J'ai suivi cette polémique néerlandaise depuis le départ, et ma position est que ce n'est pas parce que c'est un des chefs de file de la droite islamophobe et xénophobe néerlandaise qui a provoqué le débat (rejoint en Belgique par un député Vlaams Belang, comme il se doit) qu'il faut refuser de discuter de ce problème.
Car il y a bel et bien problème: il y a deux ans, un député fédéral belge du SP.A, le parti socialiste flamand, s'est absenté quelques jours pendant les vacances de Pâques pour aller faire... son service militaire en Turquie, qui n'a exceptionnellement duré que trois jours parce qu'" on a jugé plus utile à Ankara de faire usage de ma connaissance et de mon expérience en tant que parlementaire belge que de me faire perdre mon temps dans un uniforme militaire" ( De Standaard 04/06/2005).
Maintenant, on apprend que deux députés et une sénatrice d'origine marocaine, Khadija Arib (PvdA, Pays-Bas), Mohammed Boukourna (PS, Belgique) et Alima Boumediene (Verts, France), font partie d'un groupe de travail auprès d'un organe officiel marocain, le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme.
La liste des membres de ce groupe de travail fait ressortir qu'il s'agit de citoyens marocains vivant au Maroc ou dans la diaspora, c'est donc bien en tant que ressortissants marocains que ces trois parlementaires néerlandais, belge et français, détenteurs d'une partie de la souveraineté nationale de leur pays de résidence, siègent dans un organe de l'Etat marocain.
Et il y a deux semaines, c'étaient 21 parlementaires européens, nationaux ou régionaux (Belgique, Allemagne, Danemark, Suède) et un secrétaire d'Etat régional (le socialiste bruxellois Emir Kir) d'origine turque qui se retrouvaient en Turquie pour discuter avec leur gouvernement (le turc, bien sûr) de l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, entre autres choses.
Soyons toutefois clairs, il n'y a pas que pour les politiciens binationaux que le problème se pose: je ne sais pas si ceux des parlementaires juifs de France, de Belgique ou d'ailleurs qui se posent en défenseurs systématiques de l'Etat d'Israël ont ou non la nationalité israélienne en plus de celle de leur pays de résidence, je doute d'ailleurs que quelqu'un ose aller poser la question ouvertement à Viviane Teitelbaum, Claude Marinower ou à l'ex-député européen français François Zimeray.
Il y a en tout cas un problème important qui est posé en matière de participation politique des binationaux à un niveau parlementaire ou gouvernemental, en ce compris dans la haute fonction publique, les deux cas les plus extrêmes et totalement inadmissibles à mes yeux étant Marie-Françoise d'Anglemont de Tassigny , à la fois députée au parlement cantonal de Genève et élue à l'Assemblée des Français de l'étranger (ex-Conseil supérieur des Français de l'étranger) et Salomé Zourabichvili, passée du statut d'ambassadrice de France en Géorgie à... ministre des Affaires étrangères de Géorgie et actuellement chef d'un parti d'opposition.
Car il y a bel et bien problème: il y a deux ans, un député fédéral belge du SP.A, le parti socialiste flamand, s'est absenté quelques jours pendant les vacances de Pâques pour aller faire... son service militaire en Turquie, qui n'a exceptionnellement duré que trois jours parce qu'" on a jugé plus utile à Ankara de faire usage de ma connaissance et de mon expérience en tant que parlementaire belge que de me faire perdre mon temps dans un uniforme militaire" ( De Standaard 04/06/2005).
Maintenant, on apprend que deux députés et une sénatrice d'origine marocaine, Khadija Arib (PvdA, Pays-Bas), Mohammed Boukourna (PS, Belgique) et Alima Boumediene (Verts, France), font partie d'un groupe de travail auprès d'un organe officiel marocain, le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme.
La liste des membres de ce groupe de travail fait ressortir qu'il s'agit de citoyens marocains vivant au Maroc ou dans la diaspora, c'est donc bien en tant que ressortissants marocains que ces trois parlementaires néerlandais, belge et français, détenteurs d'une partie de la souveraineté nationale de leur pays de résidence, siègent dans un organe de l'Etat marocain.
Et il y a deux semaines, c'étaient 21 parlementaires européens, nationaux ou régionaux (Belgique, Allemagne, Danemark, Suède) et un secrétaire d'Etat régional (le socialiste bruxellois Emir Kir) d'origine turque qui se retrouvaient en Turquie pour discuter avec leur gouvernement (le turc, bien sûr) de l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, entre autres choses.
Soyons toutefois clairs, il n'y a pas que pour les politiciens binationaux que le problème se pose: je ne sais pas si ceux des parlementaires juifs de France, de Belgique ou d'ailleurs qui se posent en défenseurs systématiques de l'Etat d'Israël ont ou non la nationalité israélienne en plus de celle de leur pays de résidence, je doute d'ailleurs que quelqu'un ose aller poser la question ouvertement à Viviane Teitelbaum, Claude Marinower ou à l'ex-député européen français François Zimeray.
Il y a en tout cas un problème important qui est posé en matière de participation politique des binationaux à un niveau parlementaire ou gouvernemental, en ce compris dans la haute fonction publique, les deux cas les plus extrêmes et totalement inadmissibles à mes yeux étant Marie-Françoise d'Anglemont de Tassigny , à la fois députée au parlement cantonal de Genève et élue à l'Assemblée des Français de l'étranger (ex-Conseil supérieur des Français de l'étranger) et Salomé Zourabichvili, passée du statut d'ambassadrice de France en Géorgie à... ministre des Affaires étrangères de Géorgie et actuellement chef d'un parti d'opposition.
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