Les six maires sortants d'origine non-européenne (voir Élections municipales françaises de 2001) sont réélus dès le premier tour dans leurs conseils municipaux avec le soutien de 60 à 88% des votants. Auguste Senghor, maire (d'origine sénégalaise) du May-sur-Èvre (Maine-et-Loire, 3.891 habitants) depuis 1989, brigue cette fois le mayorat de Saint-Briac (Ille-et-Vilaine, 2.054 habitants, dont le maire sortant, Brice Lalonde ne se représentait pas), il est le seul candidat élu au conseil municipal dès le premier tour, plébiscité par 52% des votants.
À Étaples (Pas-de-Calais), la liste de Bagdad Ghezal, soutenue par le PS local, obtient le plus mauvais résultat des quatre en lice avec 9,97%, elle ne peut donc pas se maintenir au second tour et les autres listes ont refusé toute fusion avec elle.
À Carrières-sous-Poissy (Yvelines), Eddie Aït (PRG, soutenu par le PS), bat dès le premier tour le maire sortant UMP avec 62,4% des voix et deviendra donc probablement le premier maire d'origine maghrébine (et par ailleurs militant gay) dans une ville de plus de 10.000 habitants.
Dans le 8ème secteur de Marseille ("quartiers Nord", 92.100 habitants), la liste d'Union de la gauche dirigée par Samia Ghali obtient 52,30% dès le premier tour. Le poste de première adjointe de Marseille lui a été promis en cas de victoire de la gauche, sinon elle pourrait devenir maire de secteur. La liste UMP menée par Rachida Dati dans le 7ème arrondissement de Paris (Palais-Bourbon, 55.700 habitants) a obtenu 49,50% des voix au premier tour.
Aucune de la cinquantaine d'autres listes investies par l'UMP, le PS ou le MoDem et ayant à leur tête un candidat d'origine non-européenne n'a remporté le premier tour ou n'est en ballotage favorable pour le second tour, ce qui reflète les résultats dans les mêmes communes en 2001: ces candidats étaient tous présentés par leur parti dans des municipalités qu'ils ne détenaient pas, dans des duels gauche-droite ou PS-PCF.
En Seine-Saint-Denis, sur les 5 candidats "de la diversité" soutenus par l'UMP, tous obtiennent des scores inférieurs, parfois très inférieurs (à Aubervilliers, la liste de Fayçal Menia obtient 11,8% en 2008 contre 23,72% en 2001 pour la liste de droite), à ceux des listes RPR ou RPR-UDF en 2001, sauf Leïla Bouzidi (app. Nouveau Centre) à Bobigny (24,5% en 2008 contre 16,71% en 2001).
Cantonales
Le nombre de conseillers généraux d'origine non-européenne (rapatriés de souche européenne non inclus) sortants était très faible (moins de 10 sur 3.825 conseillers généraux en métropole), il s'agit en effet d'une élection au scrutin majoritaire où les principaux partis hésitent la plupart du temps, comme aux législatives, à investir de tels candidats, même si cette fois-ci un certain nombre étaient présentés en suppléance.
Des quatre élus sortants dont les sièges étaient renouvelables, Michel Habib (PS, canton de Thann) est réélu dès le premier tour (66,63%), Henri Jibrayel (PS, canton de Marseille-Verduron) obtient 47,91% des voix au premier tour et reste seul en lice pour le second, aucun autre candidat n'ayant dépassé le seuil de 10% des inscrits, Abdel-Madjid Sadi (PCF, canton de Bobigny), 51,32% (mais 22,54% des inscrits) au premier tour est confronté au second tour à Leila Bouzidi (app. NC, soutenue par l'UMP), et Azzedine Taïbi (PCF, canton de Stains), 38,94% (15,57% des inscrits) au premier tour, reste seul en lice pour le second, aucun autre candidat n'ayant dépassé le seuil de 10% des inscrits.
Les deux seuls candidats de ce type investis par le parti d'un élu sortant qui ne se représentait pas, donc dans un canton "sûr", étaient Djillali Lahiani (soutenu par l'UMP dans le Toulouse-11), qui obtient 27,08% au premier tour, en ballottage défavorable pour le second face au candidat PS qui l'avait devancé au premier (60,58% pour les candidats PS, PCF et Verts) et Olfa Laforce-Ben Abdennebi (PS, Villeneuve-d'Ascq-Sud dans le Nord) obtient 22,76% au premier tour et se maintient au second tour dans une triangulaire face à une candidate divers gauche (32,7% au premier tour) et un candidat MoDem (17,33% au premier tour).
Dans un canton "non sûr", la socialiste Najat Vallaud-Belkacem (Lyon-XIII) est en ballottage favorable (42,97%; 52,21% cumulés pour les candidats PS, PCF et Verts) face à l'UMP sortant Jean Flacher. Seuls trois autres candidats dans le Rhône se qualifient pour le second tour, mais en ballottage défavorable: Afifa Jakir (UMP, Lyon-IV), Marcus Enyouma (PS, Saint-Genis-Laval) et Sonia Benachour (UMP, Vénissieux-Sud).
En Haute-Garonne, dans le canton d'Auterive détenu par la droite, la socialiste Cecile Ha-Minh-Tu (37,34% au premier tour) part en ballottage favorable (64,14% cumulés pour les candidates PS et PCF au premier tour) au second tour.
A Marseille-Notre-Dame-Limite, le socialiste Rebia Benarioua est arrivé en tête au premier tour (32,40%), il se retrouve seul au second, suite au désistement du sortant communiste, arrivé deuxième (23,49%) et seul à pouvoir se maintenir.
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