD. Le parti islamiste bouclera la liste de ses candidates dans les jours à venir.

Une première pour le PJD (Parti de la justice et du développement). Les frères de Saâd Eddine El Othmani ont décidé de retenir le nom de deux femmes issues de l'immigration dans la liste des candidatures féminines qui sera présentée au secrétariat général du parti. Selon un responsable du PJD, il s'agit de Souad Temsamani, une jeune femme installée à Paris et qui est en train de préparer un doctorat. La deuxième est F. el Ouafi, installée en Italie entre les villes de Turin et Milan. Ces dernières ont rejoint le PJD lors des tournées de mobilisation initiées par les responsables du PJD après la décision de Sa Majesté le Roi de permettre aux Marocains résidant à l'étranger de voter et de se porter candidats aux diverses consultations électorales du pays.

Toutefois, la candidature des deux femmes issues de l'immigration n'a pas encore été définitivement tranchée. Si leurs noms ont été choisis par la commission chargées des candidatures pour désigner les 30 candidates islamistes, il revient au secrétariat général du PJD de décider en dernier lieu et notamment en ce qui concerne l'ordre et les positions au sein de ladite liste.

Un responsable du PJD déclare que les deux candidates (à la candidature) MRE seront retenues dans des positions éligibles. «Nous comptons arracher six sièges grâce à cette liste féminine et nous ferons à garantir le plus de chances aux deux femmes résidant à l'étranger», déclare-t-il tout en démentant une quelconque guerre entre les femmes PJD concernant la direction de la liste nationale islamiste.

«La liste selon la décision du secrétariat général, sera conduite par Bassima Hakkaoui, Jhadija Mossalli, Soumayya Benkhaldoune ou Fatima Belahcen», indique la même source. Fatima Belahcen, élue en 2002 sur la liste locale PJD à Tanger, aurait demandé à être candidate sur la liste nationale, surtout qu'elle aurait estimé que ses chances s'étaient amoindries depuis la publication du nouveau découpage qui a scindé, en deux, sa précédente circonscription. C'est elle d'ailleurs qui a été parmi les siens à protester le plus contre le nouveau découpage qui, selon les islamistes, prive le PJD de ses bases électorales de Béni-Mékada notamment.

On apprend également qu'une autre députée du PJD, Aziza Bekkali, députée de Casablanca, a exprimé son refus de briguer un nouveau mandat. Là aussi, c'est le secrétariat général qui sera appelé à trancher.

Le parti islamiste a prévu plusieurs mesures "incitatives" pour ses candidates aux prochaines élections et notamment pour celles qui seront candidates sur les listes locales. Elles auront droit, indique un responsable de ce parti, à une subvention allant de 30.000 à 150.000 DH.

La liste féminine du PJD, qui faisait encore l'objet de réunions, jeudi dans la soirée, devra être prête vers la fin du mois, indique Lahcen Daoudi, secrétaire général adjoint.

La nouvelle législation nationale encadrant les élections permet aux Marocains résidant à l'étranger de participer au vote et de se porter candidats lors des diverses consultations électorales. Ces derniers ont le droit de voter ou de se porter candidats selon un large éventail de conditions. Il suffit, par exemple, de disposer d'une résidence ou d'une activité commerciale dans une circonscription pour que cela devienne possible. La même chose est possible dans les communes ayant vu naître les parents ou grands-parents, mais aussi les communes abritant une activité exercée par le conjoint.

Aujourd'hui le Maroc, le 25-5-2007
Par : Mohamed Boudarham


Six Emmanuel Njoh, 46 ans, candidat UMP : "Je suis un soldat"

Six Emmanuel Njoh, 46 ans, candidat UMP : "Je suis un soldat"
LEMONDE.FR | 01.06.07 | 19h42 • Mis à jour le 01.06.07 | 19h42

Six Emmanuel Njoh, le seul candidat d'origine africaine de l'UMP en métropole, tentera de conquérir, les 10 et 17 juin, le siège de député de la 10e ciconsription du Val-de-Marne face à Pierre Gosnat, le maire communiste de Vitry-sur-Seine.
Reportage : Karim El Hadj, Alexandre Piquard

voir la vidéo sur le site du Monde: http://www.lemonde.fr/web/video/0,47-0@2-823448,54-918009,0.html

vendredi, juin 01, 2007

Lizin appelle les "Belges entre guillemets" à voter

Lizin appelle les musulmans à voter

Hugues Dorzée
Le Soir 01/06/2007


L'appel au boycott des élections lancé via un document « théologique » distribué à Bruxelles et disponible sur le web suscite plusieurs réactions. Révélé dans Le Soir d'hier, ce texte de 12 pages rédigé en français est anonyme. Il défend une vision de l'islam radical et invite les musulmans à ne pas se rendre aux urnes, estimant que le droit de légiférer « n'appartient à personne d'autre qu'à Allah ». Anne-Marie Lizin, présidente sortant du Sénat et tête de liste PS, a demandé aux membres de la communauté musulmane et aux Belges naturalisés « de ne pas écouter ces messages visant à les éloigner de leur rôle citoyen qui est, en Belgique, un droit et un devoir et qui fait la fierté d'être belge. » (H. Do.)

rétroactes:
* Belgique - Des anonymes groupusculaires salafistes appellent au boycott des élections
* Belgique - Action "Basta, Lizin!" organisée par un élu CDH ex-Ecolo
* Belgique - Le MRAX interpelle Mme LIZIN, Présidente du Sénat, sur les Belges entre guillemets
* Belgique - Le MRAX, les Belges entre guillemets et ?
* Belgique - Deux réactions de socialistes (belges entre guillemets selon Lizin ?) d'origine marocaine
* Belgique - Il n'y a pas de Belges entre guillemets !
* Belgique - La présidente du Sénat de Belgique évoque des "Belges entre guillemets": réaction du Parti Jeunes Musulmans (PJM)

vendredi, mai 25, 2007

France - Candidats d'origine non-européenne aux législatives 2007

Nord (59)

UMP

  • Il avait été brièvement question en mai 2002 d'une candidature de Tokia SAÏFI dans la première circonscription (Lille Sud), mais ce projet ne fut pas concrétisé. Cette fois-ci, c'est Khalida SELLALI qui a été investie par le Conseil national de l'UMP dès novembre 2006 pour cette même circonscription. Bernard ROMAN (PS) avait remporté le second tour en 2002 avec près de 56% des suffrages, mais 49% des électeurs inscrits ne s'étaient pas déplacés.
  • Dans la 8ème (Roubaix), c'est Salem KACET, ancien (1989-1995) adjoint au maire de Roubaix, qui a reçu l'investiture UMP, provoquant le retrait de l'UDF Gérard VIGNOBLE que l'UDF-MODEM a remplacé illico par Louisa MOKHTARI, conseillère municipale à Roubaix et conseillère régionale. Les deux circonscriptions de Roubaix (7ème et 8ème) sont actuellement détenues par l'UDF, toutefois Gérard VIGNOBLE (lui-même ex-PS) n'avait battu le candidat PS au second tout que de 218 voix au second tour, avec 49,85% d'abstentions.
  • Par contre, la candidature de Fathia RAHAOUI dans la 19ème circonscription a suscité une contre-candidature d'un UMP dissident, pour cause d'opposition à une candidate considérée comme imposée par l'état-major parisien. Au second tour en 2002, le candidat PS s'était retrouvé seul, l'unique autre candidat pouvant se maintenir étant celui du PCF.

PS

  • Dans la 10ème circonscription, Najat AZMY se présente contre le député sortant Christian VANNESTE, un élu aux positionnement très à droite, voire d'extrême droite, très controversé même au sein de l'UMP. Il l'avait emporté avec 56,41% au second tour de 2002 contre le candidat PS, avec un taux d'abstention de 45,71%. Comme pour Fathia RAHAOUI à l'UMP, la candidature de Najat AZMY n'a pas été acceptée par une partie importante du PS local, tant à Tourcoing (où les militants PS n'acceptent pas ce parachutage d'une Roubaisienne) qu'à la Fédération du Nord (voir interview sur yabiladi) dont le président, après un vote contre elle par les délégués de la fédération, a tenté de torpiller sa candidature dès novembre 2006 (cf. Nord-Eclair), et a tenté de négocier un accord avec la direction des Verts en la "sacrifiant" en échange du retrait d'un candidat vert dans une autre circonscription. Les militants Verts ont rejeté l'accord, contre l'avis de certains de leurs dirigeants.

liste des candidats d'origines non-européenne
dans le Nord: http://suffrage-universel.be/fr/nord07.htm
dans la Seine-Saint-Denis: http://suffrage-universel.be/fr/ssd07.htm
dans les Bouches-du-Rhône: http://suffrage-universel.be/fr/paca07.htm

à lire aussi à propos de la campagne à Marseille:
par Antoine Menusier, sur le BondyBlog

vendredi, mai 04, 2007

Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, descendant d'un héros de la lutte contre l'envahisseur turc !

A cette heure, apres-demain, notre president de la Republique sera probablement, pour la premiere fois si je ne m'abuse, un allochtone, né d'un pere hongrois ne en Hongrie de parents hongrois, Nagybócsai Sárközy Pál ("Paul Sarkozy"), et d'une mere, Andrée Mallah, dont le pere etait un Juif sefarade de Thessalonique converti au catholicisme et marie a une Francaise "de souche". Ce n'est pas parce que Le Pen a abordé le sujet qu'il faut l'éviter, au contraire, ce sera un événement positif sur le plan de l'intégration politique des allochtones en France, d'ailleurs Sarkozy lui-meme l'avait précédemment abordé pendant la campagne électorale.

A noter parmi les autres politiciens de premier plan ayant des racines hongroises, l'ancien gouverneur du Minnesota en 1999-2003, Jesse Ventura (ex-James George Janos), et celui de l'Etat de New York en 1995-2006, George Pataki.

J'ai retrouvé dans les archives du Figaro cet article sur les origines hongroises du Président Sarkozy. Cette réflexion d'une ancienne domestique est assez croustillante: "Savez-vous que mon fils aussi est né en 1955, et qu'il a fait toute sa carrière dans la police ?"...

La saga hongroise de la famille Sarkozy

De notre envoyée spéciale en Hongrie STÉPHANE KOVACS.
Publié le 07 février 2007
Actualisé le 07 février 2007 : 09h11

Candidat à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy rappelle souvent ses origines étrangères. La saga familiale passe par la Grèce côté maternel, et par la Hongrie où est né son père, Paul, en 1928. « Le Figaro » est allé en pays magyar, sur les traces des Sarközy de Nagy-Bocsa, en quête de témoignages et de souvenirs.

Le prochain président de la France sera « peut-être hongrois, c'est la télé qui l'a dit. » À Alattyan, il y a peu, la nouvelle a fait le tour du village en quelques heures. Car dans cette bourgade de 2 091 habitants, à une centaine de kilomètres à l'est de Budapest, les aînés s'en souviennent très bien : c'est ici que le père de Nicolas Sarkozy a passé toutes ses vacances jusqu'à ce qu'il quitte la Hongrie, en 1948, à l'âge de vingt ans.
Pour éblouir sa future belle-famille française, Paul Sarkozy, né en 1928 à Budapest, aurait raconté que ses parents possédaient un château près d'Alattyan. Son père György régnait, disait-il,
sur un domaine agricole et industriel riche de milliers d'hectares, sur lequel travaillaient des milliers de gens à son service. La réalité était un peu moins flamboyante.
« Au lendemain de la Première Guerre mondiale, György et Katalin Sarközy - selon l'orthographe hongroise, NDLR -, les parents de Paul, ont acheté le tiers d'un domaine de 705 arpents, un peu plus de 200 hectares, indique aujourd'hui Sandor Mosonyi, historien et conseiller municipal d'Alattyan, qui a fouillé dans les archives.
Ils ne logeaient pas dans le manoir, occupé par une autre famille, mais dans la maison d'amis. »
Une esquisse, effectuée de mémoire par un peintre local, montre une grande bâtisse aux hautes fenêtres, surmontées de mascarons représentant des visages d'enfants. Les Sarközy l'ont revendue en 1934, période d'inflation galopante, pour quelques dizaines de sacs de blé... La propriété sera ensuite rasée et remplacée par des lotissements. Ne subsiste actuellement qu'une grille en fer forgé, mangée par la rouille.
En fait, le véritable châtelain d'Alattyan, c'était Lajos Toth Maar, un cousin de la mère de Paul. Célibataire, il accueillait volontiers, pendant les vacances, les Sarközy avec leurs trois garçons : György, Gedeon et Paul. Ses parties de chasse étaient très courues. Ses soupers, rassemblant souvent une trentaine de convives, étaient suivis d'interminables parties de cartes. Sa collection d'Oldsmobile éblouissait les villageois. Sa ferme, ultramoderne pour l'époque, aussi. Mais en ajoutant salariés et journaliers, on arrivait « seulement à 260 employés », précise Sandor Mosonyi.
Au château d'Alattyan, le parrain de Jusztika Ivanics était valet de chambre ; sa marraine, cuisinière. Elle avait à peine dix ans, mais quand elle « ferme les yeux », elle « revoit tout » : l'enfilade de salons richement décorés, les deux salles de bains aux carreaux de faïence peints à la main, et même le tableau qui jouait la Marche de Rakoczy lorsqu'on tirait sur une ficelle. « Avec mon club de retraités, on est allé visiter Gödöllö (résidence d'été des Habsbourg, NDLR), près de Budapest, explique cette délicieuse grand-mère, eh bien c'était presque pareil ! »
« Pour Monsieur Paul, on préparait la chambre rouge, se souvient Jusztika. Ce qu'il était beau, élégant et charmeur ! J'enviais toutes ces jolies jeunes filles en robes soyeuses qu'il emmenait derrière les framboisiers. Moi, je n'avais le droit qu'à quelques bonbons et une caresse sur les cheveux... » De son buffet, elle sort une carafe à vin : « Regardez, surmontés d'une couronne, on voit le S et le B entrelacés, pour Sarközy de Nagy-Bocsa. Ma marraine l'a reçue en remerciement. » Sandor Mosonyi, lui, a hérité d'un service complet en faïence française, bordé de turquoise et or. « Sûrement Monsieur Paul se souviendra-t-il d'avoir mangé du faisan ou du lièvre dans ces assiettes ! s'émeut Jusztika. J'espère qu'il reviendra nous voir ! Et son cher petit Nicolas, on est tous derrière lui... Savez-vous que mon fils aussi est né en 1955, et qu'il a fait toute sa carrière dans la police ? »
En 1948, les communistes nationalisent la propriété et la transforment en coopérative agricole. Le château sera rasé en 1963. Des nombreuses dépendances, il ne reste qu'un petit bâtiment délabré dans la cave duquel les Sarközy s'abritèrent durant les bombardements. Mais les villageois n'oublieront jamais cette famille « très charitable, très proche du peuple », et qui « payait largement ».
Les Sarközy appartiennent à une famille de la petite noblesse.
Pour récompenser Mihaly Sarközy de sa bravoure contre l'envahisseur turc, Ferdinand II de Habsbourg l'inscrit, le 10 septembre 1628, « au nombre des nobles authentiques » du royaume. Ses armoiries représentent un loup brandissant un sabre. En 1754, son petit-fils, Janos, accole à son nom celui de son domaine de Nagy-Bocsa, au sud de la ville de Kecskemét.
Lors de la Première Guerre mondiale, le grand-père de Nicolas, György, sous-lieutenant dans le 68e régiment d'infanterie, sera, lui, décoré pour son courage sur les fronts russe, roumain et italien.
Collier de perles et twin-set rose poudre, à 91 ans, Marianne Sarközy, la cousine de Paul, en paraît vingt-cinq de moins. Dans son modeste appartement de Budapest, le magnétophone joue du Bécaud. « Nous vivions bien, mais nous n'étions pas riches, raconte la dernière représentante de la famille en Hongrie. À cause de notre grande différence d'âge, je n'ai pas beaucoup joué avec Paul, mais nous nous voyions chez nos grands-parents, à Szolnok. »
Le grand-père, également prénommé György, fut adjoint au maire de la ville de Szolnok, près d'Alattyan, avant de transmettre cette charge à son fils, le père de Paul. « Mon grand-père était très populaire, précise Marianne. Emprisonné par les communistes en 1919, il sera libéré après deux semaines, grâce à un cordonnier, pourtant communiste lui aussi. »
Marianne est venue plusieurs fois à Paris dans les années 1960, et se souvient des trois fils de Paul, « mignons et bien élevés ». « S'ils n'ont malheureusement pas appris la langue, souligne-t-elle, il y a au moins une chose qu'ils ont héritée de leur famille hongroise, c'est cette aversion pour le communisme ! »
Au coeur de la Puszta, la vaste plaine du centre du pays, le village de Bocsa, 1 865 habitants, est le berceau originel des Sarközy. Des archives du XVIIIe siècle évoquent une métairie de 2 000 à 3 000 arpents. Sur les terres des Sarközy, se trouvaient les ruines d'une église médiévale. En 1794, la famille a fait cadeau de ces pierres pour faire construire un temple protestant, dans le village voisin de Soltvadkert.
«Nous ne faisons pas de compétition avec Alattyan, insiste l'historienne Margit Toth. N'empêche que c'est chez nous que sont venus Nicolas Sarkozy, son épouse et ses parents, le 9 avril 1994 ! » Une visite dont le programme et les photos figurent en bonne place dans le petit musée de la commune.
« Cela se voyait que Nicolas Sarkozy avait vraiment envie de venir ici, raconte le maire de l'époque, Ferenc Eifert. La délégation est arrivée une demi-heure en avance. Nous avions organisé un déjeuner avec une dégustation de vins, mais le ministre n'y a pas goûté. En revanche, il a semblé très intéressé lorsque nous lui avons présenté notre village et les documents sur sa famille. Un « moment privilégié », résumera le ministre dans le Livre d'or, en signant, pour la première fois semble-t-il, de son nom complet : Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa. « J'ai pu me replonger dans mes racines hongroises et partager ainsi avec vous ces moments d'émotion », soulignera-t-il encore dans une lettre de remerciements.
Quant à Paul Sarkozy, il était sans doute moins passionné par l'exposé du maire. « Avez-vous des nouvelles d'Eva Szöke ? demandera-t-il discrètement à l'historien Nandor Heltai. Elle fut mon premier grand amour. L'historien en est resté bouche bée. Eva Szöke, « l'un des plus belles femmes de Hongrie », est devenue, entre-temps, une actrice de renom. L'été dernier, à l'occasion d'une fête locale, Bocsa a réinvité Nicolas Sarkozy. Sans succès.
Maintenant, c'est Alattyan qui espère cet honneur : la bourgade fêtera ses huit cents ans à l'été 2009. « Nous attendons quatre cents invités originaires de la région, venus du monde entier, s'enthousiasme Sandor Mosonyi. C'est très compliqué de retrouver leurs coordonnées. Mais au moins, pour Nicolas Sarkozy, je sais déjà où je vais lui envoyer notre invitation ! »
UPDATE 05/05
Toujours sur ce sujet, une depeche Associated Press du 4 mai qui me parait avoir beaucoup pompe sur l`article du Figaro et sur le JT de ce samedi midi a la TSR mentionne ceci ''S'il était élu, il est peu probable que les origines du candidat aient un effet sur les relations franco-hongroises. "Sarkozy ne prêtera pas plus attention à la Hongrie qu'un autre président français", estime le commentateur politique Miklos Tallian.".

dimanche, avril 22, 2007

Aujourd'hui, le vote, demain les vacances !

J'ai voté vers 13h30, il n'y avait aucune file dans mon bureau, j'étais même le seul à voter !
Contrairement aux élections précédentes, il fallait prendre au moins deux bulletins pour garantir le secret du vote.
J'hésitais encore ce matin entre un vote idéologique pour la candidate des Verts, Dominique Voynet, qui était ma seule option il y a encore trois mois, et un vote en faveur de François Bayrou, le seul parmi les quatre vrais "présidentiables" pour lequel j'aurais été voter au second tour: il est pour l'unification européenne, à contre-courant des "nonnistes" du référendum sur la Constitution européenne (j'avais voté oui, comme pour celui sur le Traité de Maastricht), pour l'introduction du scrutin proportionnel aux législatives, et enfin il n'a pas surfé sur la vague patriotico-nationaliste du trio Sarkozy-Le Pen-Royal. Et il a préférer chanter en béarnais un air de son patelin plutôt que la Marseillaise à son dernier meeting, j'ai trouvé ça sympa et symboliquement important.
Demain, je partirai soulagé en vacances: je n'aurai aucun remords à ne pas les interrompre dans quinze jours pour le second tour, je n'ai pas la moindre envie de soutenir l'une ou l'autre des deux candidats qui y seront présents. Pas plus en 2007 qu'en 2002, d'ailleurs.

A voir: les photos et les commentaires de Mehmet Koksal sur le vote des Français de Bruxelles et des Brabants

lundi, avril 02, 2007

Entre noir esclave et - pas tout - noir descendant d'esclavagiste...

Où l'on reparle d'esclavage...


Made in USA
Philippe Boulet-Gercourt
Envoyé spécial aux États-Unis pour le Nouvel Observateur

05.03.2007

medium_newt1.obama.church.ap.jpgMagnifique tirage de bourre entre Hillary Clinton et Barack Obama hier à Selma, Alabama. Une lutte à la régulière mano a mano sans coups bas, chacun son discours dans deux églises bondées à quelques dizaines de mètres l’une de l’autre, puis un défilé (avec Bill, of course) pour commémorer le 42ème anniversaire de la célèbre marche pour les droits civiques. Vous connaissez le contexte : Hillary essaie de verrouiller l’électorat noir, qui joue un rôle important dans les primaires démocrates. Elle a démarré en tête mais Obama semble avoir refait son retard, et même plus : selon un récent sondage ABC NEWS/Washington Post, il mène par 44% contre 33% pour Hillary, un retournement spectaculaire par rapport à janvier, où un sondage donnait 60%-20% en faveur d’Hillary.

Cette lutte pour l’électorat noir survient à un moment où la question de l’esclavage refait surface dans l’actualité.

la suite: http://philippe-boulet-gercourt.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/03/05/index.html

Un local de nationalistes kurdes incendié à Saint-Josse

Samedi soir, le local d'une association kurde de Saint-Josse a été victime d'un incendie criminel: "Selon les pompiers, il ne fait aucun doute que l'incendie est criminel" (Belga 01/04/2007). Le bourgmestre PS Demannez a promis de "revoir les responsables des deux communautés". Un peu comme il y a quinze jours à Malines, quand la presse flamande a parlé de "responsables des deux communautés" qui auraient été contactés par les autorités pour ramener le calme entre des Arméniens et des Tchétchènes qui s'étaient battus suite à un match de boxe. Mais de qui parle-t-on au juste ? Il n'y a aucune transparence quant à l'identité de ces "responsables communautaires" turcs, kurdes, arméniens, tchétchènes, voilà un beau sujet d'interpellations parlementaires et autres...


Inquiétude à Saint-Josse après un incendie dans un café kurde

7sur7 01/04/07 15h23

La communauté kurde de la commune bruxelloise de Saint-Josse-ten-Node est inquiète après un incendie qui s'est déclaré dans la nuit de samedi à dimanche dans un café kurde qui fait aussi office de maison communautaire.

L'origine exact du sinistre n'a pas encore été déterminée mais les Kurdes du quartier affirment que ce sont de jeunes turcs qui ont allumé le feu. C'est ce qu'a annoncé la police locale. Le feu a détruit une grande partie de l'établissement. Personne n'a été blessé. A l'étage habite une famille kurde mais ses membres n'ont pas été blessés.

Les Kurdes du quartier sont persuadés que ce sont de jeunes turcs qui ont mis le feu au café. C'est pourquoi ils se sont rendus dimanche matin à leur centre communautaire pour y exprimer leur inquiétude. La police s'est rendue sur place. En début d'après-midi, la situation était sous contrôle. Les manifestants demandent au bourgmestre de se rendre à la maison communautaire et ils veulent qu'une caméra de surveillance y soit installée pour améliorer la sécurité.


Incidents à Saint-Josse après l'incendie d'un café kurde

Belga 01/04/07 19h30

L'incendie d'un café kurde à Saint-Josse a provoqué l'inquiétude de la communauté kurde et un rassemblement, dimanche matin, a dégénéré dans l'après-midi en heurts qui ont obligé les forces de l'ordre à intervenir. La police a dû utiliser un canon à eau et charger à trois reprises.

À la suite de l'incendie qui avait ravagé, dans la nuit de samedi à dimanche, un café kurde, également centre communautaire, à Saint-Josse, une cinquantaine de Kurdes s'étaient rassemblés dimanche en fin de matinée près du lieu du sinistre pour exprimer leur inquiétude. Les Kurdes affirment en effet que le feu a été allumé par de jeunes ressortissants turcs. Ce rassemblement de Kurdes a provoqué dans l'après-midi une réaction indignée chez les jeunes d'origine turque, qui se sont à leur tour rassemblés, voyant dans le rassemblement kurde une provocation.

Ils ont fini par être près de 400. Les policiers ont été obligés de prendre position entre les deux groupes pour éviter un affrontement. Vers 16h00, les jeunes de la communauté turque sont devenus de plus en plus agressifs et la police s'est vu contrainte d'utiliser les canons à eau et de charger. Deux autres charges ont encore eu lieu ensuite. Cinq personnes ont été appréhendées lors de ces interventions. Les fauteurs de troubles se sont ensuite dispersés. Vers 17h00, la situation était redevenue calme. (belga)


Tensions turco-kurdes à Saint-Josse

Le Soir dimanche 01 avril 2007, 19:15

L'inquiétude née de l'incendie d'un café kurde à Saint-Josse, qui avait provoqué la colère de la communauté kurde et un rassemblement dimanche matin, a dégénéré dans l'après-midi en heurts qui ont obligé les forces de l'ordre à intervenir.

A la suite d'un rasemblement de 50 Kurdes le matin, quelques 400 jeunes Turcs se sont à leur tour regroupés l'après-midi, ce qui a contraint la police à s'interposer, à utiliser un canon à eau et à charger à trois reprises.

A la suite de l'incendie qui avait ravagé, dans la nuit de samedi à dimanche, un café kurde, également centre communautaire, dans la rue de Liedekerke à Saint-Josse, une cinquantaine de Kurdes s'étaient rassemblés dimanche en fin de matinée près du lieu du sinistre pour exprimer leur inquiétude. Les Kurdes affirment en effet que le feu a été allumé par de jeunes ressortissants turcs.

Ce rassemblement de Kurdes a provoqué dans l'après-midi un regroupement de jeunes Turcs qui a fini par atteindre près de 400 personnes. La police a dû charger à trois reprises pour disperser les manifestants.

La police locale a précisé que le feu dans le café et centre communautaire s'était déclaré vers 02h00, dans la nuit de dimanche. L'établissement a été fortement endommagé. A l'étage, où vit une famille kurde, les habitants s'en sont sortis indemnes.

Selon les pompiers, il ne fait aucun doute que l'incendie est criminel.

Dimanche, l'inquiétude s'est répandue dans la communauté kurde de Saint-Josse, déjà touchée par un incendie d'un centre communautaire il y a deux ans. Une cinquantaire de Kurdes ont fini par se rassembler dans la rue où se trouve le café incendié. Ils ont exigé que le bourgmestre descende sur place et ont demandé l'installation de caméras de surveillance pour sécuriser le lieu.

La police, qui s'était rendue sur place, avait pu maintenir la situation sous contrôle. Les Kurdes avaient fini par rester devant le centre communautaire en organisant un sit-in.

Cette manifestation a provoqué une réaction indignée chez les jeunes d'origine turque qui se sont à leur tour rassemblés, voyant dans le rassemblement kurde une provocation. Ils ont fini par être près de 400. Les policiers ont été obligés de prendre position entre les deux groupes pour éviter un affrontement. Vers 16h00, les jeunes de la communauté turque sont devenus de plus en plus agressifs et la police s'est vu contrainte d'utiliser les canons à eau et de charger. Deux autres charges ont encore eu lieu ensuite. Cinq personnes ont été appréhendées lors de ces interventions. Les fauteurs de troubles se sont ensuite dispersés. Vers 17h00, la situation était redevenue calme.

(D'après Belga)


Emeutes Après l'incendie du centre culturel kurde
Saint-Josse en ébullition
Les autopompes en action. Cinq jeunes ont été arrêtés. Il faisait très chaud, dimanche à Saint-Josse. La police a procédé à six interpellations personnes et à l'arrestation judiciaire

METDEPENNINGEN,MARC

Le Soir lundi 02 avril 2007, 09:16

Le quartier de la place Saint-Josse n'a pas profité de l'indolence printanière, dimanche matin.

Karim Can, le propriétaire (qui se déclare « araméen »), est venu constater l'ampleur des dégâts causés par l'incendie qui a ravagé samedi à minuit le rez-de-chaussée de sa maison de la rue de Liedekerke, qu'il loue à l'association kurde « Centre culturel Centrum », lieu de rendez-vous de sympathisants de la cause du PKK, le Parti des travailleurs du leader emprisonné Abdullah Ocalan. Les habitants des étages ont eu peur : le feu menaçait la famille kurde du premier et les Polonais du second, sans toutefois causer de blessures autres que celle, psychique, d'avoir échappé au pire. Et devant la vitrine éclatée par la chaleur, face aux restes de divans, de tables, calcinées, des Kurdes commencent à se rassembler. Une certitude traverse cette foule de 200 personnes : « Des jeunes Turcs ont lancé des cocktails Molotov ». Et Sem, l'un des administrateurs du Centre, affirme même que « deux d'entre eux ont été arrêtés par la police ». Qui nous dément cette rumeur. Les Kurdes exigent d'être reçus par Jean Demannez, le bourgmestre de Saint-Josse, où se côtoient 152 nationalités. Ils veulent le placement d'une caméra de surveillance. Ils dénoncent l'inflation d'agressions dont ils seraient les victimes dans ce quartier multiculturel. Ali, l'un des jeunes Kurdes massés devant les restes calcinés de « son local », est catégorique : « Ces Turcs sont des fascistes. Il y a à Saint-Josse et ailleurs à Bruxelles une prolifération d'associations d'extrême droite turques. Les politiciens belges, qui cherchent les voix des Turcs pour les élections, les laissent faire. »

Dans la rue Verbist, côté turc, les commerçants s'inquiètent. Les étals sont maintenant entourés d'un millier de manifestants. Des drapeaux turcs sont exhibés à bout de bras. Des slogans nationalistes et religieux sont scandés. Nonante policiers et trois bergers malinois font barrage aux deux camps. Les Kurdes, moins nombreux, ont eux aussi sorti leurs drapeaux, dont deux frappés de l'effigie d'Ocalan. Un premier pavé part. L'autopompe, sur le coup de 14 h 30, se cabre une première fois sur ses roues arrière. Les jeunes s'avancent, poitrine offerte à l'eau giclante, que les policiers en tenue « Robocop » se promettent de leur adresser « s'ils ne rentrent pas chez eux », comme le beuglent les haut-parleurs. Un premier rang est fauché par un jet froid et puant. Des ados reviennent braver le monstre d'acier. Des policiers en civil en attrapent une paire et les emmènent menottés d'entraves en plastique. Des pavés, des bâtons, des bouteilles en verre volent dans les airs et s'écrasent sur les policiers. Un vieux Turc est blessé par un éclat à la tête. Et une autre rumeur, encore infondée, se répand : des Kurdes du PKK feraient route en car depuis l'Allemagne pour venir affronter les Turcs. Seydi et Kilem (un Kurde du côté des Turcs) l'assurent : « On laisse tout faire à ces gens du PKK. D'ailleurs, ce matin, ils ont cassé les dents à trois gamins turcs de 8, 9 et 13 ans. » La police, une fois encore, nous dément cette nouvelle rumeur qui, elle aussi, attise le feu de la haine et appelle au ralliement d'autres « guerriers ». « Vous verrez, ce soir, tous les Turcs de Bruxelles seront là. Il y en a 30.000 à Bruxelles. Plus que des policiers », nous dit un jeune excité. L'autopompe, guidée par le commissaire Johan Verleyen et par son patron, le commissaire en chef David Yansenne, disperse les petits groupes d'assaillants. Et soudain, vers 17 h, comme par magie, le calme revient. Des débris jonchent le bitume. Un pigeon mort gît sur la chaussée de Louvain sans que l'on sache s'il fut la victime d'un jet de pierre. Les commerçants sont soulagés. Le bourgmestre Jean Demmanez, épaulé par le médiateur Baci Gunceu, se promet de « revoir les responsables des deux communautés ». Le soleil, enfin, reprend possession de Saint-Josse.

Six interpellations

La police a procédé à l'arrestation administrative de cinq personnes et à l'arrestation judiciaire d'un suspect interpellé pour avoir lancé des projectiles contre la police lors des incidents qui ont éclaté dimanche après-midi entre les communautés turques et kurdes à Saint-Josse, a-t-on appris lundi auprès de la police de la zone de Bruxelles-Nord. L'homme arrêté judiciairement a été mis à disposition du parquet de Bruxelles. Selon la police, la nuit de dimanche à lundi semble avoir été calme.

(d'après Belga)

Saint-Josse - Débat sur la présence d'une échevine à une conférence négationniste



Conseil communal de Saint-Josse (région de Bruxelles-capitale), mercredi 28 mars 2007. Interpellation de Geoffroy CLERCKX (chef du groupe MRLB, opposition libérale), réponses du bourgmestre Jean DEMANNEZ (PS) et de l'échevine Hava ARDICLIK (PS), débat auquel participent également Anne-Sylvie MOUZON (PS, présidente du CPAS et députée régionale), Ibrahim ERKAN (CDH, majorité, luimême d'origine assyrienne de Turquie), Zoé GENOT (chef de groupe Ecolo, députée fédérale) et Ahmed MOUHSSIN (Ecolo).

Voir aussi le compte-rendu de Mehmet Koksal sur Humeur allochtone: Saint-Josse : L'opposition charge l'échevine de l'Instruction publique.

lundi, mars 19, 2007

France: retrait du candidat Nekkaz suite à un cambriolage politique

Je vous dois une explication

Chère amie, cher ami,

C’est avec beaucoup de tristesse et de déception que je dois vous annoncer mon retrait de cette campagne présidentielle à défaut d’avoir réuni ce vendredi 16 mars à 18h les 500 nécessaires signatures définitives de Maires. C’est un échec.

Pourtant depuis le 10 novembre dernier, cela n’était pas un problème dans la mesure où nous avions réussi à obtenir 521 engagements signés et tamponnés de Maires ruraux (aucun de banlieue). Et c’est sur la base de ces 521 engagements fermes que nous avons décidé avec mon épouse de vendre notre maison en banlieue et de mettre aux enchères notre appartement-QG de campagne de façon à dégager les moyens financiers d’une vraie campagne.

70 maires n’ont pas validé au final leur engagement. Pourquoi? Que s’est il donc passé entre-temps ?

Le 18 juin 2006, j’ai été victime d’un cambriolage dans mon QG de campagne à Paris. Seul mon PC portable a été dérobé avec à l’intérieur la liste des 238 premiers maires-signataires. J’ai aussitôt déposé une plainte à la police judiciaire qui a retrouvé une vidéo permettant de déterminer les personnes ayant emprunté la rue au moment du vol.

la suite: http://blog.nekkaz.com/2007/03/18/je-vous-dois-une-explication/

Quarante Juifs britanniques renoncent au bénéfice de la "Loi du retour"

Voici le texte de l'annonce, publié en 2002 dans le quotidien britannique « The Guardian ».

14 août 2002 - Estimant indispensable de mettre leurs actes en accord avec leurs convictions, plus de 40 personnalités juives britanniques, intellectuelles et scientifiques, ont annoncé publiquement qu'elles renonçaient au bénéfice de la « Loi du Retour », pilier de la politique sioniste d'Israël, qui accorde automatiquement la nationalité israélienne à toute personne considérée comme juive la réclamant

« QUARANTE JUIFS BRITANNIQUES RENONCENT AU BÉNÉFICE DE LA « LOI DU RETOUR »
The Guardian

« Nous sommes des Juifs, nés et élevés en-dehors d'Israël qui, aux termes de la Loi du retour israélienne, sommes de ce fait éligibles à séjourner en Israël, et à en avoir la citoyenneté. Nous souhaitons renoncer à ce droit non sollicité, pour les raisons suivantes :

1/ Nous trouvons immoral qu'une telle disposition puisse nous être accordée, alors même que les gens qui devraient le plus pouvoir bénéficier d'un tel droit au retour, après avoir été contraints, sous la terreur, à fuir leur pays, en sont exclus.

2/ La politique d'Israël à lencontre des Palestiniens est barbare ; nous ne voulons être identifiés en aucune manière avec ce que fait Israël.

3/ Nous contestons l'idée sioniste selon laquelle l'émigration vers Israël représente une quelconque solution pour les Juifs de la diaspora, à l'antisémitisme et au racisme ; quelle que soit l'ampleur des persécutions racistes dont les Juifs ont été ou sont victimes, cela ne leur confère pas le droit de persécuter autrui.

4/ Nous voulons affirmer notre solidarité avec tous ceux qui préparent des temps où Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza seront habités par des peuples sans restrictions fondées sur de pseudo-origines raciales, culturelles ou ethniques.

Nous espérons la venue de temps où tous les peuples de la région seront en mesure de vivre ensemble, dans la paix, sur la base du respect mutuel et de labsence de discriminations. Il se pourrait dailleurs que certains dentre nous aient envie d'y vivre, mais seulement si les droits des Palestiniens sont respectés. A ceux qui pensent qu'Israël constitue un havre pour les Juifs menacés par l'antisémitisme, nous disons qu'il ne peut y avoir de sécurité lorsqu'on se transforme en occupant et en oppresseur. Nous formons le voeu que le peuple israélien et ses dirigeants s'en rendent compte le plus tôt possible.

Signé : Michael Rosenlan Saville, Professeure Irene Bruegel, Michael Kustow, Mike Marquesee, Professeur Steven Rose, Leon Rosselson, et 38 autres. »

source: http://perso.orange.fr/d-d.natanson/40_juifs_brit.htm

texte original et articles corrélés: http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/753

voir aussi une initiative similaire en octobre 2003 à San Francisco: http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/1723

Fatima Karamazov Première ministre d'un nouveau pays : la République de Canaan

Jérusalem/ Al Qods, 30 janvier 2030 - Pour la première fois dans ce siècle et pour la seconde fois dans son histoire, Israël se retrouve avec une Première ministre femme. Mais plus importante que son sexe est l'identité de cette femme jeune - elle n'a que quarante ans - dont la coalition vient de remporter les élections à la Knesset. Fatima Karamazov est en effet de père russe non-juif - il était, en Union soviétique, fonctionnaire du Parti communiste et athée - et de mère palestinienne musulmane. Née en 1990 à Moscou, elle est arrivée à l'âge de 3 ans à Umm El Fahm, dont sa mère était originaire. Ses parents s'étaient connus en 1987 à Léningrad, où sa mère faisait des études de médecine.

la suite: http://www.one-democratic-state.org/articles/giudice.fr.html

lundi, mars 12, 2007

Suisse: négationnisme = racisme, un politicien turc condamné

Dogu Perinçek condamné pour discrimination raciale

Le président du Parti des travailleurs turcs est condamné à 90 jours-amende (100 francs par jour) avec sursis et à une amende de 3000 francs.


Dogu Perinçek est coupable de discrimination raciale pour avoir nié le génocide arménien. Le Tribunal de police de Lausanne a condamné vendredi le président du Parti des travailleurs turcs à 90 jours-amende (100 francs par jour) avec sursis et à une amende de 3000 francs.

La Cour demande au nationaliste turc de verser 1000 francs "symboliques" à l´Association Suisse-Arménie qui s´était constituée partie civile. Dogu Perinçek, 65 ans, devra s´acquitter également de 10 000 francs de dépens et de 5800 francs de frais de justice.

Acte intentionnel

Le leader turc est "un provocateur arrogant" qui connaissait la loi helvétique sanctionnant les propos négationnistes, a affirmé le juge Pierre-Henri Winzap. Sa venue en Suisse en 2005 pour déclarer que le génocide arménien est "un mensonge international" est un acte intentionnel.

Dogu Perinçek est "un raciste". Sa démarche "s´apparente à l´évidence à des motifs racistes et nationalistes", a poursuivi le juge. Il ne mérite "aucune circonstance atténuante".

Fait avéré

Le génocide arménien est "un fait historique avéré selon l´opinion publique suisse". Le fait que cette tragédie ne figure pas dans la liste des génocides officiellement reconnus par une Cour internationale n´empêche pas d´affirmer que c´est une réalité indubitable, a affirmé le juge.

La Cour a suivi ainsi le réquisitoire du parquet. Son verdict est une première que l´Association Suisse-Arménie attendait depuis longtemps. Si des instances politiques ont déjà reconnu le génocide des Arméniens, la justice ne s´était pas encore prononcée dans ce sens jusqu´à aujourd´hui.

Fossé infranchissable

Durant les deux jours d´audience, les thèses les plus radicalement opposées se sont affrontées. Dogu Perinçek, son avocat et ses témoins ont tous affirmé qu´il était faux de parler de génocide parce qu´il n´y avait pas eu en 1915 en Turquie d´élimination planifiée de la population arménienne.

Pour le procureur et la défense des Arméniens, le génocide est un fait avéré sans le moindre doute. La motivation raciste de Dogu Perinçek est également évidente car il reprend à son compte l´idéologie qui a entraîné dans la mort entre 1 et 1,5 millions de personnes.

Un politicien binational peut-il conserver sa nationalité d'origine une fois élu ?

J'ai suivi cette polémique néerlandaise depuis le départ, et ma position est que ce n'est pas parce que c'est un des chefs de file de la droite islamophobe et xénophobe néerlandaise qui a provoqué le débat (rejoint en Belgique par un député Vlaams Belang, comme il se doit) qu'il faut refuser de discuter de ce problème.

Car il y a bel et bien problème: il y a deux ans, un député fédéral belge du SP.A, le parti socialiste flamand, s'est absenté quelques jours pendant les vacances de Pâques pour aller faire... son service militaire en Turquie, qui n'a exceptionnellement duré que trois jours parce qu'" on a jugé plus utile à Ankara de faire usage de ma connaissance et de mon expérience en tant que parlementaire belge que de me faire perdre mon temps dans un uniforme militaire" ( De Standaard 04/06/2005).

Maintenant, on apprend que deux députés et une sénatrice d'origine marocaine, Khadija Arib (PvdA, Pays-Bas), Mohammed Boukourna (PS, Belgique) et Alima Boumediene (Verts, France), font partie d'un groupe de travail auprès d'un organe officiel marocain, le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme.

La liste des membres de ce groupe de travail fait ressortir qu'il s'agit de citoyens marocains vivant au Maroc ou dans la diaspora, c'est donc bien en tant que ressortissants marocains que ces trois parlementaires néerlandais, belge et français, détenteurs d'une partie de la souveraineté nationale de leur pays de résidence, siègent dans un organe de l'Etat marocain.

Et il y a deux semaines, c'étaient 21 parlementaires européens, nationaux ou régionaux (Belgique, Allemagne, Danemark, Suède) et un secrétaire d'Etat régional (le socialiste bruxellois Emir Kir) d'origine turque qui se retrouvaient en Turquie pour discuter avec leur gouvernement (le turc, bien sûr) de l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, entre autres choses.

Soyons toutefois clairs, il n'y a pas que pour les politiciens binationaux que le problème se pose: je ne sais pas si ceux des parlementaires juifs de France, de Belgique ou d'ailleurs qui se posent en défenseurs systématiques de l'Etat d'Israël ont ou non la nationalité israélienne en plus de celle de leur pays de résidence, je doute d'ailleurs que quelqu'un ose aller poser la question ouvertement à Viviane Teitelbaum, Claude Marinower ou à l'ex-député européen français François Zimeray.

Il y a en tout cas un problème important qui est posé en matière de participation politique des binationaux à un niveau parlementaire ou gouvernemental, en ce compris dans la haute fonction publique, les deux cas les plus extrêmes et totalement inadmissibles à mes yeux étant Marie-Françoise d'Anglemont de Tassigny , à la fois députée au parlement cantonal de Genève et élue à l'Assemblée des Français de l'étranger (ex-Conseil supérieur des Français de l'étranger) et Salomé Zourabichvili, passée du statut d'ambassadrice de France en Géorgie à... ministre des Affaires étrangères de Géorgie et actuellement chef d'un parti d'opposition.

mercredi, mars 07, 2007

"Les Anges de Satan" étaient de sortie ce mercredi soir

rétroactes: http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/1303


"Les Anges de Satan" de sortie ce mercredi soir


Par Pierre-Yves Lambert
Envoyé spécial à Marrakech




Rappelons-nous, c'était il y a quatre ans jour pour jour, quatorze jeunes Marocains amateurs de musique hard core et de style gothic étaient condamnés par la justice de leur pays à des peines de prison ferme pour "dégradation des moeurs, incitation à la débauche et actes attentatoires à la religion musulmane". Les "pièces à conviction": "des tee-shirts noirs, un serpent en plâtre, des représentation de têtes de morts, une guitare ou encore un cerveau en latex" ( dépêche Associated Press 07/03/2003). J'écrivais à l'époque "Cette histoire serait simplement ridicule et risible si ces personnes n'avaient pas été condamnées à des peines de prison ferme".

Ce mercredi soir est sorti sur les écrans marocains le film d'Ahmed Boulane, "Les Anges de Satan", inspiré librement de ce fait divers. Je viens de sortir du cinéma Colisée de Marrakech, où une quarantaine de jeunes Marocains l'ont vu pour la séance de 19h. La salle était aux trois quarts vide, mais je n'étais pas à la première séance de 17h30, et la troisième ne commence qu'à 21h30.

Le film nous montre des jeunes, des "fils de bonnes familles" qui partagent la passion du hard rock et le décorum gothique qui l'accompagne. Rien de politique ou de religieux là-dedans, certains étudient, d'autres travaillent, certains glandent. Ils ressemblent comme deux gouttes d'eau à des jeunes du même âge en Belgique, en Suède, en Italie.

Et c'est bien là le problème, aux yeux de certains Marocains, politiciens voulant s'acheter une conduite "musulmane" aux yeux d'un électorat susceptible de voter pour les islamistes du PJD, fonctionnaires voulant plaire aux politiciens précités dès lors qu'ils sont au pouvoir, quitte à "créer" des dossiers de toutes pièces comme ils en avaient l'habitude pendant les "années de plomb", la période de répression brutale et sanglante dont les têtes pensantes et agissantes furent Hassan II et son âme damnée, le ministre de l'Intérieur Driss Basri.

Mais ce dossier-ci ne fut pas seulement créé de toutes pièces par l'appareil policier et judiciaire marocain, chapeauté par le pouvoir non-démocratique ("makhzen") dans un pays où le gouvernement n'est pas issu d'une majorité sortie des urnes et où ce n'est pas le parlement mais le roi qui a le pouvoir effectif. Une fois créé, ce fut la presse de caniveau marocaine, toujours prête à faire sa une de faits divers sanglants, qui a embrayé et brodé en inventant moults détails totalement débiles, dont certains leur avaient probablement été fournis par cet appareil policier et judiciaire passé maître dans la désinformation. Car la liberté de la presse a aussi pour conséquence de faire fleurir des France-Dimanche, des Sun, des Bilt Zeitung marocains à la déontologie inexistante.

Alors, cet épisode peu glorieux de l'histoire judiciaire post-hassanienne en est tout autant un de l'histoire de la presse marocaine, qui compte fort heureusement, à côté de cette sordide presse de caniveau quasi exclusivement arabophone et des organes de partis (L'Opinion, Libération, Al Bayane), des titres sérieux où travaillent de vrais journalistes, Aujourd'hui le Maroc, La Gazette du Maroc, L'Economiste, La Vie économique, Tel Quel, Le Journal, (feu) Demain...

Et en fin de compte, ce sont ces titres sérieux qui ont eu le dessus, avec le comité de soutien. Mais le film montre aussi (fiction ou reflet de la réalité ?) un journaliste qui se fait tabasser pour avoir embrassé la cause des jeunes détenus, et qui écrit au roi depuis son lit d'hôpital pour lui demander que justice soit rendue. En fin de compte, si l'appareil judiciaire et policier avait eu le dernier mot, ces jeunes auraient peut-être une nouvelle fois été condamnés en appel, c'est ce que semble dire le réalisateur: il aura fallu pour obtenir leur libération et le verdict "innocent" de plusieurs d'entre eux un comité de soutien de militants de gauche, eux-mêmes souvent anciens prisonniers politiques, renforcé par des "costumes-cravates" de la "société civile" qui avaient "leurs entrées au Palais". De fait, comme l'écrit la Gazette du Maroc, "rien, absolument rien ne montre que quiconque est à l'abri d'un procès kafkaïen".

Car les fonctionnaires, les policiers, les procureurs et les juges qui ont sévi pendant les années de plomb n'ont certainement pas tous été mis à la retraite d'office au moment de la "libéralisation". Tout comme les magistrats collabos en Belgique ou en France ont continué à "rendre la justice" après la Libération, comme si de rien n'était, comme s'ils n'avaient pas condamné des gens à la prison ou à la mort sous l'Occupation, pour des "crimes" ressortant de la législation pro-nazie.

Je me demande si un cinéaste marocain osera un jour tourner un autre film, relatant un épisode judiciaire chronologiquement proche mais loin des médias nationaux et internationaux et de ceux qui ont "leurs entrées au Palais", cet inique procès d'Imilchil : "Les habitants d'Imilchil ont manifesté pour des motifs hautement révolutionnaires: ils voulaient l'eau courante, l'électricité, la télévision, un hôpital qui fonctionne et une ambulance qui ne refuse pas de transporter les malades impécunieux. Les "agents d'autorité" ont réagi suivant leurs habitudes, identiques sous "M6" et sous le tyran Hassan II, d'abord " nous avons la liste des meneurs vous allez voir...", ensuite les arrestations des dangereux meneurs, des chauffeurs, des bergers, des journaliers, des malades mentaux !" (Suffrage Universel, mars 2003).


le site officiel du film (inaccessible ce soir pour cause de bande passante trop étroite): http://www.lesangesdesatan.com/

La Gazette du Maroc: L'intérêt d'un film comme celui-ci est de reposer la question du débat sur la liberté. Aussi vieux que la pensée humaine, certes, mais sans prétention, entre batteries en furie, chevelures au vent, tatouages, looks gothiques et gorisant, une flopée de bijoux, de têtes de mort et d'attitude de refus.", "le film de Boulane est politique à plus d'un égard. Sans faire de comparaison, on sent en filigrane, les influences irlandaise et britannique des Ken Loach, des Jim Sheridan ou encore Neil Jordan."