mercredi, juin 18, 2008

Comptes-rendus de la soirée du jeudi 12 juin 2008 par les agences de presse sahraouie et marocaine

Soirée témoignage de Belges sur la lutte du peuple sahraoui

Bruxelles, 13/06/2008 (SPS, Sahara Press Service) L’association pacifiste "Service Civil International" (SCI, présente dans 100 pays), a organisé jeudi soir à Bruxelles une soirée témoignage, chahutée par quelques ressortissants d’origine marocaine, dédiée au combat pour la liberté du peuple sahraoui, "conflit oublié" par les médias belges.

Deux "volontaires" de cette association, Nathalie Preudhomme et Nordine Saïdi, un jeune belge d’origine marocaine, ont témoigné avec admiration et compassion de leurs rencontres avec les sahraouis, simples réfugiés comme les plus hauts dirigeants du Polisario, lors d’un séjour d’une semaine dans les camps de réfugiés sahraouis dans la région de Tindouf.

La secrétaire générale du nouveau comité belge de soutien au peuple sahraoui, Hilt Teuwen, un député fédéral écolo d’origine marocaine Fouad Lahssaini ont également présenté successivement l’historique et la "contextualisation" du conflit et la position de la Belgique, convergeant, tous deux, sur la nécessaire solution "démocratique" qui passe par un référendum d’autodétermination tel que prévu par l’ONU.

Arborant "fièrement" sa "culture et (son) origine marocaine" tout en clamant son attachement à la Belgique et sa "solidarité avec les peuples opprimés en Palestine comme au Sahara occidental", le jeune Nourdine Saïdi, n’a pas caché son saisissement à la rencontre des Sahraouis dans les camps de réfugiés.

Avant de se rendre à la rencontre de ce peuple du désert avec neuf autres "volontaires", il avoue qu’il s’attendait à rencontrer des sahraouis qui n’avait que le mot "Indépendance" à la bouche.

Mais grande fut sa surprise de constater qu’aussi bien les membres de la société civile que les dirigeants du Polisario, dont le président de la RASD Mohamed Abdelaziz, n’avait qu’un leitmotiv : disposer de leur droit à se prononcer sur leur sort, à travers le référendum d’autodétermination.

Exaspéré par les vitupérations et autres interpellations de quelques ressortissants d’origine marocaine, visiblement ulcérés par ces témoignages et ces prises de position, Nordine n’a pas hésité à fustiger "l’hypocrisie des hommes et femmes politiques belge d’origine marocaine" qui n’osent pas prendre position et qui continuent à reproduire les positions de leur pays d’origine.

Le second "témoin" de ce voyage sahraoui, Nathalie, jeune belge en Hidjab, elle aussi visiblement affectée par ces agissements, parfois à la limite de l’agressivité contre les intervenants, n’en a pas moins proclamé que ces comportements "loin de la décourager, l’ont conforté dans son engagement" pro-sahraoui.

Décrivant les conditions difficiles de vie des sahraouis en dégradation continue depuis 2002 (anémies, malnutrition dues au retard de l’acheminement de l’aide alimentaire), elle relève toutefois que les sahraouis organisent leur vie sociale de façon remarquable dans les camps.

Elle s’est également faite l’écho de "l’impatience" manifeste des sahraouis, notamment les plus jeunes d’entre eux, désabusés par l’incapacité de la mission onusienne pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), à mener à terme sa mission.

Avec une certaine ingénuité, elle a fait part de son étonnement de constater les conditions rudimentaires de vie du premier responsable Sahraoui, le président Mohamed Abdelaziz qui les a reçu dans sa modeste masure "comparable à celle de la famille de réfugiés qui nous a hébergé".

Il est "difficile de croire dans ces conditions aux assertions de la propagande marocaine qui fait croire que les sahraouis profitent de cette situation pour s’enrichir", lâche-t-elle
spontanément.

Sur ce même registre, Mme Hilt a répondu à une accusation de détournement des denrées alimentaires émanant de l’aide internationale et qui se retrouve en vente libre sur les marchés de la région.

Elle a assuré, sur la foi des enquêtes des organisations de l’ONU, notamment le programme alimentaire mondial (PAM), que l’aide destinée aux sahraouis figure parmi celles qui sont le moins détournée de leur vocation.

Les organisations humanitaires de l’ONU admettent qu’une part ne dépassant pas les 2% de l’aide, puisse être échangée contre d’autres produits selon les besoins, ce qui explique que parfois on retrouve ces produits sur les marchés africains, a-t-elle argué.

Un des moments forts de ces témoignages a échu à Nathalie qui a présenté une des facettes peu connues des affres de l’occupation : de jeunes estropiés, victimes des mines anti-personnelles disséminées par l’armée marocaine le long du mur de sable long de 2500 km.

Photos à l’appui, Nordine qui veut ainsi alerter l’opinion publique de son pays, la Belgique, montre une mine "une APM35, 35mm", sur laquelle est inscrit "made in Belgium". D’autres engins du même genre portaient l’inscription : fabriquées en Italie, Israël, Egypte, a-t-il révélé.

La prise de parole du député fédéral écolo, Fouad Lahssaini, a eu le premier mérite de calmer le tumulte et faire taire un moment les propos désobligeants qui confinent à la menace voilée émanant du même petit groupe de chahuteurs, pendant que d’autres portaient la contradiction fermement mais sans excès de langage.

Avec clarté et calme, de député fédéral qui a vécu jusqu’à l’âge de 20 ans au Maroc, avant d’immigrer, a d’abord déploré "l’absence de sérénité", le "principal problème au Maroc est qu’il n’y a jamais de débat sur ce sujet" depuis 1975, pour "savoir ce qu’il faut en penser".

A contrario, il a loué les vertus des débats démocratiques, comme celui organisé par le forum social maghrébin à Bouznika (50 km de Rabat) qui a réuni des membres de la société civile maghrébine, en présence d’indépendantistes sahraouis.

Tous les participants, y compris les indépendantistes sahraouis, "ont pu s’exprimer librement alors que l’assistance était composée de 99% de marocains".

Lahssini qui a fait fi des "menaces contre sa carrière", sous entendu électorale en Belgique ou les très nombreux électeurs d’origine marocaine, organisés, constituent une arme redoutée, a présenté la position belge sur le conflit, alignée sur la position de l’Union Européenne, qui elle-même soutien l’ONU dans ses efforts d’organisation de pourparlers Maroc-Polisario visant l’organisation d’un référendum d’autodétermination.

Il écarte d’un revers de main les thèses marocaines qui se réfèrent à l’histoire, car, argue-t-il, dans le meilleur des cas, certaines allégeances de tribus au Sultan, "ne déterminent des frontières" et les empires s’étendent et rétrécissent au fil du temps.

Le Maroc ou il "retourne régulièrement" se montre sur cette question "chauviniste", maintient la même version depuis 1975. "Ne pourrait-on pas dire qu’il y a aussi le droit international, et discutons dans ce cadre, même s’il est parfois contestable".

En outre il pointe le doigt sur le coût de l’occupation et le détournement de cette énorme charge au profit de quelques hiérarques de l’armée et du système (jusqu’à 40% du PIB est affecté à ces territoires, affirme-t-il citant une évaluation du PNUD) "contribuant à l’appauvrissement de la population marocaine du Nord au Sud".

Aussi, "les marocains sont-ils en droit de se demander qu’est ce que c’est que ça !", assène le député fédéral. Plus loin il se défendra d’opter pour les indépendantistes, et dira son aversion pour le régime algérien, mais plaçant le débat au "niveau maroco-marocain" il estime qu’il "est temps de dire ou va la richesse du Maroc", si "seulement ça avait résolu le problème!".

Il surenchérit dans la posture assumée de l’opposant en dénonçant "l’enrichissement
de quelques personnes seulement" faisant que le "système (du makhzen, ndlr) s’est entretenu" par cette occupation du territoire sahraoui.

Malgré ça, il perçoit dans la proposition marocaine d’autonomie une "percée", car aucune partie ne l’a contestée complètement, laissant la porte ouverte à un possible compromis.

Quant au blocage de la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA) du fait de la persistance de ce conflit, M. Lahssini, a, là aussi, pris à revers les thèses marocaines qui imputent la responsabilité exclusive à l’Algérie.

"Il est trop facile de tout rejeter à chaque fois sur l’Algérie". En tant que marocains "nous pouvons aussi en parler sereinement, sans tabou, démocratiquement" et "à partir d’ici (en Belgique) peut-on faire quelque chose, pour favoriser le débat", a-t-il ajouté "déçu" par climat d’inquisition qu’a cherché à imposer que ce petit groupe de moins de huit personnes sur une
soixantaine de participants à la rude soirée de témoignage.

Malgré ces contretemps, le représentant du Polisario en Belgique s’est déclaré "très satisfait" de la tenue de cette manifestation à Bruxelles.

Ces "agitateurs, visiblement manipulés" ont desservi la cause qu’ils prétendent défendre en refusant d’écouter des avis autres que les thèses officielles et les habituelles diatribes "virulentes mais sans consistance" contre l’Algérie. (SPS)

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Quand des sympathisants du "Polisario" se font ridiculiser à Bruxelles

(MAP , 13/06/2008 14h29) Les organisateurs d'un débat soutenant la thèse séparatiste ont eu, jeudi à Bruxelles, la mauvaise surprise d'avoir en face d'eux une assistance avisée maîtrisant parfaitement les vérités historiques et les fondements juridiques qui confirment la marocanité du Sahara.

Lançant des contrevérités grotesques et des élucubrations sur la question de l'intégrité territoriale, les intervenants, qui semblaient peu au fait des tenants et des aboutissants du conflit autour du Sahara, dont l'Algérie est le véritable artisan, ont suscité l'indignation des participants par leur méconnaissance des faits historiques et des développements que cette question.

L'assistance a d'abord eu droit à une première séance de cafouillage quand l'un des organisateurs a présenté à la dernière minute quelques photos des camps de Tindouf que les séparatistes ont pris le soin d'arranger avec mise en scène et décor de plateau.

D'autres intervenants se sont succédé, par la suite, pour lancer un fatras de contre vérités sur l'histoire du Maroc, le droit international, le processus de règlement au sein de l'ONU et la situation humanitaire à Tindouf, ignorant totalement les raisons de ce conflit créé de toutes pièces par l'Algérie et considéré comme l'un des derniers vestiges de la guerre froide.

Face à cette mascarade, plusieurs voix dans la salle se sont élevées pour dénoncer la désinformation dont usent et abusent les séparatistes du "polisario" et ceux qui les soutiennent. L'assistance a également dénoncé le soutien de l'Algérie visant à offrir aux séparatistes des tribunes pour porter atteinte à l'intégrité territoriale du Maroc et à sa souveraineté et dénaturer les vérités historiques.

Selon plusieurs intervenants, il s'agit de tentatives "dont le seul objectif est de torpiller les efforts de règlement pacifique du différend autour de la question du Sahara" qui a connu une nouvelle dynamique grâce à la proposition marocaine d'autonomie.

Des membres de la coordination des associations démocratiques marocaines et de l'alliance mondiale des Marocains de l'étranger ont mis en garde les autorités algériennes et le "polisario" contre l'instrumentalisation d'un dossier aussi douloureux que celui de la souffrance des populations séquestrées à Tindouf.

Dans un communiqué distribué à l'assistance, les membres de ces associations ont souligné qu'au moment où le conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution encourageant les efforts entrepris en vue de régler la question du Sahara, "des esprits séparatistes prennent le contre-pied de la diplomatie internationale (...) en défendant une option clairement écartée par l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Peter Van Walsum qui a déclaré que "l'indépendance du Sahara occidental n'est pas une option réaliste".

Ils ont souligné, à cet égard, la pertinence de la proposition formulée par le Maroc, basée sur un projet d'Autonomie élargie pour les provinces du sud qui offre des perspectives de paix, portée et soutenue par l'ensemble de la société civile et politique marocaines et saluée et encouragée par la communauté internationale.

Adil ZAARI

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