dimanche, novembre 12, 2006

Elus allochtones : élus de tous ou d'une communauté?

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La1 (RTBF) Dimanche 12 novembre 2006 à 11h45 (rediffusion lundi 13/11 à 1h40 sur La Deux et à 8h45 sur La1)

DEBAT : "Elus allochtones : élus de tous ou d'une communauté?"
Depuis le 8 octobre, en Région bruxelloise, un élu sur quatre est d'origine étrangère. En Flandre, leur nombre a triplé. Comme à Charleroi. Logique : les partis avaient largement ouvert leurs listes aux candidats allochtones. Pour faire la chasse aux voix des immigrés ou pour refléter la société de plus en plus métissée ? Comment ces candidats ont-ils été recrutés ? Pour leurs idées ou pour leur capital électoral ? Sont-ils tous de vrais démocrates ? Beaucoup ont focalisé leur campagne sur leur communauté. Seront-ils les élus de tous ? Peut-on parler d'une dérive communautariste ?

Pour en parler, Olivier Maroy a invité :

  • Philippe Moureaux, PS, Sénateur et Bourgmestre de Molenbeek

  • Jacques Simonet, MR, Député-Bourgmestre d'Anderlecht

  • Isabelle Durant, Secrétaire fédérale d'Ecolo

  • Georges Dallemagne, CDH, Conseiller communal à Bruxelles

  • Emir Kir, PS, Secrétaire d'Etat - Région Bruxelles-Capitale

  • Mustafa Ozturk, MR, Conseiller communal à Schaerbeek

  • Bertin Mampaka, CDH, Député - Parlement bruxellois

  • Aziz Albishari, Ecolo, Conseiller communal à Ixelles

  • Mehmet Koksal, Journaliste indépendant

  • Fatima Zibouh

version audio du débat télévisé:



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à écouter aussi sur le sujet: Andrea REA (ULB) interviewé par Jean-Pierre JACQMAIN dans Matin Première (La Première, RTBF radio) le mardi 07/11/2006

Commentaires shaïtanesques

On notera une révélation de Jacques Simonet, bourgmestre MR d'Anderlecht, à propos d'Abdurrahman Kaya, conseiller CPAS anderlechtois FDF, puis PS, élu PS dans le prochain conseil communal, qui n'intervenait que sur les dossiers de demande d'aide sociale des personnes d'origine turque.
Autre révélation, celle de Philippe Moureaux, bourgmestre PS de Molenbeek, sur l"'incompétence modèle" de l'échevine Ecolo (passée au MR quelques semaines avant les élections) Mariem Bouselmati, dont il disait au conseil communal du 14 septembre dernier "Madame Mariem Bouselmati ne s'est vraiment occupée de politique emploi à Molenbeek que dans le cadre d'interventions de sa propre famille...".
Pour ce qui concerne Saint-Josse, Emir Kir a estimé que le nouveau conseil serait représentatif des 80% de tennoodois qui ont des racines étrangères: la population est peut-être à 80% allochtone, mais l'électorat reste quand même "belgo-belge" à 36% ( chiffres complets), il y a donc bien une nette surreprésentation quand 19 élus tennoodois sur 27 (70%) sont allochtones (9 d'origine marocaine, 5 d'origine turque, 2 d'origine congolaise, plus un d'origine algérienne, un d'origine pakistanaise et un Assyrien).
Filiz Güles, conseillère communale MR à Schaerbeek, est entrée en politique après avoir "discuté bêtement" "personnellement avec une personne" déjà membre de ce parti.
Georges Dallemagne a quant à lui déclaré que Bahtisen Yarol, candidate CDH au Sénat, aurait été attaquée à tort par Suffrage Universel en 2003 uniquement parce que son oncle est un dirigeant des Loups Gris, alors qu'elle serait favorable à la reconnaissance du génocide arménien. C'est pourtant bien elle qui a amené Joëlle Milquet à une rupture de jeûne organisée par les Loups Gris fin 2003, où elles ont toutes deux posé avec ce fameux oncle, Zeki Yarol, le même qui a accueilli Jean-Pierre Van Gorp et d'autres candidats PS au siège des Loups Gris pendant la récente campagne électorale.

P.YL.


http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=312761

débat

Débat sur élus d'origine étrangère, au PS, et en télé
BELGA

Mis en ligne le 12/11/2006
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Le président de la fédération bruxelloise du PS Philippe Moureaux a demandé dimanche l'organisation d'un débat interne sur la présence d'élus d'origine étrangère sur l'échiquier politique. Celle-ci a fait l'objet de polémiques durant la campagne électorale communale.

La question était au centre de l'émission "Mise au point" sur la RTBF, dimanche.
La polémique a agité le landerneau politique et médiatique, singulièrement à Bruxelles. La composition de la liste PS à Schaerbeek notamment a fait l'objet de nombreux commentaires durant et après la campagne du 8 octobre.
Une conseillère communale, Sfia Bourfa, par ailleurs sénatrice de communauté, a regretté la présence sur la liste PS de candidats non représentatifs, à ses yeux, des valeurs socialistes telles que la laïcité, l'égalité entre les hommes et les femmes et la lutte contre le racisme.
Sfia Bouarfa affirme avoir fait l'objet d'insultes et de menaces de la part d'un colistier. Elle a été invitée à s'expliquer devant la commission de vigilance de la fédération bruxelloise du parti qui lui a reproché d'avoir étalé les faits sur la place publique avant de les avoir évoqués en interne. "L'affaire Sfia Bouarfa est complètement terminée. Elle n'a pu citer aucun nom", a indiqué dimanche Philippe Moureaux lors de l'émission Mise au Point.
Interrogée par l'agence BELGA, Sfia Bouarfa a indiqué avoir remis à la commission de vigilance tous les articles de presse faisant allusion aux candidats en question.
Lors de l'émission de la RTBF, le journaliste indépendant Mehmet Koksal a pointé du doigt plusieurs problèmes qui sous-tendent selon lui la représentation des élus d'origine étrangère. Il a notamment évoqué le vote ethnique ainsi que le manque de formation et d'intérêt idéologique de candidats attirés par les partis en raison de leur popularité.

"Ce n'est pas évident de trouver des cadres. Les partis débauchent des candidats", a admis Emir Kir (PS), secrétaire d'Etat bruxellois et conseiller communal à St-Josse. "Il y a eu des errements ici et là. C'est arrivé dans tous les partis mais globalement les candidats d'origine étrangère participent à l'intégration de quartiers entiers", a-t-il précisé. "J'avoue être un peu étonné par ce que dit mon ami Emir", a indiqué Philippe Moureaux, bourgmestre de Molenbeek, selon qui dans sa commune, il y aurait plutôt pléthore de candidats.
"Tous les partis cherchent des gens qui sont populaires", a pour sa part affirmé Georges Dallemagne (cdH) élu de Bruxelles-Ville. "Et les problèmes de gouvernance ce n'est pas à Bruxelles. Monsieur Anselme n'est pas congolais. Monsieur Van Gompel ne s'appelle pas Moustapha Van Gompel", a-t-il ajouté.
A l'instar des autres participants au débat, Jacques Simonet, chef de file des libéraux bruxellois, a appelé à la nuance. Il a cependant indiqué pouvoir attester que "les élus d'origine étrangère n'étaient pas toujours les élus de tous".
La secrétaire fédérale d'Ecolo Isabelle Durant a réfuté que des "dérapages" du style "débauche de candidats" était de mise dans tous les partis avant de nuancer son propos et de reconnaître, face aux critiques, qu'Ecolo avait fait parfois de mauvais choix parmi des candidats, qu'ils soient d'origine belge ou étrangère. Mme Durant a également souligné que lors des dernières élections, moins de candidats d'origine étrangère s'étaient retrouvés sur les listes Ecolo. C'est peut-être "moins attractif" chez Ecolo car il y a une rétrocession financière destinée à la formation des candidats du parti, a-t-elle précisé.



Moureaux « classe » l'affaire Bouarfa

Hugues Dorzée
Le Soir 13/11/2006

Le dossier est vide. On se dirige vers un regret voire un blâme, mais pas au-delà », nous a déclaré, ce dimanche soir, Philippe Moureaux, le président de la fédération bruxelloise du PS. A midi, sur le plateau de « Mise au point » (RTBF), l'intéressé avait annoncé l'affaire Bouarfa « classée ». Etrange : le rapport officiel de la commission de vigilance n'a pas encore été transmis au bureau politique du PS... « J'ai reçu un rapport oral, c'est suffisant ! », se défend Moureaux. La principale concernée ? Pas au courant !
« J'apprends la chose par la presse ! »
, déplore la sénatrice Sfia Bouarfa après avoir été convoquée devant cet organe disciplinaire pour avoir tenu des propos publics jugés « déplacés » sur les valeurs du PS, sur les dessous de la campagne à Schaerbeek et sur le recrutement des candidats issus de l'immigration...
Une tempête dans un verre d'eau ? Pas sûr. Le dossier Bouarfa est jugé « vide » au PS bruxellois. Mais Philippe Moureaux déclare au Soir son intention « de mettre ces questions à l'ordre du jour du prochain bureau politique ». Lesquelles ? « Quid de la représentation socialiste à travers nos élus d'origine étrangère ? » Un débat de fond, donc ? « Un problème à la marge ! », réplique Moureaux, qui devrait se régler « rapidement, en rappelant à tous les candidats les règles de base ». Socialisme et société multiculturelle, laïcité, droit de tendance et d'expression... En interne, ce ne sont pas les sujets qui manquent (et souvent qui fâchent)... « Moi, j'ai un projet politique. Certains me traitent de bourgmestre des bougnoules. Ça fait 30 ans que je suis de près ces questions. Soit on suit ma logique, soit on va droit vers des ghettos, pire : la guerre civile ! », conclut Moureaux.
Dans la section PS de Schaerbeek, la tension reste vive. Jeudi dernier, l'AG a réuni une centaine de membres. A l'ordre du jour : bilan de campagne et accueil des nouveaux affiliés. Parmi eux : Murat Denizli, cet élu belgo-turc proche d'une association turque d'extrême droite. L'intéressé, « candidat d'ouverture », avait renoncé à son mandat. Mais, depuis jeudi, le PS en a fait officiellement un des siens.



tract du PS de Schaerbeek pour les élections communales de 1982
source: Oriane de Biolley, La vie politique des communes bruxelloises et l'immigration - l'argument "immigrés" dans les campagnes communales (1970-1988), Louvain-la-Neuve, Editions Academia, collection Sybidi Papers n°18, 1994



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