jeudi, mars 22, 2012

France - Pourquoi les électeurs issus de l'immigration votent-ils pour le PS ?


Le vote des électeurs issus de l'immigration dans tous les pays de l'Europe occidentale va dans le même sens global, un soutien massif aux partis socialistes et sociaux-démocrates, même de la part des électeurs se déclarant musulmans croyants dans des pays où ces partis sont moins timorés que leur homologue français sur le mariage et l'adoption non discriminatoires pour les couples de même sexe, ou sur le droit à l'euthanasie. C'est une donnée sociologique stable liée aux strates socio-économiques / classes sociales où se situent ces électorats, depuis que des études existent sur le sujet, initialement au Royaume-Uni dès les années 1960-70 et aux Pays-Bas dès les années 1980.
Il y a des nuances là où l'existence de scrutins proportionnels à un tour permet à des partis écologistes de gauche d'exister hors de toute coalition électorale avec d'autres partis de gauche, en Belgique et aux Pays-Bas notamment.
Autres nuances, et cet aspect n'a pas encore été abordé dans ce débat, selon les pays d'origine, parce que "les électeurs issus de l'immigration" ne constituent pas un bloc monolithique. Ainsi, les Surinamiens aux Pays-Bas votent par exemple en proportion importante pour le parti démocrate-chrétien CDA. Et le taux de participation des électeurs britanniques d'origine chinoise est de loin supérieur à celui des Indo-Pakistanais, des Afro-Antillais ou des Africains subsahariens, qui s'abstiennent massivement comme les électeurs français d'origine maghrébine ou antillaise (tradition d'abstentionnisme bien établie égalementdans les colonies françaises d'outremer et dans les autres pays du Tiers-monde).
Enfin, dans de nombreux pays (Benelux, pays scandinaves, Suisse, élections locales allemandes) les électeurs peuvent voter pour un ou plusieurs candidat(s) sur une même liste (vote de préférence) ou sur plusieurs (panachage), les rares études existant sur ce plan montrent que les électeurs issus de l'immigration non-européenne (car c'est bien de ceux-là qu'il est question ici) votent d'abord pour une liste de gauche, plutôt sociale-démocrate, et ensuite pour un candidat de même origine.
Mais au-delà de cette question, il conviendrait de s'interroger plus largement sur la capacité de tous les partis de s'adresser à ces électorats spécifiques. Puisqu'en fin de compte le PS bénéficie pour une bonne part de votes captifs, que font les autres partis pour lui prendre une part du gâteau, et avec quels (in)succès ? Les épisodes Rachida Dati, Rama Yade et Nora Berra montrent-ils que l'UMP a raté son opération séduction ? Quelles sont les leçons à tirer de l'échec du parti associé à l'UMP et uniquement centré sur les citoyens issus de l'immigration, le Cercle de la diversité républicaine ? Les Verts, le PCF, le PRG, le MRC, mais aussi le Modem, font-ils mieux que le PS et l'UMP ? Que penser de l'élimination d'Alima Boumediene-Thiery par Europe Ecologie Les Verts aux dernières élections sénatoriales de 2011 ?

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