jeudi, décembre 14, 2006

Mehmet Koksal: "On peut me haïr si on veut, pourvu qu’on me lise."

Binfikir (Décembre 2006) - Entretien avec Mehmet Koksal
“Je ne suis pas un traître à la patrie. Je travaille aussi pour ma patrie: la Belgique!”


[Note préliminaire du traducteur : les questions posées par l’équipe de Binfikir répondent à deux soucis. 1°) permettre à Mehmet Koksal de s’exprimer, en turc, auprès de sa communauté d’origine alors qu’aucun média n’a osé lui accorder la parole. 2°) ce faisant, éviter de prendre sa défense et, dans le respect de la déontologie, aborder toutes les questions que la communauté turque se pose (légitimement ou non) à son égard. La présente interview ne guide ou ne remplace aucunement la production éditoriale que chaque journaliste de l’équipe livre ou a livrée sur le sujet.]


Auteurs: Serpil Aygün, Ismail Dogan, Leyla Ertorun, Erdem Resne, Erdinç Utku
Traduction vers le français : Erdem Resne

Binfikir : Tu es perçu comme un journaliste “anti”. Tu écris toujours de manière négative. Les Turcs en Belgique ne font-ils rien de correct?
MK : Bien sûr qu’ils font de chouettes choses. Mais je ne suis pas un polémiqueur comme on le pense. Je suis simplement les règles de base du journalisme: on ne parle pas d’un train qui arrive à l’heure mais bien de celui qui est en retard. On enquête ensuite sur les raisons du retard, on cherche les responsables, on s’interroge pour savoir si cela pourrait se reproduire. On travaille donc pour améliorer les choses. Dans cette optique, j’examine si les gens racontent les mêmes choses aux médias turcs et belges, et je constate que tout le monde tient un double discours.

Binfikir : Tu évoques Emir Kir par voie détournée. Pourquoi toujours lui? As-tu un problème personnel?
MK : Pas du tout, je l’ai salué sur le plateau de Mise au Point, on a échangé quelques mots. Malgré notre procès je n’ai aucun problème avec lui. Je suis même prêt à le rencontrer en public pour confronter nos arguments.

Binfikir : As-tu les mêmes critères à l’égard de tout le monde?
MK : J’ai traité de la même manière des sujets impliquant Halis Kökten, Sait Köse, Emin Özkara...

Binfikir : Tu ne focalises donc pas sur Kir?
MK : Non.

Binfikir : Arrives-tu à vivre du journalisme? Comment gagnes-tu ta vie?
MK : Je suis correspondant du Courrier international (France) mais également de la radio-télévision turque publique, la TRT dans le cadre de l’émission radio “Voice of Turkey”. L’Etat turc me paie donc indirectement un cachet aussi, j’ai un compte bancaire chez Akbank en Turquie, vous pouvez vérifier !

Binfikir : Certains disent que tu n’as de turc que ton nom, as-tu un problème, un complexe quant à ta “turcité”?
MK : Peut-être que ceux qui tiennent ce discours ne sont que des “journalistes sur papier”, ce qui explique ce type de commentaire. Je n’ai aucun complexe quant à mon origine, je suis d’origine turque, on connaît tant mon père que ma mère !

Binfikir : Concernant le “prétendu” génocide arménien...
MK : Pas “prétendu”. Le génocide arménien...

Binfikir : Quelle est ta position quant au génocide arménien? Puisque le terme “prétendu” t’offusque, tu sembles le reconnaître...
MK : Je ne suis pas dans l’obligation de répondre mais si on me le demande devant une instance officielle, je le ferai. A mon avis vous devriez poser cette question aux politiques. Mon devoir de journaliste se résume simplement à savoir ce qu’eux pensent sur la question et à le transmettre aux lecteurs.

Binfikir : Donc si un Turc réfute le génocide mais qu’il assume ses positions sans ambiguïté, tant sur le plan médiatique qu’au sein de son propre parti, le critiqueras-tu également pour ses positions?
MK : De toute façon, je ne vais pas systématiquement demander sans raison aux personnalités politiques d’origine turque s’ils reconnaissent le génocide, je ne menace personne. Tout simplement, si un candidat participe à une pétition ou une marche, s’il entreprend des démarches appelant à nier les allégations, bref, s’il base sa campagne là-dessus et qu’il veut le faire savoir à son électorat, moi j’en fais une information et donc en quelque sorte je l’aide à établir la communication avec son public!

Binfikir : As-tu piégé Murat Denizli?
MK : Pas du tout...

Binfikir : Le connais-tu? On raconte que vous aviez eu une dispute et que tu as rédigé ton interview suite à cela....
MK : En aucun cas je n’ai eu de dispute. J’ai prononcé son nom pour la première fois sur Radio Pasa, il m’a appelé par la suite en me disant que j’avais “sali son nom” en me demandant une interview pour y remédier. Je l’avais simplement qualifié de “nationaliste”. Il a donc estimé que je l’avais mal présenté et m’a dit “tu me connais pourtant, j’ai bossé dans telle et telle association”. J’ai accepté sa demande d’interview et on l’a réalisé. C’est donc lui qui a voulu m’accorder un entretien.

Binfikir : Tu collabores avec Pierre-Yves Lambert dont la presse turque prétend qu’il travaille pour les services secrets belges. Tu es également accusé d’être un “agent”. Pourquoi travailles-tu avec lui? Quelle est ta motivation?
MK : Je n’ai pas de commentaire concernant Lambert, moi je le connais comme chercheur indépendant et je ne le vois qu’après le boulot.

Binfikir : Es-tu son acolyte?
MK : Je ne suis l’acolyte ou l’apprenti de personne, je suis licencié de l’ULB et lui est chercheur.

Binfikir : Es-tu un “agent”?
MK : Si seulement je l’étais. Si vous saviez mes conditions de vie pour l’instant vous comprendriez que je ne suis pas agent...

Binfikir : Pourquoi? As-tu besoin d’être agent ou d’avoir une protection secrète?
MK : Oui! D’ailleurs je voudrais ici m’adresser au MIT (ndlr: Services de Renseignements Nationaux turcs), autant qu’aux services secrets belges... quoique, en réalité je ne voudrais pas travailler ici, 32 agents qui ne sont pas foutus de surveiller une seule Fehriye [Erdal], quelle image médiocre! Mais si la CIA ou la FSB (ndlr: ex-KGB) ont besoin de moi, je suis prêt!

Binfikir : Pourquoi bosserais-tu pour eux? Pour l’argent? Ferais-tu n’importe quoi pour l’argent?
MK : Non, je ne ferai pas “tout” pour l’argent. J’ai simplement des conditions pour qui veut bien m’engager. Par exemple, ne pas me forcer à mentir. Par exemple, je ne n’insulterai pas le père de quelqu’un pour de l’argent (ndt: pour les lecteurs francophones, MK avait été victime d’allégations honteuses quant à son père sur un site internet turcophone), je ne traiterai personne de traître à la patrie (ndt: allégation d’un organe turc quant à MK). Moi aussi j’ai un honneur et un statut familial. Moi, vous,... nous, journalistes, nous sommes responsables de ce que nous écrivons car nous sommes lus par tout le monde. Dans cette optique, j’ai été pointé du doigt pour mes opinions. Mais je ne peux supporter de voir certains impliquer ma famille pour ce que j’ai personnellement écrit car eux ne sont pas responsables de mes écrits. Qu’on m’insulte ou qu’on me taxe de traîtrise, pas de problème, mais qu’on ne touche pas à ma famille!

Binfikir : On ne fait donc pas tout pour l’argent. Tu dis être professionnel. Pourtant on a vu ta signature sous des articles d’une presse réputée proche des islamistes...
MK : Oui j’ai travaillé pour “Merhaba” (ndt: suspecté proche de la tendance nurcu de Fethullah Gülen). J’ai personnellement postulé auprès de ce magazine. Ils étaient réputés proches d’une association religieuse mais je les avais trouvés professionnels et prometteurs. Aujourd’hui je pourrais même écrire pour une revue du BADD (ndt: Association de la Pensée ataturkiste en Belgique) s’ils me demandent de le faire. J’ai une rubrique dans le Journal du Mardi, dont on connaît la proximité avec le PS, alors que moi j’ai fortement critiqué ce parti. Je leur ai simplement posé des conditions: on ne modifie pas mon article sans ma permission et on doit me payer pour mes services. Si vous acceptez les deux, je veux bien bosser pour vous. Dans ces conditions, si mes écrits sont lus tant par les partisans de Fethullah que par les Kémalistes, j’en suis fier. On peut me haïr si on veut, pourvu qu’on me lise. C’est mon seul souci. Il ne suffit plus de parler entre nous car quelles que soient nos opinions nous devons nous écouter réciproquement, c’est la condition du vivre-ensemble.

Binfikir : Pourquoi tu n’écris pas dans Le Soir ou quoi ? As-tu postulé? Pourquoi tu te prends la tête avec les Turcs?
MK : J’ai toujours postulé, ils n’ont qu’à m’embaucher. Je me prends la tête avec personne, ceux qui me suivent savent très bien que je ne traite pas que des sujets liés aux Turcs...

Binfikir : Pourquoi ne t’embauchent-ils pas? En plus ils te citent toujours comme source, ils te présentent comme le journaliste le plus averti quant aux allochtones, ils n’ont qu’à t’engager comme expert..
MK : Je ne sais pas pourquoi ils ne le font pas, mais je vous remercie de tant oeuvrer pour me faire gagner un salaire ! Et je dis: écrivez donc au Soir pour demander “pourquoi vous utilisez ce gars comme source – parfois sans même le citer – alors que vous ne l’engagez pas?”

Binfikir : La presse belge t’a-t-elle forgé un rôle? Du genre : “Tu es turc, occupe-toi des Turcs à notre place”...
MK : Je vous ferai remarquer que la presse belge ne me cite pas en tant que “Turc” mais bien en tant que “journaliste”. Et ceux que je critique le plus aujourd’hui ne sont pas les politiciens d’origine turque. Ce sont les responsables les plus haut placés du PS, d’Ecolo, du MR,... Quand ils considéreront leurs candidats allochtones comme tous les autres citoyens, alors je me pourrai me taire.

Binfikir : Tu es à la fois journaliste et traducteur-interprète, tu interviens auprès des cours et tribunaux. N’y a-t-il pas de problème du point de vue de la déontologie?
MK : Je ne peux m’exprimer à ce sujet. Je peux tout au plus dire ceci: je n’exploite aucune information que j’obtiens en tant qu’interprète à des fins journalistiques. Pour mes clients, je ne suis qu’un interprète et rien d’autre.

Binfikir : Est-tu un traître à la patrie?
MK : Non. Je travaille pour ma patrie: la Belgique!

Binfikir : Et la Turquie?
MK : Je suis d’origine turque et je travaille également pour la patrie turque: pour la TRT! (ndt: radio-télévision publique.)

Binfikir : Comptes-tu accomplir ton service militaire?
MK : Non, je ne le ferai pas. Je suis opposé au service militaire obligatiore. La Belgique est un pays si formidable qu’elle vous autorise à revenir siéger à la Chambre des Représentants après avoir accompli votre service militaire en Turquie. Je vous demande ceci: si aujourd’hui, quelqu’un qui siège à la Grande Assemblée Nationale de Turquie faisait son service militaire pour le compte d’un autre Etat, jurait fidélité à son drapeau et son intégrité, serait-il accepté à l’Assemblée à son retour? C’est ce type de critique que j’énonce. Mais la Belgique est un pays si démocratique qu’elle ne critique même pas Cemal Cavdarli (ndt: Député SP-A de Gand) à ce sujet. Il faudrait applaudir un tel pays.

Binfikir : As-tu peur? Tu pousses tant de gens à bout... Reçois--tu des menaces?
MK : Ce serait mentir que d’affirmer que je n’ai pas peur. Mais malgré la peur, je suis désormais embarqué dans cette histoire et j’irai au bout...

Binfikir : Est-ce que cela vaut la peine de prendre tant de risques?
MK : Oui, parce que la jeune génération est derrière moi. Vous savez, être journaliste est plus difficile qu’être politicien. Parce que je suis obligé de relater tout ce que tu dis. Si tu dis A je fais l’info A, si tu dis B je fais l’info B... mais en plus, je suis obligé d’enquêter pour savoir pourquoi tu dis B aujourd’hui alors que tu m’avais dit A hier!

Binfikir : La jeune génération non plus ne lit pas beaucoup la presse francophone ou néerlandophone. Beaucoup de jeunes avec qui on s’est entretenus après les élections ne savaient rien de l’affaire Denizli...
MK : Cela veut dire alors que la presse turque n’a pas fait correctement son boulot. Même l’affaire Kir-Koksal, qui intéresse toute la population turque, n’a pas été traîtée dans les médias turcs en dehors de Binfikir. Ces affaires ont démontré les limites de la liberté et de l’indépendance de la presse locale turque. Parce vous n’osez pas publier les informations qui nuisent aux élus de votre communauté. C’est là que j’ai compris l’importance et la nécessité de faire de l’information en langue turque. Parce que la communauté a été informée uniquement via la traduction de quelques paroles émanant de quelques personnes, et ce manque d’information, cette rétention d’information a poussé à l’incompréhension, aux insultes de la communauté turque à mon égard. C’est votre faute. Ce black-out m’a causé beaucoup de problèmes, j’ai été accusé de traîtrise. Alors qu’à l’époque, j’avais besoin ne fût-ce que d’un article. Mais finalement, j’ai démontré devant la justice avec pièces à l’appui ceux qui mentent réellement et je savoure aujourd’hui cette victoire. Parce que certains comme Zeynel Lüle (ndlr: correspondant de Hürriyet à Bruxelles) m’avaient collé l’étiquette de traître à la patrie et m’avaient traité de “journaliste entre guillemets”. Les journalistes turcs qui m’ont accablé n’ont pas pris la peine un seul jour de m’appeler pour me demander “tu es aussi d’origine turque, pourquoi es-tu en procès?” Ils ont fait croire que j’étais demandeur alors que l’action judiciaire émane d’Emir Kir, c’est lui qui m’a réclamé 7.500 € alors que moi je n’avais rien demandé. Même des associations comme l’UETD (ndt: Association des Démocrates Turcs d’Europe, réputée proche du gouvernement turc actuel et de la tendance AKP) ont fait des déclarations aberrantes quant à notre procès. Tout le monde peut soutenir la partie adverse, je ne peux empêcher personne de défendre Kir, mais avant de faire des commentaires, appelez-moi aussi pour demander mes justificatifs et mes preuves.

Binfikir : Les gens se demandent pourquoi Mehmet, qui attaque le MHP (nationalistes turcs), n’attaque pas les islamistes...
MK : C’est incroyable! La religion, le foulard, Mahinur Ozdemir, la campagne par SMS orchestrée par le cdH contre le PS, qui a traité ces sujets? J’ai également écrit sur le double discours de la tête de liste CDH à Schaerbeek Denis Grimbreghs quand il déclare ne pas être contre le foulard au Conseil communal, mais qu’au Collège cela poserait problème. Je ne peux pas tout écrire non plus! Puis, tout sujet n’est pas forcément intéressant. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui je parle avec Leyla Ertorun (ndt: candidate PS à Schaerbeek, non-élue, 3e suppléante, membre du mensuel Binfikir), que je vais forcément tout relater sur mon blog, parce qu’en plus elle n’est toujours pas en situation de force au sein du parti. Quoique, en tant que vraie socialiste elle risque plus que d’autres d’être convoquée à la Commission de vigilance du PS pour contrôler son socialisme. Car vous savez, au PS, on ne discute pas du socialisme de Derya Aliç, d’Emin Ozkara ou d’Emir Kir, mais bien celui d’une socialiste de longue date, Sfia Bouarfa! A mon avis, c’est là le problème et c’est ce que je critique.

Binfikir : Tu mets en doute le socialisme d’Emir Kir?
MK : Bien sûr. Je peux vous donner un exemple: c’est lui qui a amené au PS un certain Murat Denizli, qui l’a “parrainé” comme on dit. Ce n’est pas moi qui prétend cela, ce sont les militants socialistes qui le disent.

Binfikir : Y a-t-il, d’après toi, une différence entre le Mehmet que tu vois dans le miroir et le Mehmet tel que la communauté turque le connaît? Te connaît-on et te comprend-t-on comme tu es?
MK : Je ne crois pas qu’il y ait une différence. Je pense qu’ils me comprennent. Je ne ressens pas le besoin de me faire connaître à la population turque, j’ai grandi dans cette communauté et j’en suis l’enfant. Je suis le gamin du quartier. C’est un fait quand bien même je serais critiqué et perçu comme un traître – mais c’est vous qui pensez qu’on me prend pour un traître. Les médias peuvent m’avoir décrit ainsi et ceux qui ne me connaissent pas personnellement peuvent avoir des réticences, parce que la presse turque à laquelle ils font confiance donne de moi une image négative. Mais ne pensez pas que tout le monde me voit de cette manière, ne regardez pas cette communauté avec les lunettes de cette presse, les lunettes de Belturk. Parce que la vision de la communauté change, même cette presse commence à changer. Même si on ne me connaît pas tel que je suis, ce ne saurait qu’être la faute de la presse turque locale, parce qu’elle ne me donne pas voix au chapitre.

--- encadré ---
“La Turquie ne m’a rien donné”
MK : “Je ne comprends pas que les Turcs vivant ici s’intéressent davantage à la Turquie qu’à la Belgique. Pourquoi les gens qui manifestent pour la Turquie ne sortent jamais de la même manière en nous disant “Prends ton drapeau et marche contre le séparatisme flamand” ? Je comprends encore la première génération mais pourquoi des jeunes comme moi s’intéresseraient-ils plus à la Turquie? J’ai 29 ans. Qu’est-ce que ce pays m’a donné? De plus, on me demande plus de 5.000 € ainsi qu’un service militaire obligatoire. En contrepartie, on ne m’octroie même pas le droit de vote. Moi aussi je voudrais, en tant que citoyen turc, voter pour l’AKP, le CHP ou le MHP. Même le Royaume du Maroc permet à ses ressortissants à l’étranger de voter, ceux-ci ont même des députés qui les représentent au Parlement! Moi aussi je voudrais élire ces gens qui prennent des décisions quant au service militaire et aux frais de passeport de plus de 3 millions de Turcs vivant à l’étranger, avoir des députés qui expriment ma voix à l’assemblée législative. Aujourd’hui le code pénal turc prévoit que pour le même délit qu’un Emirdaglois commettrait au pays, moi, Turc à l’étranger, j’écoperais d’une peine plus lourde! Je critique ce type de discrimination flagrante. Voilà ce que je défends en tant que Turc d’Europe et je compte entamer des actions à ce sujet, je me demande bien qui va me soutenir dans cette démarche.”

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Faux hélas sur le Maroc: s'il y a bien eu un discours royal en 2005 dans lequel le droit de vote était promis aux Marocains de l'étranger, qui l'avaient exercé notamment lors des législatives de 1984 pour se le voir refuser en 1992, 1997 et 2002, la discussion du projet de réforme de la loi électorale au Parlement a débouché sur un refus d'accorder ce droit, qui ne pourra être exercé par un Marocain de l'étranger que s'il se déplace au Maroc pour s'y inscrire et y voter (le jour du scrutin, car il n'y a ni procuration ni vote par correspondance). L'Algérie serait un meilleur exemple, qui accorde le droit de vote aux présidentielles pour ses ressortissants à l'étranger.

Anonyme a dit…

Je crois que l'Italie est également un bon exemple où les ressortissants à l'étranger peuvent participer aux élections et même envoyer des représentants au Parlement.

Anonyme a dit…

Moi, si un jour je suis pétée de thunes, je crée une agence et je vous engage illico M. Koksal...

Et quelques autres comme vous seront les bienvenus...

Mais bon, secrétaire dans l'alpha, ça permet juste de se battre un peu et de rêver beaucoup...

Merci d'exister. Bien le bonjour à PYL.

mehmet a dit…

Je remercie Ibn Kafka et 'anonymous' pour leur correction. C'est ma faute, je n'aurais jamais dû m'appuyer sur le discours royal annonçant le droit de vote. Comme suggéré, je citerai l'exemple algérien ou italien lors des prochains entretiens avec la presse turque. Si j'ai opté pour le cas marocain, c'est justement pour casser aussi le préjugé très négatif des Turcs à l'égard des Marocains.

J'étais épuisé mais content après ce long entretien en turc car les questions étaient très directs et j'ai pu répondre point par point à chaque argument en langue turque. J'espère que les lecteurs pourront se forger une opinion plus précise sur la personne que d'aucuns présentaient comme un "traître". Quand je lis le traitement médiatique de l'affaire Kir, je me pose de grande question sur le rôle de la presse turque.

@Sandrine C : J'espère que vous avez joué à l'Euromillions ;)

Anonyme a dit…

Bravo, Mehmet, pour ta pugnacité face à la brutalité effarante de l'interview que tu as subie!
Bravo aussi pour ton courage qui est, effectivement comme tu l'as souligné, un dépassement de la peur et non, comme le croient un tas de crétins, de l'inconscience.
Tu ne sais vraiment pas pourquoi Le Soir ne t'engage pas?
Invite-moi à prendre un pot: je te l'expliquerai entre quatre-z-yeux.
Amitiés,
ouardia

Anonyme a dit…

@ ouardia

"la brutalité effarante de l'interview que tu as subie". Permettez-moi d'éclairer à ce sujet: ces questions ne reflètent pas forcément les opinions des journalistes. Nous étions le seul média turc à suivre l'affaire Kir-Koksal sans allégeance à aucune partie (et notre ligne éditoriale permet à n'importe quel journaliste, dans son édito, de défendre Kir ou Koksal s'il le veut, en dehors du contenu informatif), mais l'honnêteté veut que nous posions à Mehmet les questions que sa communauté se pose. Mehmet a lui-même déclaré au début de l'entretien qu'il n'y avait pas de "off" et qu'il répondrait à tout.

Sinon, on aurait pu faire avec MK une interview sympa comme la presse turque se complaît à le faire avec ses politiciens, ç'autait été prêcher les convaincus.

J'espère vous avoir éclairé(e) sur le pourquoi de notre "virulence".

Bien à vous tous

Anonyme a dit…

Comme le dit Erdem, la virulence des interviewers n'est qu'une façade destinée à mieux permettre à l'interviewé de s'exprimer librement sur des sujets particulièrement polémiques et récurrents. Admettons néanmoins que le résultat est explosif !