samedi, juin 06, 2009

Hamza Fassi-Fihri (CDH), futur secrétaire d'Etat ou président du parlement régional ?

(illustrations: Tractothèque)

extrait de: Fabrice Voogt et Mathieu Benoît, Les Rastignac bruxellois, Le Soir, 4 juin 2009

Il donne parfois l’impression de tout savoir mieux que tout le monde alors qu’il sort du lait de son nez quand on pousse dessus ». À 33 ans à peine, le jeune et lisse Hamza Fassi-Fihri est l’homme fusée du CDH bruxellois. Mais alors que sa présidente n’a pas lésiné sur la quantité de poudre en le bombardant à la troisième place, certains de ses colistiers rêvent presque tout haut à un atterrissage catastrophe de celui qu’ils ont surnommé « Caniche royal ».

Royal, en raison de ses origines : il est issu d’une famille d’aristocrates marocains dont certains occupent ou ont occupé des postes ministériels au Maroc. Caniche, pour sa docilité envers sa présidente et de sa propension à lui conter le moindre détail, notamment les discussions du collège de la Ville, en direct ou par SMS. Sa force ? « Il anticipe les besoins de Joëlle Milquet », explique-t-on. « Elle perd cinq fois par jour ses bics ? Il en a sept dans sa poche. Elle est enrhumée ? Il est prêt à dégainer un mouchoir en papier ». Sa troisième place sur la liste a contribué à affûter les langues. Mais, plus fondamentalement, elle traduit la volonté de Joëlle Milquet de retrouver un ancrage populaire qui n’existait plus à la fin du PSC, un parti que, Hamza Fassi-Fihri, véritable recrue CDH, jugeait à l’époque « trop marqué chrétien », « un parti de vieux, ringard, dépassé ».

Un moment en concurrence avec le Molenbeekois Ahmed El Khannouss, il est devenu l’appât principal pour la communauté bruxelloise d’origine maghrébine, dont il se distingue pourtant par son parcours atypique. Venu à Bruxelles à 12 ans, avec ses parents, il a ensuite effectué sa scolarité au collège Saint-Michel avant de s’inscrire à l’UCL où il a décroché une licence en journalisme. On dit d’ailleurs qu’il s’est rendu indispensable auprès de Joëlle Milquet par sa plume. Il serait « plus secrétaire que doctrinaire ». Pour un collègue, « ses idées, ce sont celles qui comptent, les plus adéquates ».

Tout en stigmatisant son ambition ou son arrivisme, on lui reconnaît, dans le même temps, « une facilité d’adaptation ». « C’est un bosseur qui sait s’emparer d’un dossier et prendre attitude ». Il aurait ainsi très vite assimilé sa fonction de représentation liée à son mandat d’échevin, grâce, notamment, à une faculté à pouvoir communiquer. « À occuper l’espace », rectifie un censeur. Décidément.


extrait de: Pierre-Yves Lambert, Analyse de la liste CDH aux régionales bruxelloises, Suffrage Universel, 26 mars 2009

Hamza Fassi-Fihri n'est pas un enfant d'immigré ni un ex-étudiant étranger, ce diplômé universitaire en journalisme, en sciences économiques et en politique internationale (UCL et ULB), né à Kenitra en 1975, est le fils d'un expatrié marocain venu en Belgique comme cadre d'une grande banque marocaine.

Il est par ailleurs issu d'une des grandes familles aristocratiques marocaines qui a compté et compte encore des hommes politiques influents, Taïeb Fassi-Fihri est l'actuel ministre des Affaires étrangères du Maroc (et neveu du leader de l'Istiqlal et premier ministre Abbas El Fassi) et Abdellah Fassi-Fihri fut brièvement secrétaire d’Etat aux Affaires économiques et à la Coopération en 1972, mais dès 1944 deux Fassi-Fihri, Abdelkbir Fassi-Fihri Ben Hfid et Abdelwahab El Fassi-Fihri, figuraient parmi les signataires du Manifeste de l'Indépendance, acte fondateur du parti de l'Istiqlal, affilié comme le CDH à l'Internationale démocrate centriste, ex-Union mondiale démocrate-chrétienne.

Hamza Fassi-Fihri en était membre, ainsi que correspondant du quotidien francophone du parti, L'Opinion, mais il a déclaré publiquement au cours d'un débat en 2003 qu'il avait rendu sa carte de l'Istiqlal en adhérant au CDH.

Elu conseiller communal à Bruxelles-Ville en 2006, il a remplacé au pied levé Bertin Mampaka comme échevin quand celui-ci a dû « prendre du recul » après des accusations (dont il a été ultérieurement prouvé qu'elles étaient infondées) concernant l'exercice de sa fonction, puis Joëlle Milquet quand celle-ci est entrée au gouvernement fédéral. Parallèlement, il a été appelé à siéger comme suppléant au Parlement régional bruxellois.

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